Avant de commencer, j'espère que vous avez passé de bonnes fêtes. Je tenais aussi à vous souhaiter une bonne année, emplis d'un bonheur étincelant, de succès éclatants et d'une santé de fer !
Je vous embrasse et encore BONNE ANNÉE à vous et vos familles.
Galice ~ Février 1581
Ce que je redoutais était entrain de se produire. Je sentais sa propre volonté faillir devant cet homme. À cet instant, elle en oubliait même qu'elle était mariée et que ces enfants, qui se retenaient à ses jupons, étaient les siens. Trop accaparer par son désir, notre désir, pour cet homme. Il avait les yeux d'un bleu océan captivant qui contrastaient formidablement à ses cheveux noir de jais. Il semblait chétif et ses vêtements ne le sied aucunement mais elle ne s'en préoccupait absolument pas. Habituée aux plus beaux apparats, à ce moment, cela ne comptait plus. Les qu'en-dira-t-on ne la préoccupèrent encore moins. Tout ce qu'elle voulait était de se plonger corps et âme dans celle de l'homme.
- Je te présente Donato Augusto, ma fille. Il est ici pour une raison bien précise, expliqua son père avant de se tourner vers lui. Et si nous découvrions votre travail tout ensemble. Cela serait une surprise pour tout le monde de cette façon.
Prenant le contrôle, durant un instant, je clignais les paupières rapidement afin de me détacher de l'attraction qui naviguait entre lui et moi, je baissais le regard sur les enfants. Il fallait qu'elle se rappelle qui elle était. Une épouse. Une mère. Afin de prendre les décisions pleinement conscientes de ce qu'elle possédait. Ainsi, elle pourrait décider en connaissance de cause. Je voulais qu'elle le choisisse, bien sûr, mais cela était égoïste. Il y avait des enfants au milieu de tout cela, cette fois-ci, et je ne savais pas comment réagir, je devais l'avouer. Partager entre mon désir et la raison. James n'aurait jamais abandonné la famille qu'il avait construit avant de rencontrer Grace. Du moins, je ne le pensais pas. Il ne s'agissait pas seulement de deux êtres fait pour l'autre dans cette vie-là. Deux innocents pourraient souffrir des conséquences de ses décisions. Keyron ne méritait pas cela, non plus. Il était un bon mari, mettant l'accent sur le bonheur de sa famille. Pourquoi a-t-elle eu à vivre cette épreuve alors que le paradis lui avait ouvert les bras, six ans auparavant, à la rencontre de Keyron ? Je ne trouvais pas cela juste. Je ne pensais pas en connaître le détour que cette histoire prendra mais j'espérais qu'elle ferait au mieux, tout en pensant qu'elle risquait de perdre ses enfants, définitivement.
En effet, à cette époque, une femme qui trahissait son mari, perdait tout. Honneur, richesse, maison et enfants, à la faveur de l'époux. La femme n'avait rien, même ce qu'elle possédait avant le mariage. Tout appartenait au mari. Ses enfants grandiraient sans elle, en ayant certainement l'impression d'avoir été, eux aussi, trahi par leur mère.
Son père nous dirigea vers la salle de bal, qui était plongée dans l'obscurité, suivi par Julia, leur domestique. Elle ouvrit les rideaux avant de nous quitter, non sans m'avoir jeté un regard que je ne sus déterminer. Mes yeux se posèrent sur ce qui semblait être une toile immense, cacher sous un drap blanc et épais.
- Qu'est-ce dont, père ?
- Cela est un cadeau pour tes trente ans, ma fille.
Je pivotais sur ma droite et observais le couple.
- Ceci est pour moi ? Réellement ?
- Nous connaissons ton amour pour l'art, mon enfant.
Je tournais mon regard vers Donato, en essayant d'éviter ses yeux, me doutant qu'il était l'artiste derrière cette œuvre.
- Pouvez-vous abaisser le drap, je vous pris ?
Sans un mot, il s'exécuta. Je pus apercevoir un maelström de couleur à la prédominance de bleu, ma couleur favorite. Le tableau me faisait ressentir une sorte d'apaisement. Je poursuivais mon exploration de cet immense présent et ne pouvais occulter la passion qu'y avait mise l'artiste. Les nuances de rose et orange, vers le haut de la toile, me délectaient d'un coucher de soleil permanent. Un tourbillon de jaune pâle, semblant descendre, disparaissait presque du tableau par la gauche alors que le bleu s'enfonçait dans des lueurs plus sombres à mesure qu'il touchait les abords de l'encadrement. Un amoncellement de gris clair éclairait le bleu nuit vers le coin droit. Seul une touche de noir semblait être incruster au gris, semblable à une silhouette. J'avais l'impression de voir un paysage vu d'une falaise avec une personne assise sur un rocher au bord de celle-ci mais il fallait y regarder à deux fois pour le comprendre car tout n'était qu'arabesque de courbe et coup de pinceau sciemment disposer.
- C'est magnifique, soufflais-je d'admiration.
- Merci, madame.
- Comment vous est venu l'idée de cette partie-là ? demandais-je en montrant le point central de son œuvre.
- J'y ai voulu représenter la complexité de deux mondes opposés.
Cela fit sens, tant pour la peinture qui, à mes yeux, représentait le ciel et la mer, mais pas seulement. Deux mondes qui s'opposaient, tels que celui de Rayna et le sien.
- Je vous remercie pour le travail que vous avez fourni. Il est merveilleux... Et merci à vous de l'avoir commandé à ce talentueux peintre, remerciais-je le couple.
- Tu le mérites, répondit le père en scrutant Donato étrangement. Allez donc vous restaurez pendant que je raccompagne, monsieur Augusto.
Je sentis une panique effroyable naître en moi alors que le père entraîner le peintre vers la sortie du domaine. Il allait partir, sortir de sa vie alors qu'elle n'avait toujours pas fait le tri dans ses émotions. Elle savait, néanmoins, que cela était la bonne chose à faire. Elle ne pouvait décemment pas abandonner mari et enfants aussi facilement. Elle les aimait. Cet homme n'était qu'un passage dans sa vie alors que sa famille serait toujours présente et avait besoin d'elle. Cela n'était plus réciproque, cependant. Elle... nous avions l'impression de n'avoir besoin que d'une seule personne et cette personne était entrain de sortir de sa vie. Déchirée, elle fit un choix alors que la porte se fermait sur les deux hommes et qu'elle fut entraîner par sa mère en direction d'une autre pièce. Il fallait qu'elle le laisse partir. Il fallait qu'elle pense à ses enfants. Il fallait qu'elle pense à Keyron et son amour pour elle. Elle voulait combattre cette malédiction et retrouver la sérénité qu'elle avait acquise grâce à sa vie de famille. Ce matin même, elle était encore très heureuse et le serait toujours en oubliant l'existence de cet artiste.
Prenant une lourde inspiration, elle releva la tête, bien décidé à continuer à être la femme et la mère qu'elle avait toujours été. Joyeuse, aimante et présente.
J'avais vraisemblablement vu ce que je devais voir car, alors que j'entrais dans un boudoir, les signes précurseurs de mon retour à la vie réelle me prirent d'assaut. M'asseyant sur une chaise devant une cheminée, je fermais les yeux, entendant la mère de Nayra lui parler d'une voix lointaine. J'attendis un court instant puis tout revint normal...
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The quest for Destiny
RomanceDestiny avait le coeur sur la main. Elle vivait uniquement pour venir en aide aux autres. Ainsi, elle s'était choisi un métier en conséquence. Elle était infirmière hospitalière et aimait cela malgré les hauts et les bas qui allaient de pair avec ce...