La fille du Chirurgien de la Mort

Chapitre 89 : Fin De Conflict?

Alors que Grace venait d'entrer dans la tente médicale à rebaptiser tente des pirates, les pirates discutaient avec plus ou moins de sérieux et de joie, l'un de leur camarade toujours dans le coma à côté d'eux. La nouvelle venue alla rejoindre Carène et cette dernière lui fit un câlin devant la petite mine qu'elle cachait par son habituelle neutralité. Avant qu'elle ne dise un mot sur ce qui la tourmentait, sa meilleure amie se détacha d'elle et l'entraîna avec elle.

- On sort ! lança-t-elle sans attendre de réponses qui vinrent quand même.

- T'as pas assez travaillé aujourd'hui pour encore vouloir vadrouiller dans le froid ?

- Il commence à faire nuit, vous devriez rester avant que Grace n'attrape un rhume !

- N'allez pas trop loin !

Pour toute réponse, elle se contenta d'attraper une couverture grossière en poile de mouton et de leur tirer la langue.

Quelques minutes après elles, c'est Bepo qui courut hors de leur zone dédiée. Non pas pour prendre l'air et sentir enfin le froid contre lui, mais pour rejoindre en quatrième vitesse leur capitaine. Shiru était enfin en train de donner signe de vie.

***

- Ici on sera tranquilles, assura Carène.

Assises dans les hauteurs encore sablonneuses de la cuvette désertique et entourée par la couverture, les filles observaient le campement loin devant elles.

Grace bascula tout son maigre poids contre Carène en l'enlaçant. Elle évita d'appuyer sa tête contre sa poitrine, puisque douloureuse à cause de sa croissance. Patiente avec son amie, la plus grande attendit qu'elle vide son sac.

- Je vais jamais guérir...

- Dis pas n'importe quoi ! Pourquoi tu n'irais pas mieux ?

- C'est ce qu'Anna a vu dans sa vision chelou.

- Depuis quand tu crois à ce genre de chose, lui rappela Carène.

- Bah, j'ai beau dire, elle a quand même prédit que le navire allait tomber dans ce désert et le capitaine... papa, la croie...

- C'est pas pour ça que c'est vrai.

- Toi tu en penses quoi, tu as un instinct incroyable d'habitude.

- Moi je dis que c'est vrai que t'as pas une santé incroyable... ça je le reconnais. Mais c'est par pour ça que ça va te poursuivre toute ta vie. Moi je n'y crois pas.

- Tu dis ça pour me rassurer ?

- Depuis quand je te mens ?

- C'est vrai, reconnut Grace en reniflant une fois.

Carène se laissa tomber en arrière, la tête dans le sable refroidit et observa le ciel dépourvu de nuage. Grace, n'étant pas d'humeur ce soir, s'était couchée sur elle. Comme elle était légère, elle ne la dérangeait pas.

- Ton père te manque ?

- Hum ?

- Quand tu regardes la nuit étoilée comme ça, c'est généralement que tu penses à ton père, lui dit sa meilleure amie, attentive.

- Ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu... et longtemps que je ne l'ai pas appelé...

- Il ne t'a pas appelé non plus, lui fit remarquer Grace. C'est pas gentil de sa part.

Carène sourit, amusée.

- Oui, je sais. Mais il doit être occupé avec trois enfants. Regarde ici, on mène tout un équipage par le bout du nez alors qu'on est que deux.