Chapitre 59: Le Jeu De La Punition

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Dans la cour intérieure, le silence régnait. Le pirate, hypnotisé, fixait le sol avec un regard mort. Son haut lui avait été retiré et son dos était exposé, les mains toujours attachées sur la croix de bois en X.

Les autres enfants ayant réussi à se libérer étaient ceux qui luttaient en permanence contre le pouvoir hypnotique qui les manipulaient, sans succès. Leur opportunité de fuir avait été balayé et ils se retrouvaient attachés à de hauts poteaux en bois lourdement plantés dans le sol par Echidna. Ils n'étaient pas dans une situation aussi douloureuse que le chirurgien de la mort, mais craignaient pour ce qui risquait de leur arriver. Ils étaient attachés là depuis une heure au moins, et leurs bras leur faisaient déjà mal. Ils n'imaginaient pas ce que devait ressentir le pirate ne touchant pas le sol.

Trop apeuré, le garçon le plus jeune fondit en larme. La jeune fille à côté de lui, tenta de le rassurer en vain. Sa crise de panique fit serrer les dents aux autres.

- C'est pas bientôt fini ce vacarme !

Tous les enfants se turent à l'entente de la voie de la harpie. Elle leur faisait tellement peur et ils avaient déjà été témoins tant de fois de sa violence qu'ils n'osaient pas lui désobéir.

Célaeno les observa tous comme si ils étaient ses futures proies.

- Seulement cinq, grogna-t-elle en tirant sur sa cigarette. Pas grave... si j'en amoche un de trop, il me servira de dessert ce soir.

- Tu ne mangeras aucun de ces enfants, gronda Veia.

La harpie claqua de la langue.

- Je peux jamais faire ce que je veux.

- Ce que tu veux est mauvais pour les affaires. Et parmi eux il a des bébés...

- Oh, je t'en prie, ils ne méritent pas autant de considération de ta part. En plus ils échappent à ton pouvoir... il serait plus simple de les vendre ou de les tuer au plus vite...

Étonnement, Veia ne se mit pas en colère. Elle avait Grace à la main.

- Ils ont juste besoin d'une bonne correction et de voir ce qu'il en coute d'essayer de se mesurer à nous.

Là, elle faisait clairement référence à Law. En voyant enfin son père et l'état dans lequel il était, les irises de Grace se rétrécirent. Elle trembla légèrement, mais ça n'échappa pas à celle qui la tenait.

- Attache-la avec les autres, Célaeno.

Tout en pinçant sa cigarette à ses lèvres, elle alla lier les mains de Grace au poteau encore vide qui l'attendait.

***

En première punition, les trois femmes avaient décidé de laisser les punis dans le froid de la nuit.

- Ça va, Grace ? lui demanda la fille la plus âgée en la voyant fixer le pirate devant eux.

- Y a mieux comme situation, Gaïa. Tu ferais mieux de t'inquiéter pour Tellus.

Le jeune pleurant plus tôt et à qui elle faisait référence, avait fini par s'endormir malgré la position inconfortable et le froid.

- C'est qui pour toi ? demanda cette fois un garçon.

- C'est mon père, Polos.

Il hocha la tête. Les deux autres enfants, un garçon et une fille, ne rajoutèrent rien. Dans le groupe de six qu'ils formaient, Gaïa, une grande brune à la peau mate, Grace, Polos, un jeune homme à l'air surdoué, et la gamine n'ayant pas encore parlé, étaient vêtu de rose.

La fille du Chirurgien de la MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant