Chapitre 2 - Majeur

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[ILLUMI]

« - Hein ?

- Je peux te toucher ? répéta-t-il. Pas besoin de préciser que je l'avais parfaitement entendu la première fois.

- Qu'est-ce que tu racontes ?

- J'ai froid alors je voulais te prendre dans mes bras, souffla Hisoka contre mon dos.

- Si tu as froid, va dormir à côté du radiateur, murmurai-je à mon tour.

Je sentis alors, le poids du bras d'Hisoka qui se posa juste en-dessous de mon épaule.

- Je t'avais dit non.

- Mais j'ai froid, ricana-t-il. J'avais les yeux grands ouverts dans le noir où l'on ne distinguait rien. La seule chose que je pouvais sentir était la masse d'Hisoka sur ma taille. L'endroit où il avait posait son bras me semblait brûlait

Je fermai les yeux, me résignant à dormir ainsi cette nuit. Le lendemain finit par arriver et j'ouvris les yeux lentement, encouragé du son émis par mon réveil. Je me redressai pour l'éteindre. Mes yeux encore mi-clos firent rapidement le tour de la pièce.

Un rayon de soleil s'était infiltré entre les deux rideaux fermés grossièrement la veille. La lumière m'apparaissait si blanche que je parvenais à apercevoir les minuscules poussières qui flottaient dans l'air. Mon regard finit par se détacher de ce spectacle et vint se poser sur les bras d'Hisoka qui entourait toujours mon ventre. Mes yeux dérivèrent vers son visage endormi. Je restai un instant à dévisager ses traits que je connaissais sur le bout des doigts.

« - Réveille-toi, murmurai-je. Même si je m'adressais à lui en apparence, je ne m'attendais pas à ce qu'il entende ces mots. Pourtant Hisoka, que je pensais jusqu'ici profondément plongé dans le sommeil, émit une courte plainte, s'apparentant plus à un grognement protestataire.

Je ne fis pas plus d'efforts pour le sortir de sa torpeur. Mes mouvements indifférents pour m'extirper de son étreinte ne tardèrent cependant pas à l'éveiller complètement. En effet, il resserra subitement ses deux bras autour de moi, m'empêchant ainsi de quitter le lit.

- Lâche-moi, dis-je sans me débattre. J'avais encore en souvenir le picotement de la veille que ses mains serrant mes poignées avaient provoqué.

- Pas envie, répondit-il, le visage enfoncé dans les draps, si bien que sa voix en était étouffée.

C'était drôle de penser au fait qu'Hisoka, en deux mots, réussissait à me pousser si loin dans mes retranchements qu'il me fallait fermer les yeux pour faire abstraction de mon irritation grandissante. Il était celui le plus susceptible de me mettre en colère ou de me faire pleurer. Cela n'arrivait jamais, mais si, un jour , l'un des ces événements devait se produire, Hisoka en serait probablement la cause.

- On a cours, dis-je après une minute de suspens.

- Pas envie, répéta Hisoka.

Je fixais les mèches décolorées qui s'épanouissaient librement sur sa nuque, créant des ombres et des reflets sur le teint clair de son cou. Les pointes de ses cheveux effleuraient doucement sa peau au rythme invisible de sa respiration ; je déglutis.

Encore une fois je fermai les yeux et, ignorant le bruit de son souffle, balançai mes deux jambes hors du lit, forçant ainsi Hisoka a lâché prise. Il se redressa en se frottant les yeux. Je me décidai à ne plus lui accorder le moindre regard pour l'instant. Je récupérai mon uniforme sans un mot et m'enfermai dans la salle de bain. Il ne me restait plus qu'à me préparer pour les cours.

Ravage [Hisoka x Illumi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant