The quest for Destiny

Chapitre 20 : Destiny

Louisville ~ Décembre 2020

- Raconte-moi tout ? s'excita-t-elle.

- Au temps des Vikings... mais c'était différent de tous les autres cette fois-ci.

- En quoi ?

- Je ne parvenais pas à être moi. Elle avait une personnalité dévorante au point où la mienne s'effacer complètement. C'était perturbant et, je dois l'avouer, très agréable.

Elle hocha la tête, attentive.

- Elle s'est jeté sur l'homme.

- Littéralement ?

Je hochais la tête à mon tour.

- Je n'ai jamais ressenti pareille sensation, Cora, extasiais-je.

- Vous avez couché ensemble ?

Je m'empourprais.

- Quand je t'ai demandé de compatir, ce n'est pas pour rien. Je suis parti... pendant... enfin tu vois...

Mon visage devait avoir la même couleur qu'une tomate bien mûre, à présent.

- C'est affreux, s'horrifia-t-elle. Tu n'as même pas pu profiter de la fin du grand show, enchaîna-t-elle en rigolant.

Malgré ma gêne, je souriais doucement en mordant ma lèvre inférieur, amusée. Cora me faisait beaucoup de bien. Je me sentais soutenue et comprise en sa présence et rire de cette situation était beaucoup plus facile avec elle.

- Mon Dieu... Les Vikings... ça fait rêver.

La tête dans les nuages, elle semblait ailleurs.

- Pas tout à fait. C'était des meurtriers, quand même.

- Lorsque j'en rêve, ce n'est pas l'image que j'en garde alors je vous prierais de ne pas gâcher cela, mademoiselle, blagua-t-elle.

Je riais franchement, à présent. Dur de rester sérieuse longtemps avec une femme comme elle. C'était un vrai petit clown.

- Tu as fait l'Égypte antique, l'époque des Vikings, la grippe espagnol, et l'époque Laura Ingalls, ria-t-elle, tes voyages sont intéressants dis donc.

- Je ne dirais pas cela pour toutes, me rembrunis-je.

Elle posa sa main sur la mienne.

- Excuse-moi, Destiny. C'était maladroit de ma part.

Je secouais la tête.

- Ne t'excuse pas. Je suis, tout de même, heureuse de ne pas vivre en ces temps-là. Carolina a dû vivre toute sa vie en ayant rencontré l'homme de sa vie le jour de son décès. J'espère qu'elle a pu quand même être heureuse...

- J'espère pour elle, aussi.

Je pris ma tasse de café, encore chaude, malgré, ce qui était pour moi, une journée de départ.

- Que se passe-t-il dans ta petite tête ? demande ma nouvelle amie, soudainement.

- Je me pose beaucoup de questions auxquelles tu ne pourrais sûrement jamais répondre.

- Tels que ... ?

- Qui nous a donné ce don ? Pourquoi avoir entrepris cela ? Est-ce Dieu ? Cela voudrait dire qu'il existe ?

- Ah... oui, en effet, je ne pourrais y répondre qu'une fois morte à mon tour. Il te faut juste accepter ce magnifique cadeau, sans te poser de questions. Tu vas devenir folle aussi non.

- Tu as raison. Je dois arrêter la lutte. Il est là... quelque part... il a peut-être déjà commencé ses propres voyages.

- Les siens commenceront lorsqu'il sera assez prêt de toi.

- Dis m'en plus, quémandais-je.

- Il ressent le besoin de venir à toi, sans le savoir. Il va se rapprocher inexorablement de toi et lorsqu'il sera assez proche, d'après mes estimations dues aux témoignages des autres couples, à environ cinq cents kilomètres, il commencera sa traversée aussi.

- C'est dingue.. soupirais-je. Pourquoi est-ce à lui de venir ? Est-ce toujours à l'homme de le faire ?

- Non. Deux hommes ont eu le même don que nous. Ce sont leurs femmes qui ont dû les trouver.

- Je trouve ça passionnant. Crois-tu que nous sommes nombreux ?

- Je ne serais te le dire mais d'après moi, nous devrions avoir tous cette chance.

- Je me pose beaucoup de questions le concernant également, pensais-je tout haut.

- C'est normal.

- As-tu été déçu de Dalton lorsque vous vous êtes rencontré ? Je veux dire, est-ce que tu le préférais dans une autre vie ?

Elle mit son index sur sa bouche, faisant mine de réfléchir, mais la lueur dans son regard m'apportait déjà sa réponse.

- Jamais. Il est exactement celui qu'il me fallait. Il est tout simplement parfait et je l'aime plus que tout au monde. Il est mon tout.

Une larme coula sur ma joue. Cela n'était pas de la tristesse. Je voulais seulement avoir cela. Cet air de plénitude, de bien-être et d'amour qu'elle affichait à chaque fois qu'elle parlait de Dalton. Je scrutais l'extérieur, par ma fenêtre, en priant pour que celui que j'attendais ne me ferait pas attendre trop longtemps, tout en imaginant notre prochaine rencontre.