Égypte ~ 1500 av. J.C
J'avais fait le bon choix mais cela n'en demeurait pas moins difficile. Je m'étais, psychologiquement, préparé à ce que le père de la petite fille soit mon James, Fosco. Je m'en doutais, étant donné que Cora m'avait affirmé que ces voyages me mèneraient à lui, quelque soit la vie que j'intégrais.
Je n'avais pas apprécié la crainte qui émanait de l'homme lorsqu'il m'avait aperçu. J'étais vraiment quelqu'un de mauvais dans cette vie-là. Cela était désolant. Jusqu'à présent, j'avais été des femmes de valeur, avec un bon cœur, se laissant guider par leurs émotions. Ânkhti était, quant à elle, une femme de contrôle. Elle ne se laissait pas mener par ses sentiments car ils étaient contraires à ses ambitions. Cela était regrettable. Elle avait déjà rencontré cet homme, du nom de Memnon. Elle avait été attirer par lui, deux ans auparavant, et l'avait haï pour cela. Elle avait ressenti le besoin de s'accrocher à cet homme alors qu'elle tentait par tous les moyens d'entrer dans la couche du pharaon. Aussi, lorsque cela fut fait, elle avait demandé au roi de virer ce mécréant, tout juste digne de parcourir les champs. Ainsi, elle ne l'aurait plus sous les yeux. Elle devait, néanmoins, se coltiner son adorable petite fille et cela l'avait mis en colère. Elle avait alors entrepris d'être le plus exécrable possible afin de décourager l'enfant. Cela n'avait pas fonctionné. Elle s'en était alors régulièrement plainte auprès du roi. Le pouvoir avant tout. Tel était sa devise. Elle possédait tout mais cela n'était pas suffisant. Elle voulait toujours plus.
Je n'aimais pas cette vie et j'espérais ne pas m'attarder trop longtemps ici. Je ne voulais plus faire qu'une avec cette femme. Elle était tout ce que je détestais. J'étais, quand même, contente d'avoir mis les pieds à cette époque. J'avais pu libérer cette petite du joug de sa geôlière. Le roi avait prévu une punition inhumaine pour l'enfant à la prochaine remarque de sa maîtresse. J'étais arrivée à temps.
Debout sur le balcon de ma chambre, j'observais la cité ensommeillée en les imaginant chargé un âne afin de fuir la ville. Cela me fendit de cœur mais cela n'était pas ma vie. Je n'étais pas Destiny. J'étais Ânkhti. Je ne pouvais pas le supplier de nous donner une chance. De plus, il était déjà marié. Je ne pouvais interagir ainsi dans sa vie car lorsque je partirais, ce ne serait pas Destiny qu'il aurait face à lui.
Une main se posa sur mes cheveux noirs et descendit jusqu'à mes reins alors que le roi se colla à mon dos.
- Ma douce, souffla-t-il dans mon cou.
- Vous êtes revenu, mon bon roi, tentais-je de ne pas me crisper.
- Vous m'avez manqué, ma belle nymphe.
Je me tournais afin de mettre un peu de distance entre nous mais il ne l'entendit pas de cette oreille.Il m'attrapa par la taille. Il était hors de question de coucher avec cet homme alors j'accueillis avec soulagement les tremblements intérieurs qui me secouèrent, m'annonçant qu'il était temps pour moi de retourner à ma vie. Je fermais les yeux, impatiente de les rouvrir sur le visage de mes parents.
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- Ça ne va pas, ma puce ?
Je sentis le toucher de mon père avant toute autre chose. Il avait mon visage entre ses mains. Il me caressait, frénétiquement, les joues.
- Penny, appel le docteur Stuart.
- Je vais bien, soufflais-je, juste une petite absence, précisais-je en ouvrant les yeux pour voir le visage de mon père à cinq centimètres du mien.
- Tu es sûr ? On devrait l'appeler quand même.
- Mais non. Je vais bien, je te l'assure.
Peu convaincu, il hocha, néanmoins, la tête en s'éloignant de moi.
- Tu as encore besoin de te remettre de tout ça, ma fille. Physiquement, tu vas peut-être bien mais psychologiquement, tu ne vas pas bien. Inutile de me mentir, leva-t-il la main lorsque j'allais rétorquer.
Je soupirais.
- Tu as sûrement raison.
- Le travail s'est important, ma chérie, mais pas plus que ta santé, ajouta ma mère.
Ce fut à mon tour de hocher la tête en signe d'assentiment.
- Oui. Je pense que je vais prendre du temps pour moi.
Je savais que tant que ces voyages ne seront pas terminés, je ne serais bonne à rien. Le stress de ce changement dans ma vie était handicapant mais comment y échapper ? J'étais obligé de faire avec. Je plongeais ma main dans ma poche à la recherche du numéro de téléphone de Cora, prête à admettre que je n'étais pas folle. J'en étais sûr. Cela était réel. Je voyageais à travers les époques pour retrouver celui qui m'était destiné. Il me fallait, désormais, prendre mon mal en patience en attendant que le destin le mette sur mon chemin dans cette vie-là.
- Sage décision. Si tu veux, tu peux rester ici. On pourra prendre soin de toi, proposa mon père.
- Non, je vous remercie d'être des parents aussi exceptionnels... vraiment... mais pour le moment, j'ai besoin de solitude.
- Si tu as l'impression que tout va mal dans ta vie, ce n'est pas le moment de t'isoler, ma chérie.
- Ce n'est pas ça, maman. Ne t'en fais pas pour ça. Je ne suis absolument pas suicidaire si c'est ça qui te fait peur. J'aime ma vie, affirmais-je avant de rajouter dans un murmure, pour moi, je l'aimerais d'autant plus dans quelque temps si tout se passe bien...
- Que dis-tu ?
- Rien, rien. Je pense que je vais allé profiter du soleil dans le jardin, embrayais-je ne me levant.
- Je t'apporte une citronnade.
Elle disparut dans la cuisine alors que je me dirigeais, avec mon père, vers le jardin.
- Tu es sûr que tout va bien ? J'ai l'impression que tu nous caches des choses, Tiny, et je n'aime pas ça.
- Je ne vous cache rien d'important, papa. Je te le promets mais je suis une femme, maintenant, il est normal d'avoir un jardin secret, non ?
Il renâcla, comiquement, avant de frotter le sommet de mon crâne, comme lorsque j'étais petite fille et parti à son jardinage alors que je m'installais sur un transat avec dans l'idée de faire une petite sieste, fatiguée du voyage désagréable que j'avais entrepris. Il y avait des bon côtés à tout cela. J'avais la chance de visité les époques et leurs histoires. J'espérais seulement qu'il me serait plus aisé avec le temps de rencontrer ces hommes et les quittés, aussi brutalement, car cela était pénible pour mon cœur.
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The quest for Destiny
RomansaDestiny avait le coeur sur la main. Elle vivait uniquement pour venir en aide aux autres. Ainsi, elle s'était choisi un métier en conséquence. Elle était infirmière hospitalière et aimait cela malgré les hauts et les bas qui allaient de pair avec ce...