𝟓𝟎

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Mathieu.

– Mathieu Pruski, tu te bouges les fesses ! s'écrit Mamie.

– Cinq minutes, je grogne, le visage contre l'oreiller.

– Tes cinq minutes ont sonné il y a une heure, dit-elle en tirant les rideaux. Anna est dans la douche, elle m'a dit que vous partiez dans trente minutes. Lève-toi, t'as plus huit ans !

– C'est bon, j'ai compris !

Je souffle et roule sur le dos. Nous étions censés quitter Clamart à dix heures ce matin mais en rentrant à presque cinq heures du matin après être rentrés et avoir dû faire ma valise, on a rapidement repoussé le réveil.

Et pour éviter de penser au stress de rencontrer ma belle-mère à la fin de la journée qui prend possession de tous mes muscles, je me lève pour quitter les draps et rejoins la salle de bains.

L'avantage d'avoir une petite-amie claustrophobe ? Son incapacité à fermer les verrous des portes. Encore à moitié dans les vapes, je retire mon short qui je laisse sur le carrelage et sourit en l'entendant chatonner. Marianna ne m'a pas encore entendu et quand j'ouvre la porte de la cabine de douche, elle pousse un cri et se retourne prête à me tabasser.

– Bordel, Mathieu ! elle souffle. J'ai eu trop peur.

Je hausse les épaules en baillant et enroule mes bras autour de sa taille.

– Pourquoi tu ne m'as pas réveillé ? je demande dans son cou.

– J'ai essayé mais quand tu dors, t'es vraiment une masse, dit-elle.

J'attrape son menton et l'embrasse à pleine bouche, espérant que ça me réveille. Elle est tellement surprise que son corps heurte le carrelage du mur. Plus tard, elle me plante un dernier bisou sur les lèvres, quitte la cabine de douche et me laisse donc la place sous le jet d'eau.

Il me faut dix minutes pour être prêt et sortir de la salle de bains pour retrouver ma copine dans le salon, en pleine discussion avec mon père. Je récupère une tasse de café en souriant et fonce vers la chambre pour récupérer ma valise où se trouve ses affaires. Un seul sac était plus logique puisqu'on ne restait quelques jours.

– Tu prends ma chambre jusqu'à ce que je rentre ? je propose à Enzo et il hoche la tête. Tu peux commencer à t'y habituer, j'ai dit à Papa qu'elle deviendra ta chambre quand je partirais.

– Tu vas bientôt partir ? il demande en fronçant les sourcils.

– Ça dépend de ce que t'entends dans bientôt, je lui envoie un clin d'œil.

Je ne pars pas dans le mois mais sûrement avant la fin de l'année.

– Avec Nana ?

– Peut-être, j'en sais rien. On verra, hein ? je hausse les épaules.

On frappe à la porte et je me retourne pour retrouver les yeux d'Anna.

– T'as regardé pour les bouchons ? je demande.

– Si on part maintenant, on évite les gros ralentissements du périphérique et on ne sera pas dans ceux de Lyon.

– Alors si t'es prête, on y va. Pas touche aux affaires sur le bureau mais tu peux faire ta vie sur tout le reste, comme d'habitude, je lâche à mon petit frère avant d'embrasser son front.

Il embrasse la joue d'Anna et j'attrape la valise alors qu'elle enfile son manteau et récupère ma doudoune. Mamie m'ordonne de l'appeler une fois arrivés sur place et on rejoint rapidement la voiture. Anna est déjà complètement gelée.

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