Chapitre 51: Contre La Phobie

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- On suit toujours la carte de vie ?

- Oui, capitaine. Vous n'avez pas de souci à vous faire. Je surveille la progression du navire.

- Merci, Bépo.

- Je dois vous prévenir dès que nous serons près d'une nouvelle île ?

- Oui, de préférence. Nous ne savons pas combien de temps il faudra avant d'arriver, alors autant être prévoyant.

***

La détonation résonna dans tout le navire, faisant lever les têtes. Il n'était pas heure d'entraînement aux tirs et même si quelqu'un prenait de l'avance, le son ne devrait pas être aussi fort. La déflagration finit par réverbérer jusqu'aux oreilles du chirurgien de la mort, pour une fois tranquillement installé sur son lit pour profiter d'un bon livre. Il soupira d'agacement, qu'est-ce que ses hommes avaient encore trouvé pour l'emmerder quand il prenait du bon temps ? Qui que soit ce fauteur de trouble, il serait très largement puni, le passage qu'il lisait était plus qu'intéressant.

Agacé, donc, il sortit de sa cabine pour getter les échos. Un deuxième coup résonna et des cris. En pressant le pas, il marcha vers la source du dérangement. Fronçant les sourcils en voyant de la terre au sol, d'autant plus contrarié et ne comprenant pas ce qu'elle faisait là, il commença à user de son fluide pour tenter de comprendre ce qu'il se passait dans son sous-marin. Il identifia aisément une course poursuite. Trois fuyards contre deux poursuivants. Connaissant son navire par cœur, il parvint à un embranchement dans les profondeurs du Polar.

Là, les sons étaient plus nets. Des pas pressés, une chute et deux hommes qui prenaient l'embranchement devant lui. D'autres pas. Qui que soit celui qui avait chuté, il n'échapperait pas aux rapides qui le traquaient. Au son du fusil à pompe qui se chargeait et du cri de supplique, il eut un frisson. Ça allait barder !

Avant qu'il ne se fasse tuer, Seiushi se retrouva tiré sur le côté par son capitaine.

- Bah, alors, Grace, s'amusa Carène du couloir des chasseurs. Tu l'as manqué ?

- Pas deux fois, assura la gamine concentrée.

Elle rechargea et courut vers le croisement de boyaux. Les deux rapides n'étaient pas à portée, mais celui qui avait chuté plus tôt était certainement atteignable. Elle s'élança donc, arme en joue, prête à encaisser la déflagration. Les yeux finalement écarquillés, elle baissa son arme et s'immobilisa. Intriguée, Carène alla la rejoindre.

- Je peux savoir à quoi tu joues, Grace ?! Gronda son capitaine.

Il lui faisait un sermon sur le fait de faire du tir au pigeon avec ses propres camarades, mais elle ne l'écoutait pas, trop absorbé par le compagnon en question se cachant derrière Law. Voyant qu'elle replaçait son arme, en visant derrière lui, il cria de plus bel.

- Grace ! Baisse cette arme tout de suite !

- Quand je l'aurais eu, grogna-t-elle.

Comprenant qu'elle parlait de lui, Seiushi prit la fuite, laissant de la terre sur son passage. Avant qu'elle ne lui perce la tête avec son fusil, Law s'interposa. Elle sembla agacée lorsqu'elle baissa encore une fois l'arme.

- Oh, Grace, le capitaine à l'air vivant, lui, commenta Carène en mangeant des caramels.

- Je veux une explication ! Mais avant, Grace, donne-moi ce fusil à pompe !

Il n'attendit pas qu'elle réponde pour le lui prendre des mains.

- Pas grave, je les aurais autrement, murmura-t-elle.

La fille du Chirurgien de la MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant