Je déglutis, bloquée sur ma chaise.
- Baisse cette arme, ordonne Victoria à Adrian.
Ce dernier la défie du regard, l'air de dire " mais bien sûr, et puis quoi encore " et je sens que les choses vont très vite partir en cacahuètes. Tout ça à cause de moi, encore. C'est dingue que tout dégénère si rapidement, alors que j'exprimais juste mon mécontentement ; mais ici, on doit toujours aller bien et dans le sens de ceux qui dirigent, le tout avec le sourire. Sinon, on se retrouve en tête à tête avec le canon d'un semi-automatique et ce n'est pas pour parler mariage ou enfant...
- Baisse cette arme, répète Thaddeus.
Je fronce les sourcils, surprise qu'il donne lui-même cet ordre, mais je suis très vite éclairée par ses explications implicites.
- Je ne suis pas sous ton commandement, réplique Adrian.
- Mais tu est sous le sien.
Victoria a un petit sourire satisfait et cette fois-ci, je suis perdue. Je croyais d'Adrian faisait partie de la mafia, et spécifiquement la même qu'Enzo, qu'ils étaient d'ailleurs les amis et partenaires économiques de Thaddeus. Je croyais que Victoria faisait partie de l'organisation, alors comment pourrait être Adrian sous sa coupe ? Je m'empresse de poser la question à la jeune femme, et elle me répond avec un petit sourire :
- Parce qu'on peut faire partie de la mafia et de l'organisation, bien sûr.
- Hein ? Mais il n'y a pas une histoire d'appartenance à un clan ?
Avant même que la blonde aie eu le temps de répondre à ma question, Enzo soupire théâtralement et baisse son arme avant de porter son verre de vin à sa bouche et de le vider d'une traite, avant de dire :
- J'ai cru qu'on allait s'entre-tuer, et on parle histoire de la mafia.
- On va s'entre-tuer, confirme Thaddeus. Prend ta pause en attendant.
Le sarcasme dont fait preuve Di Casiraghi surprend tout le monde, même Adrian qui fini par baisser son arme et se rasseoir. Se pointant toujours respectivement, l'une avec un sourire au lèvres, l'autre presque ennuyé de la situation, les deux ne bougent pas d'un poil contrairement à moi qui me tortille sur ma chaise. Je commence à détester profondément les diners que donnent les criminels - d'ailleurs, je ne sais pas comment j'ai pu penser que ça pourrait être une bonne idée de venir. Je ne sais toujours pas ce que je fais là.
- C'est une question de service. On nous engage pour nos services, explique Victoria.
- Elle figure bien dans les rangs de la mafia, mais rien ne l'empêche de collaborer avec moi. Spécialement par le fait que je suis leur fournisseur, complète Di Casiraghi.
- Qui est au dessus de qui alors ? je demande.
Nouveau soupir de la part d'Enzo qui souffle dans le canon de son arme comme pour en enlever les éventuelles poussières à l'intérieur. Je lui jette un regard et me reconcentre sur la situation actuelle qui me parait comme une bombe qu'il faut absolument désamorcer au plus vite.
- Adrian et Enzo sont sous le commandement de Victoria.
- Et je suis sous le commandement de Thaddeus quand je travaille pour lui. Sinon, c'est un parrain qui nous supervise, ajoute la belle blonde.
Je hoche la tête, l'esprit un peu plus éclairé, et pour la deuxième fois, je ne vois pas Enzo se relever d'un coup et pointer à nouveau Adrian. De ses doigts manucurés Victoria se penche sur la table et baisse doucement l'arme du mafieux en direction du sol , et quand il a compris qu'il faut qu'il se rasseye, en un mouvement, elle se saisit du pistolet et le pointe sur sa tête à lui. Estomaquée, elle le fixe les yeux grand ouverts, écarte les bras comme pour dire " ce n'est pas de ma faute ! " et s'exclame :
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ULTRAVIOLENCE
Любовные романыViolence vit recluse à Carthage depuis trois ans, préparant le jour où elle ira à Palerme pour chercher des explications. Et ce jour est enfin venu. Thaddeus n'est pas le genre d'homme qui transpire la sécurité, la bienveillance ou l'amour. Plutôt...