Chapitre 50: Réunion de famille

941 78 162
                                    

Effectivement, avant que leur capitaine ne finisse, beaucoup de temps s'écoula et certaines choses se passèrent. Premièrement, les pirates avaient fait un tour méticuleux de la nécropole. Presque toutes les couches de pierres en étaient vides. Ne restaient que les enfants et les nourrissons, en somme les morts prématurés. Ils avaient commenté un moment les niches creusées dans les piliers ceints de lianes. Après avoir entendu certaines interrogations, la femme de liane s'approcha d'eux, laissant son amant seul devant leur dernière demeure.

– Laissez ces corps en paix, avait-elle grondée.

À l'entente d'une voie, ils s'étaient effrayés comme jamais. Et avaient fini à l'autre bout de l'édifice.

– Les autres ne parlaient pas!

– Notre corps n'est pas le même que ceux de chaire et de sang, expliqua Lapoudrée. Leur corps est majoritairement incapable de créer le mécanisme conduisant à la parole, mais le mouvement contrôlé de ces corps le peu. Ainsi, nous pouvons vous expliquer ce que vous ne comprenez pas.

Elle fit une petite pause, le temps qu'ils assimilent.

– Les corps des plus jeunes restent en ce lieu car nous ne jugeons pas nécessaire de leur demander de revenir sur cette terre. L'au-delà est bien assez vaste pour eux. Ils sont en paix et personne ne devrait être autorisé à brusquer leur sommeil.

– Pourquoi les exposez comme ça? Questionna Jean Bart. J'en ai aussi vu certains dans des cuves réservé normalement pour les adultes. Est-ce que cela revêt une signification particulière?

– La coutume veut que les nouveaux-nés et les bébés victimes de mort prématurée soient emmaillotés dans des bandes et déposés dans ces tombes verticales. Ils sont cachés du monde grâce aux lianes qui les entourent. Les enfants retrouvés dans les cuves sont ceux morts en couche avec leur mère. Nous ne les séparons pas, considérant que leur âmes sont encore très liés. Il serait cruel de séparer une mère de son enfant.

– Intéressant.

Alors que ses compagnons regardaient le géant de travers pour poser de tel questions, le botaniste s'était couché sur le couvercle de son sarcophage. Les bras derrière la tête, il croisait ses jambes repliées. Sa compagne, elle, trouvait amusant de raconter l'histoire de la caviter rocheuse et les rudiments de son arrangement aux étrangers finissant par se prendre au jeu.

De son côté, Law était à la fois concentrer sur ses gestes et ceux de son patient. Il semblait détendu, ne laissait pas paraître la moindre sensation de douleur, alors qu'il l'opérait à vif, et mouvait lentement ses doigts, signe qu'il contrôlait encore tout les zombis. Si le médecin avait levé la tête, il aurait directement fait le lien entre la posture de son ancêtre et celle qu'il prenait impeccablement en contant ses histoires.

Plus d'une heure après le début de l'intervention, une seconde chose surprenante fit son apparition. Colibri n'en avait rien laissé paraître, mais à l'extérieur, la bataille avait fait rage entre les vivants et les morts. Maintenant qu'elle était terminée, il rapatriait tout le monde. Ce n'est que lorsqu'ils furent assez proche qu'il envoya le botaniste leur ouvrir la trappe.

En sentant tout ce monde approcher, Grace paniqua. À la manière étrange dont leur aura était faite, elle les reconnut sans peine. Ainsi, pour la calmer, Carène s'était jointe à Bepo.

– Ils reviennent, c'est ça? Devina-t-elle en prenant son amie dans ses bras.

Elle hocha la tête en étouffant ses sanglots dans la combinaison orange du second de l'équipage. Et dire qu'elle commençait tout juste à se calmer.

Rapidement, les corps revinrent, faisant frissonner les pirates rassemblés dans l'allée principale pour éviter d'être sur leur chemin. Ils eurent la surprise d'être rejoint par des non-mort comme eux. Si la première était très calme et roucoulait avec un des zombies mâles, le second hurlait à la mort. Cela rappela rapidement quelque chose au groupe du capitaine.

La fille du Chirurgien de la MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant