- Maman ! J'ai fini de faire la vaisselle !
- Merci, ma chérie, tu es un ange.
La jeune fille sourit à sa mère, alla l'embrasser sur la joue et sortit de la salle de vie pour s'occuper, le sourire aux lèvres, de sa grand-mère. Dans la maison familiale, elle occupait avec sa mère et son père, le premier étage. Sa grand-mère, doyenne du bâtiment, logeait au rez-de-chaussée, tandis que son frère aîné, déjà marié et père d'une petite fille, habitait avec sa petite famille au deuxième et dernier étage.
- Mamita, je te fais les poussières ?
- Mamita, tu as besoin de quelque chose des courses ?
- Mamita, tu veux que je te fasse ton plat préféré ce soir ? Tu as pris tes médicaments ?
Que de bonnes intentions et de bonne humeur s'échappaient d'elle à chaque parole. La vieille femme lui répondait avec un doux sourire.
- Tu es un ange, trésor.
Après ça, elle filait au dernier étage de la maison. Demandant si elle pouvait se rendre utile au couple. Son frère lui donna une liste de course le regard fatigué. Sa fille ne faisait pas encore ses nuits et avait réveillé le couple se baladant en journée comme des zombis dans leur étage.
La jeune fille prit la liste, embrassa son frère sur la joue, fit de même avec sa belle-sœur et sa nièce, puis tourna les talons. Elle s'arrêta avant la porte.
- Oh ! J'y pense ! Vous voulez que je vous garde la petite en rentrant ?
- Tu es décidément bien trop gentille, frangine.
Elle sourit et lui tira la langue.
- Je suis un ange, c'est bien connu.
Il rit malgré la fatigue.
- D'accord. Viens la prendre dès que tu peux, Veia.
Elle sourit d'autant plus, lui envoya une bise de la main et sortit avec un grand panier en osier en direction du marché.
Veia n'avait là pas encore vingt ans. Tous dans sa famille et dans sa petite ville la connaissait comme étant la personne la plus désintéressé et gentille qu'ils connaissaient. Sur son chemin, elle recevait nombre de salutation, de demande et d'offre. Avant d'arriver au marché, elle avait donc aidé plusieurs personnes de tout âge et reçu quelques fruits et légumes en remerciement d'aide passé. Elle se réjouissait d'avoir à dépenser moins, réussir à faire des économies sur tout était une de ses grandes qualités. Sa famille, n'étant pas riche, en était bien avantagée.
Sur le marché donc avec son panier déjà à moitié remplie, son visage s'illumina et elle leva haut un bras.
- Echidna !
Dans un éclat de rire elle rejoignit sa grande amie et lui sauta dans les bras.
- Salut, Veia. Ssssss...
Les gens les regardaient du coin des yeux. Echidna était incroyablement grande et forte. Elle faisait au moins le double de la taille de la petite Veia et le triple de son poids plume. Mais cet écart de gabarie ne gênait pas la plus petite, uniquement les regards se posant sur elles. Sortie tout droit de l'orphelinat de l'île, la jeune femme avait toujours fait peur aux habitants. Avec sa longue langue de serpent et ses grands yeux à pupille fendue, tous la craignaient, alors qu'elle n'était que gentillesse.
Ils savaient que la gentille Veia était douce avec tout le monde, mais elle devait s'imposer des limites ! Se montrer ainsi avec une femme tranchant la viande de monstre marin aussi facilement qu'un homme, ne pouvait avoir une bonne influence sur elle ! C'est en tout cas ce que disait tout bas les langues de vipère sans oser le cracher en face de la plus petite. En y réfléchissant bien, avoir de bon contact avec celle tenant le stand de boucherie du marché aidait bien, certes. Veia repartait toujours avec une viande de qualité avec des prix d'amie, mais il ne fallait pas pousser cette camaraderie plus loin ! Certains ne seraient pas surpris d'apprendre qu'elle finisse par perdre sa douceur légendaire à cause de cette « mauvaise fréquentation ».
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La fille du Chirurgien de la Mort
FanfictionVous êtes-vous déjà demandé à quoi pouvait ressembler la fille d'un pirate cruel et comment serait son père envers elle? Moi, oui. Voila ce que mon cerveau de malade bon a enfermer a envisagé.