20.

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- Chapitre un peu spécial, j'espère que vous allez l'apprécier. Rapellez-vous de lire entre les lignes... - 

Point de vue extérieur ( seulement pour ce chapitre ).


Ross Aderholt referme la porte de la porte 436 en silence. C'est la deuxième fois qu'il vient vérifier que sa nouvelle patiente ne réagit pas mal aux somnifères, et sa sacoche accrochée à l'épaule, s'empresse de dévaler les escalier de l'hôtel. Quelle journée de travail... Il croise Victoria dans le hall, qui fume une cigarette en compagnie de trois hommes qu'il ne reconnait pas et lui adresse un clin d'oeil, la sachant avec une conscience légère. Dans un coin de la réception, il aperçoit enfin Oxan Marshall et Thaddeus Di Casiraghi, qu'il cherchait, et les rejoint. Marshall fume lui aussi un gros cigare, et Thaddeus fixe son verre de whisky comme si il y espérait y trouver de l'or. 

- Elle va bien, déclare t-il en s'asseyant. Pas de mauvaise réaction au médicament. 

Son client hoche lentement la tête, fixant toujours son verre, et il y a petit silence durant lequel aucun des trois hommes ne parle. Le major, soudainement plus conscient de ses pensées, déclare : 

- Elle m'a fait de la peine... Quand je suis rentrée dans la salle, elle a eu peur.

- Sans vouloir vous froisser, c'est plutôt normal, sourit Ross. 

Oxan hausse les épaules et continue à fumer son cigare, plongé dans ses réflexions intérieures. Oui, définitivement, cette jeune fille lui a fait de la peine. La peur qu'il a lu dans ses yeux, son langage corporel qui ne traduisait qu'une seule envie - celle de partir - et le fait qu'elle aie vue Di Casiraghi dans cet état lui fait de la peine. Il se demande comment est-il possible que son ami en soit arrivé à un tel point de démesure. Pourtant, il l'a toujours su ; un jour, il basculerait définitivement dans ce trou noir qu'est le crime et rien ne pourra l'arrêter. La situation est si complexe qu'elle lui donne la migraine. 

- Ce qui n'est pas normal, c'est ce que je la retrouve allongée par terre jusqu'a en croire qu'elle est morte. 

Silence autour de la table basse après la confidence d'Aderholt. Les deux hommes en face de lui restent de marbre, jusqu'a ce que soudainement, Thaddeus hausse les épaules et se rasseye dans son fauteuil en cuir. Le médecin note les sourcils plus froncés que d'habitude chez son client et l'associe avec la crise qui est arrivée quelques heures plus tôt. 

- Je vais te dire ce que j'en pense, déclare le major. 

Il réajuste son uniforme qui ne fait que de lui attirer des regards curieux depuis qu'il est arrivé. Il tire ensuite sur son cigare une grosse bouffée de fumée, pendant de longues secondes, et souffle tranquillement les vapeurs toxiques en l'air avant de jetter un regard à Ross. Oui, si son ami l'a appelé, c'est qu'il doit l'aider et pour l'aider, il faut qu'il lui dise exactement ce qu'il pense. L'honnêteté pure et dure, voilà ce qui aide le plus. 

- Tu est en train de couler ton buisness. 

- Ne va pas sur ce terrain là, chuchote Thaddeus. 

- Tu sais que j'ai fait la guerre ? Les champs de mines, ça me connaît, réplique le militaire. 

Il prend une grande inspiration. 

- Adrian est mort, comme Michael, et comme cinq autres de tes associés en moins de deux semaines.

- J'ai fait pire ! s'exclame le patron. 

- Tu massacres ceux qui t'entourent les uns après les autres et c'est en train de te ruiner, mon frère. Le problème c'est que plus tu descend sur cette pente, plus les autres suivent et l'engrenage est en train de s'enrayer. 

ULTRAVIOLENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant