Chapitre 54: Chasse À L'homme

665 78 64
                                    

– Capitaine...

– Alors ?

– On a cherché dans toute la ville. On ne l'a pas trouvé.

Law donna un grand coup de poing dans la lampe à côté de lui sans prendre garde au verre de l'ampoule. Penguin avait sursauté. Après une telle nouvelle, il ne pouvait que mal réagir. Il le laissa passer sa main non abîmée sur son visage, le vit se lever et le suivit jusque dans l'infirmerie. Il n'était pas courant d'entendre n'importe laquelle des deux gamines pleurer. Mais là, celle couchée ne semblait pas décidée à s'arrêter.

Elle avait été blessée, mais la douleur n'était pas la source de ses pleurs. La disparition de son amie par contre, alors qu'elle était juste à côté, si. Après avoir combattu et s'être débattues contre ceux qu'elles avaient identifiée comme des trafiquants, elles avaient été séparées. Seul celle à présent dans un lit d'infirmerie, avait réussi à se traîner jusqu'à son capitaine et lui expliquer difficilement ce qu'il s'était passé, où et quand.

Il avait passé une partie de ses nerfs sur son équipage ivre. Avait chargé Shiru de ramener la jeune fille au Polar et s'était lancé à la recherche de la manquante, en vain.

– Grace, pardon...

– Je te l'ai déjà dit, Carène, lui dit son capitaine en posant une main sur sa tête, tu as fait ce que tu pouvais. Tu ne pouvais pas prévoir qu'elle allait faire un malaise en plein combat. Tu ne pouvais pas prévoir ce combat non plus.

En plus de tout ça, elle avait dû tuer pour la première fois de sa vie. Il se doutait que c'était le cadet de ses soucis et qu'elle n'avait pas fait attention à si son ennemi était mort ou juste blessé mais quand même...

– Je t'assure que je ne la laisserais pas entre les mains de malfrat de bas étage comme eux.

– Pardon de ne pas avoir été assez rapide ou assez forte, capitaine.

Il soupira doucement et lui caressa la tête.

– Tu as fait ce que tu pouvais au plus vite. Avec de la chance, c'est même elle qui nous retrouvera avant.

Carène hocha la tête en reniflant.

Même si Law se voulait rassurant, il s'inquiétait. Ceux qui avaient enlevé sa fille étaient assurément membre d'un groupe organisé. La seule personne reconnaissable décrite par Carène était un type à l'allure de rat et victime d'un zozotement prononcé. Ils n'avaient pas laissé de trace de leur méfait ou de leur passage si ce n'était les quelques cadavres, victime des balles ou de la lame des filles.

Ils avaient cherché des informations sans succès pendant plusieurs jours. Au bout d'un moment, le chirurgien de la mort s'était énervé au possible et avait laissé courir sa lame sur le groupe qu'il interrogeait. Ce n'est que là que ces fichus joueurs avaient avoué prendre part à du trafic mais ils avaient juré leurs grands dieux qu'ils ne faisaient pas partie du groupe qui avait attaqué les deux filles. Il ne les laissa partir – partiellement entier – que lorsqu'ils les eurent conduits lui et son groupe à la base générale des trafiquants de l'île.

– Capitaine, s'était exclamée Carène, je le reconnais lui. C'est celui qui avait une face de rat !

Aussitôt ce chien débusqué, les pirates lui firent cracher ses tripes. Seulement après, ils lui demandèrent où était l'enfant manquante. Rapidement, l'indication tomba. Elle avait été assommée, attachée, bâillonnée et envoyée à celui en ayant fait l'acquisition rapide. Furieux, le chirurgien de la mort n'épargna personne. Sa colère passée, le Polar Tang était déjà prêt à partir vers leur destination, un îlot des plus calmes.

La fille du Chirurgien de la MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant