"Peut-être que dans une autre vie ?..." (Dabi x Hawks)

12. Sequelles

~ 3 mois plus tard ~

Pdv Keigo

Depuis mon agression, je me sens mal. Comme si un bout de moi était brisé. Pourtant, ça a seulement faillit arriver. Mais malgré cette nuance, je me sens affreusement mal. 
Pendant des jours, je me suis enfermé chez moi, et j'ai passé mon temps à me laver. Je me sentais sale. 
La nuit, je ne dors plus, parce que je n'arrête pas de revoir ce qu'il s'est passé. Je n'en ai toujours pas reparlé à qui que ce soit depuis, ni à Rumi, ni à mes parents adoptifs.
En fait, je n'ai rien dit à personne. Mon père ne sait rien, et Touya ignore encore pourquoi il a du venir me réconforter ce jour là.
Les trois garçons qui m'ont agressés ont été virés du lycée, mais n'ont pas été poursuivit, car ils n'ont que 15 ans. J'en veux beaucoup à la police, et ça ne m'aide vraiment pas à me remettre.
Au lycée, personne n'est au courant, mais la fille qui n'a pas été virée a fait courir la rumeur que j'étais gay, et même si je ne me fais ni agressé, ni frappé, les insultes pleuvent, autant en réel que sur mon téléphone, les rares fois où je vais sur les réseaux sociaux. 

Heureusement, Touya m'appelle toujours tout les jours, et même s'il a remarqué mes sautes d'humeur, souvent négatives, il me raconte toujours des choses drôles. Il essait de me faire rire, et ça marche la plupart du temps. Et plus ce temps passe, plus je m'attache à lui. Je l'aime de plus en plus, malgré un évènement qui m'a légèrement achevé.
Un jour, bien après que j'ai réussis à le convaincre que j'allais bien et qu'il pouvait recommencer à vivre normalement -parce que sinon il passait tout son temps libre avec moi-, il m'a annoncé qu'il sortait avec Tenko.
Ce jour là, j'ai été très triste, parce que le garçon que j'aime est avec un autre, et j'ai aussi été heureux pour lui, parce qu'il avait l'air heureux lui-même. Et aussi...j'ai été soulagé. La part brisée de moi a été soulagée. Cette part là ne veut pas être avec lui, parce que ça signifierait qu'il voudrait un jour avoir des rapports avec moi, et je sais très bien que je ne suis pas prêt. Je devrais alors lui en parler, mais je n'en ai absolument aucune envie. 

Et puis, je ne veux pas lui causer des soucis. Il est heureux avec Tenko, et en plus il s'est réconcilié avec son père.
Rumi tente de m'aider de son mieux, car elle sait tout ce qu'il se passe dans ma vie en ce moment. Elle dit que ça ne la dérange pas, mais moi, je me sens coupable de la mêler à mes problèmes. 
Au début d'année, quand on s'est rencontré et qu'elle a décrété qu'on serait amis, elle ne devait sûrement pas se dire qu'elle passerait la seconde partie de l'année à aider un ado éploré et dépressif.
Aussi, après tout ce qui est arrivé, Alya et Stephen ont voulu que j'aille voir un psy. J'y suis allé au début, mais comme je n'arrivais pas à prononcer un mot à propose de mon agression, la psy a dit de revenir seulement quand je serais prêt à en parler, que ça ne servait à rien de me forcer.
Bref, j'essaie de continuer de vivre ma vie, malgré la situation catastrophique au lycée et la douleur de mon coeur face à Touya et Tenko.

Mais tout le monde le sait, au bout d'un moment, ça ne marche plus. On finit par craquer, ou par se faire peur parce qu'on commence à avoir des idées sombres. Trop sombres pour un ado de 15 ans en tout cas.
J'ai peur de parler de mon agression c'est vrai, mais je crois que j'ai encore plus peur de me faire mal, ou de vouloir mourir. Si j'en arrive là, j'aurais vraiment touché le fond, et cette idée me terrifie.
Un soir où tout va vraiment mal, car Rumi n'était pas là au lycée -elle était malade-, et mes parents adoptifs chez des amis à eux, je me sens seul. Vraiment seul. Et mes pensées me hantent encore. Elles ne veulent pas me lâcher. 
Alors je décide que ça suffit. Je sors de chez moi et me rend chez Touya, voulant tout lui raconter. Même si ça implique qu'il ait pitié de moi, ou qu'il décide que sortir avec moi un jour soit impossible car je suis traumatisé, je veux lui parler. J'ai besoin de parler à quelqu'un.

Je toque donc à la porte de la grande maison de son père, et au lieu de tomber sur Touya un quelqu'un de sa fratrie, ou même sa mère, c'est justement son père qui m'ouvre.
Il semble surpris de me voir là, à cette heure et dans l'état dans lequel je suis -presque en larmes et tout tremblant.

Endeavor : Keigo ? Qu'est-ce qu'il y a ?
Moi : est-ce que Touya est là ?
Endeavor : non, désolé, il est sortit avec Tenko.

Avec Tenko...non...
Incapable de me retenir plus longtemps, je fond en larme sur place, devant le regard froid de l'homme face à moi, cet homme que j'ai toujours admiré en tant que héros. Je pleure sans m'arrêter, jusqu'à sentir une grande main sur poser sur ma tête.

Endeavor : entre Keigo, on va discuter.

Je me contiens un peu, et le suis à l'intérieur. Il m'emmène alors jusqu'au jardin à l'arrière de la maison, et me fait m'asseoir sur un banc près de la porte.
Il passe un bras autour de mes épaules et se penche vers moi, son visage à la même hauteur que le mien.

Endeavor : tu veux en parler ?
Moi : je...je sais pas...je voulais parler à Touya...mais il est...avec l'autre...
Endeavor : tu es jaloux ?
Moi : un peu...je...j'aime Touya...
Endeavor : je vois.
Moi : désolé, ça fais bizarre de dire ça au père de son crush...la vache...
Endeavor : dis toi alors que je ne suis pas Enji Todoroki. Je suis Endeavor, le héros qui est là pour t'aider. Parle moi, je t'en prie. Ca fait du bien de se lâcher parfois.
Moi : je sais...mais j'ai peur. J'arrive pas à...à parler parfois...
Endeavor : détend toi, commence par ce que tu veux. Je t'écoute seulement, je ne dirais rien, sauf si tu le veux. D'accord ?
Moi : oui. Merci...Endeavor...

Je pleure de plus belle, et m'appuie sur son épaule tandis qu'il caresse mon dos doucement, attendant que je veuille bien parler.

Pdv Touya

Depuis l'incident avec Keigo, notre relation est bizarre. Il a autant besoin que je sois là pour lui, qu'il a besoin que je sois loin de lui. Dès qu'on est tout les deux, autant il cherche mon contact, mais dès que je m'approche, il se braque et ses ailes s'interposent entre nous. J'ignore ce qu'il a, et je n'arrive pas à le faire parler.
Après 1 mois, il a commencé à me dire qu'il allait bien. Et bien que j'ai mis deux semaines à accepter de le croire, j'ai toujours des doutes. Il est souvent triste, et parfois quand je me lève la nuit pour aller boire quelque chose, je vois sur les réseaux qu'il est connecté. Il ne dort pas, c'est évident. J'ai même peur qu'il ne mange pas assez.
Mais je ne peux rien faire s'il ne veut pas de mon aide. Rumi m'a dit de ne pas le brusquer, qu'il viendrait tout me dire quand il s sentira prêt, mais c'est insupportable. 
Après qu'il m'ai convaincu qu'il allait bien, ce qu'il a fait sûrement pour arrêter de culpabiliser de me monopoliser, je me suis dis que j'avais besoin de me changer els idées.
Et c'est à peu près à ce moment que Tenko est venu me voir.