Une voix grésille dans le talkie-walkie.
- Chef, on l'a trouvée.
- Seulement elle ? questionne Thaddeus.
- Non, chef. Ils sont dans un entrepôt dans le M3, avec nos gars.
Petit silence et grâce au téléphone qui s'allume, j'arrive à voir l'heure : vingt-trois heures passées. Déjà plus de six heures que je suis coincée ici, avec lui et ce rire diabolique qui résonne dans ma tête, pourtant mes larmes ont séché ( et honnêtement, je ne sais pas comment ).
- Je vous envoie une équipe en renfort.
- Pas besoin, chef, on est assez.
Di Casiraghi appuie sur le bouton du talkie-walkie et demande à ce que son interlocuteur lui dise exactement le nombre de personnes présentes, le nombre d'hommes, de femmes, l'inventaire des armes également. Après une minute de silence, de nouveau la voix grésille par l'intercom.
- Vingt-trois personnes, seize hommes et sept femmes...
- Et la parité... grommelle Di Casiraghi en attendant les autres informations.
- Il y a des M16 et...
- Combien au total ?
- Trente, chef.
- Continue, Martin.
- Deux AK-47, des bombes artisanales, des semi-automatiques, et c'est tout.
Un petit silence s'écoule. Nous étions vraiment sous le coup d'une attaque... Et pendant ce temps, Thaddeus me parlait de ma mort et de comment il allait procéder pour faire disparaitre mon corps une fois que j'aurais rendu mon dernier souffle. Je retiens une nouvelle vague de sanglots en priant pour qu'il ne m'entende pas, puis je le vois appuyer sur le bouton une nouvelle fois.
- Il y a des enfants ?
- Oui, chef.
L'incompréhension me saisit. Des enfants ? Comment peut-on entraîner des enfants dans ces guerres de clan, ces guerres de gang, dans le crime ? Comment est-ce possible ? Et comme un mécanisme de défense, à chaque fois que ces questions naturelles se saisissent de mon esprit, je me force à passer au dessus et à ne pas essayer de demander, de comprendre quoi que ce soit. Ce n'est pas mon monde. Je ne pourrais jamais assimiler toutes les facettes de cet univers.
- Combien, quel âge ?
- Ils sont deux, une petite fille de six ans et un garçon de treize ans.
- Vous me ramenez ces-deux là, vous filmez et vous exécutez les autres. Je veux les chargeurs de toutes les armes aussi, débite Di Casiraghi.
- Bien, chef. On pense être de retour dans quarante-cinq minutes.
- Terminé, déclare t-il.
Le talkie-walkie cette de grésiller et j'entend des pas qui claquent au sol, ceux de Thaddeus. La lumière se rallume brusquement et je ferme les yeux, terrée dans ma cachette : il me faut plusieurs secondes pour me ré-adapter à la lumière. Quand je rouvre les paupières, la première chose que je vois est une main tendue devant mon visage. Sans l'accepter, je me relève seule et lui redonne l'arme qui était posée à côté de moi, avant d'enlever ce gilet pare-balle qui me donnait trop chaud.
- Je te conseille d'attendre un peu pour repartir. On ne sait jamais.
- Je ne vais pas m'attarder, je dis. Merci.
Thaddeus se tourne vers moi, brusquement, son gilet à la main.
- Si tu fuis, je sèmerais des cadavres partout sur mon passage et je te trouverais. Le monde n'est pas si grand Violence, tu peut être sûre que je te trouverais.
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ULTRAVIOLENCE
Любовные романыViolence vit recluse à Carthage depuis trois ans, préparant le jour où elle ira à Palerme pour chercher des explications. Et ce jour est enfin venu. Thaddeus n'est pas le genre d'homme qui transpire la sécurité, la bienveillance ou l'amour. Plutôt...