La fille du Chirurgien de la Mort

Chapitre 63: Le navire blanc

Carène marchait maintenant correctement mais courait en manquant de chuter à chaque pas. Cela ne l'empêcha pas de se précipiter vers le pont à peine l'autorisation reçue. Elle chuta lamentablement à peine sortie mais se releva en riant. Grace n'était pas loin derrière elle, accompagnée d'Ikkaku.

- Houa ! Regarde Grace ! Cette île, on dirait qu'elle est faite de bulles ! s'amusa la sabreuse.

- Elle l'est, confirma la mécanicienne. Les habitants travail le verre comme personne. Ce n'est pas pour rien qu'elle porte le nom de Silice.

- Je voie pas le rapport, sourit la jeune fille, et je m'en fiche, c'est beau.

Grace rejoignit son amie accoudée au bastingage et regarda aussi le paysage particulier s'offrant à elles.

- On reste combien de temps encore ? Questionna Grace.

- Quelques heures. On a tout ce qu'il nous fallait.

- Il y a une confiserie ici ? demanda Carène.

- Nan.

- C'est nul...

- On ne peut pas trouver des bonbons partout, lui fit remarquer Ikkaku en s'asseyant sur la rambarde.

Pendant près d'une heure, elles restèrent sur le pont à profiter du soleil. La plus âgée dû retenir Carène quelques fois, pour qu'elle ne rejoigne pas le pont de verre auquel le navire était amarré. Grace observait plus sagement ce qui l'entourait, sans laisser deviner ce à quoi elle pensait.

La pirate la plus expérimentée apprenait aux deux plus jeunes à jouer aux dés avec ceux en verre de différentes couleurs achetés sur l'île.

- Maintenant, vous devez deviner si je mens ou si je dis la vérité...

Elle coupa sa tirade explicative des règles en sentant de l'ombre dans son dos. En se retournant, elle vit un navire d'une taille supérieur au sous-marin, en pleine manœuvre d'amarrage au pont à côté d'eux. Blanc de la coque au nid-de-pie et à peine soulignée par une croix rouge sur chaque voile, il ne dénotait pas moins dans le paysage que le navire pirate jaune poussin.

Ne sachant vraiment que penser du bateau, de son allure, de son drapeau et de ses marins, Ikkaku sortit son escargophone. Elle n'eut pas le temps d'appeler qui que ce soit que son capitaine sortait, sabre en main avec une large partie de l'équipage. Il avait été repéré depuis peu et ne leur avait pas inspiré confiance. Aussi, Law s'était-il préparé à une attaque d'un nouveau modèle de navire marine.

A côté d'eux, sans se formaliser des pirates les regardants, les matelots en marinière s'activaient à remonter les voiles et finir leur amarrage. Sortant enfin du navire, un homme en blouse blanche s'étira comme si il venait de sortir d'un long sommeil. Aux salutations qu'il reçut par certains mousses, les pirates comprirent qu'il s'agissait d'un médecin de bord. Il ne fit pas tout de suite attentions aux regard insistants sur sa personne dénotant avec le reste des gens s'activant sur les différents ponts de son navire. Quand il remarqua enfin le navire voisin, il leva un sourcil. De manière un peu niaise, il ne trouva rien d'autre à faire qu'une salutation de la main.

Semblant largement rassuré, Law fit signe à ses camarades de se détendre et retourner aux préparatifs pour le départ. Cela avant qu'un homme à la carrure plus développé, ne sorte à son tour du trois mats et tape vivement dans le dos du médecin. Ses lunettes volèrent au loin et il chuta pour atterrir sur le pont inférieur. D'une voie grave et avec un rire fort, le barbu à la dégaine de marin aguerrit le salua. Aussitôt, les mousses le saluèrent dans un garde à vous quasi militaire et se remirent au travail juste après.