Chapitre 91 : Dégradation implique réparation

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- Ça va aller, capitaine ?

- Ouais, ne vous en faites pas, mais il faudra peut-être quelques étapes.

Les pirates s'étaient rassemblés alors que le soleil était descendant. Maintenant qu'ils s'étaient assez reposés, ils avaient de nouveau plié bagages et un peu désensablé leur navire. A présent, la suite du voyage était entre les bras de leur capitaine. Sous les yeux de tous, le chirurgien de la mort créa une Room énorme dont ils n'arrivaient pas à voir l'autre extrémité.

- Shambles !

Tous se retrouvèrent ailleurs, à la place de quelques grains de sables. Ils ne voyaient pas encore l'autre bout du désert. Law recommença de nouveau l'opération. Créer de telles sphères était épuisant pour lui, mais, ayant connu pire, il n'eut pas de mal à recommencer encore quelques fois pour finir par téléporter leur embarcation dans le port de la seule ville portuaire de l'île. Ici n'était plus le territoire des nomades, mais d'un peuple s'étant sédentarisé.

Plongé dans l'eau froide de la mer, le navire avait d'abord soulevé de grandes gerbes d'eau salé avant d'être entouré de vapeur. Grâce au travail de vérification des mécaniciens, le navire flottait comme il se devait, au grand soulagement de tous les pirates ayant atterri sur le bois du ponton du port. Très rapidement, des curieux, d'abord effrayés comme tout le monde par l'apparition subite de l'embarcation jaune, s'étaient rapprochés pour observer et comprendre ce qu'il se passait.

Pas encore essoufflé, le chirurgien de la mort avait donné quelques ordres : trouver des chambres pour passer la nuit, vérifier l'intérieur du navire dès qu'il aurait assez refroidit et se trouver de quoi se rassasier et apaiser leur soif. En attendant le retour des quelque uns envoyés résoudre sa première demande, le capitaine attendit avec ses hommes sur le port commençant à s'illuminer pour dissiper les ombres de la nuit. Il dû s'atteler à répondre aux questions de quelques personnes, notamment un chef de la sécurité assez hargneux et coiffé d'une casquette, plutôt que de se reposer comme les autres.

- Et vous comptez rester longtemps ?

Même s'il restait calme, Law commençait à s'agacer de cet interrogatoire peu amical.

- Juste le temps de réparer ce qu'il y a à réparer, répondit-il avec neutralité. Ne vous inquiétez pas, nous payerons ce que nous aurons à payer.

- C'est justement ce qui m'inquiète, pirate.

- Oh, c'est bon là, grogna Anna, ne pouvant pas non plus se détendre comme elle le voulait avec cet inspecteur de la justice qui braillait près de ses oreilles. Il vous a dit d'où on venait, pourquoi on était là et qu'on n'avait pas l'intention de faire de vague ! Il vous faut quoi de plus ?! Hein ?! On est fatigué et on veut juste se pieuter ! Alors foutez-nous la paix avant que je vous colle mon poing dans la face !

- Des menaces ?!! s'écria-t-il outré. Voilà un ton loin d'être pacifique !

- Je vais me le faire, affirma Anna. Je vais me le faire !!!

Malgré sa jambe blessée, elle réussit à se redresser – en s'appuyant largement sur Law – à agripper l'homme habillé de l'uniforme de la police locale et à le balancer dans l'eau.

Le temps que les altercations verbales finissant par venir aux mains, les autres massaient leurs jambes ou leurs pieds, profitaient de la fraicheur ou de l'odeur de la mer, ou faisaient une petite sieste. Personne ne se mit entre le capitaine et son interlocuteur, ni entre Anna et sa victime. Ils savaient maintenant tous que ce genre d'action était bien futile. Ce n'est que lorsque les éclaireurs revinrent tout content qu'ils levèrent leurs fesses pour les poser dans un lit plus douillet. Leur départ fut salué par des insultes de la part de l'officier.

La fille du Chirurgien de la MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant