Chapitre 17 - À la ligne

312 27 12
                                    

[HISOKA]

Je réprimai un petit rire ;  je sentais que j'allais passer un sacré bon moment.

Séparés de quelques pas, je le suivis à travers l'étroit couloir de mon appartement. Mon sourire s'élargit quand je le vis disparaître dans l'encadrement de la porte de ma chambre, puis je mordis ma lèvre, quand à mon tour, je pénétrai dans la pièce et remarqua tout de suite Illumi se tenant au centre de la salle, dos à moi. J'émis de suite l'hypothèse de la provocation même si, après réflexion, je pencherais plus pour celle de la timidité. Enfin, cela  n'avait que peu d'importance. 

Abandonnant mes interrogations, je m'approchai de mon ami et attrapai ses hanches collant mon torse à son dos. Je plongeai ensuite ma tête de son cou, déterminé à le faire enfin perdre pieds. J'embrassai la peau blafarde de sa gorge en le mordant délicatement par moment. Je n'obtiens aucun bruit de sa part mais perçut une accélération de respiration qui me fit sourire contre son pâle épiderme. Cependant, cette insuffisance alarmante de réactions m'irritait plus que je ne le pensais et, ce fut sans s'en rendre compte qu'Illumi provoqua la douce colère qui m'encouragea à aller un peu plus loin avec lui en dissipant ainsi tous mes doutes manifestes sur ce que je m'apprêtais à faire. 

Je me débrouillai alors en m'aidant de ma prise sur ses hanches pour obliger Illumi à se tourner vers moi. Et avant qu'il n'ait l'occasion de dire quoique ce soit, je pressai mes lèvres contres les siennes, nos bouches s'ouvrirent l'une sur l'autre et j'oubliai Ryo. J'attrapai les poignets d'Illumi et le fit reculer comme si de rien n'était et quand, trop occupé à m'embrasser, il trébucha sur le lit et se retrouva allongé à ma merci, et que j'aperçus finalement du regard qu'il affichait,  je me demandai comment j'avais fait pour ne pas lui sauter dessus des années plus tôt. 

Il était vrai que je ne le savais pas capable d'une telle expression, d'habitude il était si peu manifeste et je ne connaissais presque jamais la nature de ses sentiments – s'il en ressentait –. Avec le temps, j'avais appris à deviner ses pensées même si ces derniers temps, il me perdait de plus en plus avec tous ses changements d'humeurs. 

Enfin, je l'embrassai encore une fois alors qu'une de mes mains, passée discrètement sous sa chemise, frôla doucement son torse. Je le sens se tortiller furtivement sous mon corps, animé par les frissons que mes doigts provoquaient. Je continuai mes gestes en caressant plus intensément son buste tandis que mes lèvres repassèrent au creux de son cou. Je lui dérobai de discrets soupirs et ne cessai de me  féliciter pour ce fait. Je soulevai alors son haut jusqu'au dessous de son menton. Son corps ainsi dévoilé, je sentis Illumi serrer les dents ; il est vrai que sa fierté en prenait un coup. 

J'engageai la descente en abaissant ma tête au dessus de son thorax que j'embrassais lascive ment. Je voulais l'entendre plus que quiconque. Je voulais qu'il perde toute dignité. Et c'est justement pour ça, que je continuai ma perquisition jusqu'à son bassin. C'est alors que je relevai les yeux vers Illumi qui me toisa d'un regard noir quoique embué, avec l'air de dire « Si tu fais ça, je te tue. » Dommage pour lui, il aurait du savoir que la violence me stimulait tout particulièrement. Alors je le fis, je retirai son pantalon pile à temps, alors qu'il se redressait déjà. Je m'empressai ensuite de poser sensuellement mes doigts sur la bosse naissante au creux des reins de mon ami.  Il s'écroula sous la surprise et je souris alors que j'écartais son sous-vêtement de mon chemin. J'enchaînai quelques mouvements de poignets tandis qu'Illumi balançait la tête en arrière. Mais quand diable allait-il se décider à faire du bruit ? Je fis alors ce que je me plaisais à faire dans ce genre de situations, même s'il était vrai qu'Illumi me donnait du fil à retordre. Personne ne pouvait résister éternellement. Illumi en était la preuve vivante. Il avait fini par craquer sans que je n'ai rien eu à faire. Enfin presque rien. 

Je léchai alors l'objet de mes désirs dans toute sa longueur et c'est là, que j'entendis enfin, un petit bruit bien vite étouffé. Je jubilais et après quelques autres coups de langues, je pris sérieusement le membre d'Illumi en bouche. Ce dernier surpris par mon geste, avalait difficilement et de façon saccadée, de grandes bouffées d'air. Sa respiration se faisait de plus en plus bruyante. Les quelques allées et venues effectuées étaient largement dignes de moi, je me surpassais aujourd'hui. 

Et ce fut sans surprise, que je sentis très vite, tous les muscles d'Illumi se contracter, je me redressai et finis le travail de mes mains, ma bouche occupée à déposer de langoureux baisers sur le bas-ventre de mon partenaire. Il explosa ensuite dans ma paume alors que, m'apprêtant à parler, Illumi coupa court à tous commentaires embarrassants de ma part en se jetant sur mes lèvres. Ces mêmes lèvres qui, quelques secondes auparavant, se trouvaient encore en étau autour de lui. 

Nous nous séparâmes lentement, et je me levai dans le but de nettoyer ma main, victime de ma propre réussite. Alors que je passais lascivement un mouchoir sur ses doigts, la voix d'Illumi retentit à mon oreille :

« — Pourquoi tu as fait ça ? dit-il. Impossible de discerner une quelconque émotion dans son élocution, pour changer. Quand je pensais que deux minutes avant, il devait se mordre le bras pour ne pas faire de bruit. Cela me donnait envie de rire honnêtement.   

-— J'en avais envie, répondis-je simplement. C'est la vérité après tout. 

 Je ne te l'avais pas demandé, déclara-t-il  à son tour. 

 Tu m'as demandé de coucher avec toi. C'est ce que j'ai fait. Tu voulais du sexe, tu en as eu. C'était assez drôle de l'observer protesté après faits. Je me délectais de sa réaction à la nervosité.

 Oui mais...

— Oui mais quoi ? le coupai-je. Idiot à ce point-là c'était encore possible ?

Silence radio d'Illumi.

 Tu n'avais pas à faire une telle chose, c'est embarrassant, annonça-t-il finalement. Je réprimai un soupir de désespoir. Le sexe en lui-même était embarrassant. Je crois bien qu'Illumi avait des leçons à rattraper. 

— Peut-être mais tu as aimé, moi aussi. Point finalje conclus. 

Il dit ensuite quelques mots qui me perturbèrent plus que prévu :

 C'était une erreur. »

Même si ces quelques syllabes résonnaient curieusement dans ma cage thoracique, je gardais bonne figure en esquissant un petit sourire amusé à moitié faux. 

 Après s'être échangés encore quelques paroles distantes, la porte de mon appartement se referma sur un Illumi fuyant qui avait désamorcé brillamment toutes mes tentatives d'entamer une véritable conversation. Et il était parti. Je le comprenais, j'imagine qu'il avait besoin d'un peu de temps pour digérer ce qu'il venait de se passer ; c'était vrai que demander à son ami d'enfance de coucher avec soi, ce n'était pas quelque chose que l'on faisait tous les jours.  Et puis personne ne m'avait jamais dit regretter d'avoir couché avec moi. En fait, c'est plutôt le contraire, habituellement les gens revenaient pour un deuxième round. Parfois un troisième. 

Pourtant, je savais déjà comment il allait réagir, alors j'avais préféré écourter nos ébats pour qu'il me revienne à un moment ou à un autre. Il reviendrait, je le savais, comme toujours. 

Quand à moi, une fois Illumi parti, le sentiment de culpabilité qui m'avait assailli ce matin, se réinstalla. Je pensais me sentir mieux après avoir compenser mes fautes, mais je me sentais bizarrement bien pire. Sucer Illumi après avoir branlé Ryo n'était surement pas une bonne idée... C'est vrai que dit comme ça, c'était sûrement la pire que je n'ai jamais eu. 














Ravage [Hisoka x Illumi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant