1. Enfance

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Pdv Keigo

Bip Bip Bip

Bip Bip Bip

Bip Bi-

Je déteste ce réveil...pourquoi mettre un réveil alors qu'on est en vacances d'ailleurs ?
Les autre garçons de ma chambre se réveillent lentement également, et aucun de nous ne veut se lever. Pourquoi ? Parce qu'il est 7h évidemment. 
Franchement, qui se lève aussi tôt quand il n'y a rien à faire de la journée ? Eh bien, certainement pas des enfants entre 8 et 15 ans. Moi j'en ai 11. Je m'entends bien avec tout le monde ici, parce que je suis toujours joyeux.
Je suis dans un orphelinat, depuis un an maintenant, parce que mon père est un criminel, mais il s'est rendu. Il sera libéré dans 15 ans, peut-être 10 pour bonne conduite. J'espère que ça arrivera. 

Avant je le détestais pour ce qu'il faisait, mais depuis qu'il s'est rendu, j'ai revu mes sentiments. Il s'est rendu pour se racheter, et c'est mon père. Je lui ai donc pardonné.
Mais bon, assez parlé de lui, car vu les bruits de pas qu'on entend dans le couloir, il vaut mieux se lever. 
On s'exécute donc, et quand notre gouvernante ouvre la porte de notre dortoir, elle est satisfaite de nous voir tous debout. Elle nous salue, le sourire aux lèvres, ce qu'on fait aussi, puis elle ressort, sûrement pour aller voir le dortoir des filles.
Pendant le matinée, après avoir mangé tous ensemble, comme il fait plutôt chaud, la plupart des filles restent à l'intérieur. 
Moi, je vais avec les garçons dehors pour jouer avec eux, vu qu'il n'y a rien d'autre que ça à faire en vacances.

Dans l'après-midi, il fait tellement chaud qu'on ne peux plus faire un pas, alors soit on reste à l'intérieur, soit, comme moi, on reste allongé dehors, dans le jardin derrière l'orphelinat.
Ca fait du bien aussi de ne rien faire, de rester là, allongé dans l'herbe, à profiter du soleil. 
Mais je me sens un peu seul ici. Je suis arrivé il y a seulement un an. Les autres sont tous là depuis des années. Je ne pas vraiment ami avec eux. Je n'ai aucune envie de l'être en plus. Je préfère qu'ils voient celui que je leur montre, et attendre de rencontrer celui ou celle pour qui je ferais des efforts. Ce jour là, j'aurais un vrai ami.

??? : pourquoi tu es seul ?

Je me redresse d'un coup, et vois qu'il n'y a personne près de moi devant ou sur les côtés. Je me retourne donc, et vois un jeune garçon, de mon âge sûrement, debout derrière la petite grille qui nous empêche d'aller nous balader tout seul hors de l'orphelinat.
Il a des cheveux rouges, et de magnifiques yeux turquoises, comme les eaux des plages paradisiaques qu'on voit sur les cartes postales.

Moi : qui es-tu ?
??? : je t'ai posé une question avant 
Moi : oh, je...je ne me sens pas trop à ma place ici. Ca ne fait qu'un an que je suis arrivé. A toi maintenant.
??? : je suis Touya. Et toi ?
Moi : Keigo. Ravi de te rencontrer Touya.
Touya : moi aussi.

Il me sourit, et je fais de même, naturellement, sans me forcer. 
Finalement, il s'assoit aussi, à même le béton du trottoir sur lequel il se tient. Comprenant qu'il veut rester discuter avec moi, je m'approche de lui, et on parle ainsi tout le reste de la journée à parler.
Le reste des vacances se déroule de la même manière, et désormais, en me levant le matin, je me surprend à espérer voir Touya. 

Mais quand les vacances se sont finies, il n'est plus venu. Plus jamais. Mêmes aux vacances suivantes. Il me manque, car je pensais avoir enfin trouvé un ami. Un vrai ami. 

Pdv Touya

Il me manque...mais je ne peux pas retourner le voir. Papa me l'a interdit. Il m'a dit que c'était le fils d'un criminel, et qu'il allait finir par être comme lui.
Je n'y crois pas, mais je veux aussi obéir à mon père. Je ne veux pas le décevoir. Alors j'obéis. 
Mon père est un héros, et il veut que je sois comme lui un jour. Il me laisse vivre ma vie en attendant, alors j'en profite, ayant hâte d'être au lycée et d'aller à Yuei, pour devenir un héros comme lui.
Je suis très fier de lui, comme mon frère et ma soeur. Mon dernier frère n'a que 3 ans, alors je ne le compte pas. Il sera sans doute un héros aussi de toute façon, il a hérité des alters de nos deux parents. Le meilleur des deux. Moi j'ai eu une part de maman, mais ça ne va pas avec mon alter. Ma peau est fragile, à cause de la mauvaise résistance à la chaleur de ma mère.
Mais mon père m'a rassuré en me disant que quand j'apprendrais à me servir de mon alter à Yuei, j'aurais un costume qui contrera ce problème, et que je ne devrais donc pas me brûler

Bref, pour reparler de Keigo, je n'ai pas pu retourner le voir. Je suis pourtant passé plusieurs fois devant l'orphelinat, mais il était heureusement toujours occupé avec ses amis.
S'il m'avait parlé, je n'aurais pas pu résister et je serais resté plusieurs heures. Enfin, seulement s'il me pardonnait de ne plus être venu. 
Peut-être qu'il ne comprendrait pas que j'obéisse à mon père, alors que le sien est un criminel. Il ne doit pas savoir ce que c'est d'avoir un père bienveillant. 
Encore aujourd'hui, en rentrant de l'école, je passe devant cet orphelinat. Mais comme la première fois que je lui ai parlé, il est seul. Seulement il n'est ni allongé dans l'herbe, assit en tailleur contre le mur du bâtiment principal, à l'abri du soleil. Il est assit contre le grillage, les genoux contre le torse, et sa tête enfouie dans ses bras, les épaules secouées par moment. 

Moi : tu pleures ?

Oups, ça m'a échappé...
Au moins ma voix a eu le mérite de le stopper dans ses pleurs, et il relève la tête brusquement. Il se lève et se tourne vers moi, les yeux encore remplis de larmes et le visage rouges.

Keigo : tu es revenus...
Moi : en fait, je suis passé plusieurs fois devant cet endroit, mais...mon père ne voulait pas que je te parle.
Keigo : parce que mon père a tué des gens ?
Moi : oui. Il dit que tu seras comme lui plus tard. Moi je trouve ça absurde. Mais je dois lui obéir.
Keigo : je comprends...il s'inquiète pour toi.
Moi : pourquoi tu pleurais ?
Keigo : pour rien...je te l'ai dis, je me sens seul.
Moi : il y a des garçons qui sont méchants avec toi ?
Keigo : oui, un peu...mais ils ont peur, je ne peux pas leur en vouloir.
Moi : moi je n'ai pas peur. 

Je lui souris, et je vois les quelques larmes qui lui restaient finir de couler le long de ses joues rouges. Il sourit à son tour, et passe sa main à travers le grillage.
J'attrape sa main et la serre doucement, sans dire autre chose. J'attends qu'il parle, car je sens qu'il lui reste des choses à dire.

Keigo : tu me manquais aussi...tu es mon seul ami...
Moi : pareil...je voulais te parler, mais...je ne veux pas décevoir mon père. 
Keigo : je comprends, c'est bon...
Moi : mais c'est trop tard, je te parle là. Je reviendrais demain, c'est promis. Je reviendrais tout les autres jours. 
Keigo : c'est vrai ?
Moi : oui. Si je suis gentil avec toi, tu seras toujours gentil aussi, et tu ne pourras pas devenir comme ton père. Je prouverais au mien qu'il a tort.
Keigo : d'accord ! A demain alors. 
Moi : au revoir Keigo. 
Keigo : au revoir Touya.


"Peut-être que dans une autre vie ?..." (Dabi x Hawks)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant