Chapitre 52: Comprendre la phobie

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Lorsque Law entra en salle d'opération, Carène était déjà couchée sur la table de la salle d'à côté, séparé de la sienne par un rideau. Voyant qu'elle ne dormait pas encore, il alla rejoindre le premier groupe. Visiblement, les antidouleurs qui lui avaient été administrer faisaient bien leur devoir puisqu'elle parlait comme si elle ne devait s'arrêter sous aucun prétexte. Avant que Shiru ordonne enfin de la sédater pour qu'ils aient le calme, son capitaine s'accroupit près de la tête de sa patiente.

– Carène.

Elle tourna vivement la tête vers lui.

– Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

– On aime bien se battre ensemble ! Qu'est-ce qui pouvait mal tourner ? Ça a mal tourné ! On est mal tombé ! Grace est mal tombée ! Je suis mal tombée ! On aurait pas dû mal tomber !

– Et concrètement ça donne quoi ?

– Pourquoi vous lui avez interdit d'utiliser des armes à feu ?! Tout se serait bien passé et on serait pas ici et...

– Si je lui avais laissé le droit, il n'y aurait pas eu de blessés mais des morts.

– S'ils aiment vivre dangereusement c'est pas notre problème !

Elle recommença à déblatérer des phrases incompréhensibles hors contexte et à les aligner de plus en plus vite.

– On peut commencer, capitaine ?

– Ouais.

– Merci. Fais-là taire.

– Avec plaisir, répliqua l'anesthésiste.

Ainsi elle s'endormit - dans des soupirs de soulagements - et sa patiente fut amenée au chirurgien de la mort.

– On a dû l'endormir tout de suite, capitaine, s'excusa l'infirmier chargé de préparer la patiente. La changer lui était trop douloureux.

– Ça se comprend. Allez, réglons ça en vitesse que je puisse cuisiner leurs adversaires.

Sans perdre plus de temps, il découvrit la jambe luxée et deux infirmiers tinrent le haut du corps de l'enfant.

***

Le cas de Grace avait été vite réglé. En deux temps trois mouvements, sa jambe avait retrouvé sa place normale. Une radio avait confirmé la bonne place des os et elle avait été emmenée à l'infirmerie où elle se réveillerait. Law n'avait pas pris la peine de vérifier l'opération voisine et s'apprêtait à rejoindre sa troupe de mécanicien. Il fut largement surpris de trouver Ikkaku à attendre près de la porte de l'infirmerie alors que comme les autres, elle devrait être en pleine fuite.

– Les filles vont bien ?

– Ikkaku, gronda son capitaine, qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Elle ouvrit la bouche, la referma vivement et soupira. Law savait qu'elle faisait ça pour ordonner ses pensées quand le stresse la prenait, aussi lui laissa-t-il quelques minutes.

– On devait se battre contre elle avec les autres mécaniciens mais y a eu un problème aux machines. Y a toujours des problèmes quand on s'en éloigne ! J'y suis allée, seule, et j'ai laissé les autres à leur bagarre. C'était pas aussi grave que ça en avait l'air et je n'ai pas eu besoin de renfort. Ils étaient bizarres quand je suis revenue.

– Comment ça ?

– Les filles étaient pas là et ils avaient pas grand-chose. Normalement elles s'amusent encore en gymnastique après et eux pensent leurs blessures. Ils m'ont expliqué que ça s'est mal passé pour Grace et Carène.

La fille du Chirurgien de la MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant