La fille du Chirurgien de la Mort

Chapitre 34: Être femme

Un mois s'était déjà écoulé depuis la crise d'ombre de Grace. Tout l'équipage s'était retrouvé à faire des rêves étranges incluant une gamine prénommée Jeanne. Ils mirent cela sur le dos de la maîtresse des ombres, sans se poser plus de questions et continuèrent leurs habitudes de pirate.

***

Grace était en train de s'entraîner à la poutre, observée des autres – événement arrivant souvent lors d'une longue période sans concoure – quand Seiushi fit remarquer quelque chose aux enfants.

- Je viens de penser...

- Félicitation, vieux, s'esclaffa Shachi, vite suivie des autres.

- Laisse-moi finir, crétin, grogna-t-il avant de reprendre plus doucement. Carène aussi est douée en gym. Pourquoi est-ce que vous ne vous entraînez pas toutes les deux en même temps?

- J'aime pas ça, répliqua la concernée, occuper à analyser chaque mouvement de Grace pour lui souligner des erreurs ou des imprécisions.

- T'as peur de faire tâche à côté d'elle? Demanda le pirate avec un sourire moqueur.

- Arrête de chercher la merde là où il y en a pas, grogna Ikkaku.

- Oh, maman Ikkaku les défend.

Ce furent les paroles de trop. La jeune femme lui sauta au cou et un combat au sol entre les deux compagnons débuta.

Alors qu'ils se chamaillaient sous les soupires des autres, ces derniers se reconcentrèrent sur la gymnaste. Ils tournèrent la tête juste a temps pour voir Carène atterrir sur les mains sur la poutre afin d'agilement et doucement repousser Grace de ses pieds.

- Combien de fois je t'ai dit que tu te déséquilibrais trop en faisant ce mouvement.

- Ça vient toujours au moment où je n'ai plus assez de talc sur les mains et que je glisse un peu, constata-t-elle.

- Mais c'est pourtant pas compliqué a faire. Moi j'y arrive même les mains plaines d'huile.

C'est comme ça que débuta un autre combat d'abord verbal puis physique. Heureusement, ce jour là, Carène était vêtue d'un légine et d'un t-shirt ample, au lieu de son habituel kimono.

Contrairement au chamailleries des adultes, les petites gymnastes se livraient à un combat magnifique de poses et d'attaques équilibrés que l'équipage prit plaisir à voir. Même ceux ne s'étant pas fait spectateur pour poursuivre leur entraînement normal, s'arrêtèrent pour les regarder.

***

Ne voyant personne à son poste habituel, le capitaine chercha la distraction qu'avaient trouvé ses hommes. Il ne fut pas mécontent en la voyant. Il avait de quoi être fière de ses plus jeunes recrues. Même si elles se battaient étrangement et sur le terrain réduit qu'était la poutre de gymnastique, elles le faisait sérieusement et exhibant leur souplesse et leurs techniques. Il n'était pas difficile de remarquer qu'elles allaient jusqu'à utiliser le fluide et de perception et d'armement pour gagner.

Il resta donc à les observer en s'appuyant contre le mur juste à côté de l'entrée, jusqu'à ce qu'elle finissent par arrêter, essoufflée et en sueur aux deux extrémités du «terrain». Toutes deux se tenant fermement sur la poutre à deux mains et soutenant leur corps en position assise et les jambes droites sans toucher le bois du matériel. Doucement et dans un bel ensemble, elles laissèrent leur corps se reposer.

L'équipage alla les féliciter. Leur capitaine allait leur dire de retourner à leurs activités ordinaire et obligatoire à la survie de tous sous l'eau, mais il s'arrêta dans ses intentions en entendant un corps tomber au sol. Il se précipita alors vers le groupe rassemblé autour des gymnastes et se fit un passage entre. Son regard inquiet passa de Grace, assise tranquillement contre la poutre, à Carène, étalée au sol. Son ventre bruyant éclaira tout le monde sur la raison de sa chute.