"Peut-être que dans une autre vie ?..." (Dabi x Hawks)

6. Diner

J'emmène pour ma part Tenko jusqu'à la salle de sport de mon père, et rigole en voyant son air impressionné quand on traverse la maison.

Tenko : elle est trop grande cette maison
Moi : je te signal qu'on est 6. Et mon père a un peu a folie des grandeur, j'y peux rien. Dis toi que si on devient des héros aussi fort que lui, on aura les moyens d'avoir la même ! C'est trop bien. Au fait, pourquoi tu veux être un héros ?
Tenko : j'ai juste toujours admiré les héros. Enfin, c'était avant d'avoir mon alter, mais bon. Comme on dit, on ne choisit pas son rêve.
Moi : c'est clair. Moi, c'est pour mon père. Je veux qu'il soit fier de moi. Et puis, quand il sera à la retraite, il faudra bien que quelqu'un poursuive son travail. J'espère que tu m'aideras !
Tenko : euh...ouais, ok. 

Sa timidité et sa gêne me fait rire discrètement, mais je ne fais pas de remarques et sors mon uniforme de sport de Yuei. Il est plutôt pas mal en fait. Je me change donc, et il m'imite, mais on ne mets pas la veste vu qu'il fait chaud rapidement dans cette pièce.
Après quelques heures à s'entrainer et à discuter tranquillement, on finit par s'arrêter, et c'est à ce moment là que mon père décide de venir nous voir.
Il me salue, et son regard se pose ensuite sur Tenko, qui semble intimidé.

Papa : c'est toi Tenko Shimura ?
Tenko : oui. Bonjour monsieur.
Papa : enchanté. Merci d'accepter mon fils, il est tellement énergique quand il s'y met que parfois il est difficile à supporter.
Tenko : bah, j'ai pas vraiment le choix avec lui je crois.
Moi : oups...
Papa : Touya, il faut que tu arrêtes de parler aux gens qui ne veulent pas te connaître. Je te l'ai déjà dis.
Moi : mais il avait l'air triste tout seul ! Et puis, sans lui, j'ai pas d'autres amis pour l'instant !
Papa : bon, bref, le repas est bientôt prêt, allez vous laver et vous changer, puis rejoignez nous dans la cuisine.
Moi : d'accord !

C'est donc ainsi que Tenko fit la connaissance de mon père, puis du reste de ma famille. Il s'entendait bien avec tout le monde, et Shoto semblait l'adorer. Il ne comprenait juste pas pourquoi mon ami portait des gants tout le temps, vu que Tenko ne semblait pas décidé à expliquer son alter à un enfant.
Je l'avais expliqué à mon père, car je voulais son avis sur le mal-être de mon nouvel ami. Il n'avait rien répondu, et m'avait promis d'y penser et de revenir en discuter avec moi. C'était exactement ce que je voulais, et je n'avais plus qu'à attendre. 
Désormais installé à table, je fixais Fuyumi, qui semblait prête à dire n'importe quoi pendant tout le repas, tant que ça me met mal à l'aise. Je tente de l'en dissuader par la force de mon regard, mais elle détourne le sien vers Tenko, qui ne se doute pas qu'il sera la cible de la conversation à venir.

Fuyumi : du coup, Tenko...
Tenko : oui ?
Fuyumi : tu aimes bien mon frère ?
Moi : commence pas Fuyumi...
Tenko : ouais, après avoir compris qu'il me lâcherait pas, je me suis fait à l'idée que je devrais le supporter toute l'année et je fais abstraction de ses défauts.
Moi : mes défauts ? Mais j'en ai pas !
Shoto : si !
Moi : Sho...
Tenko : la vérité sort de la bouche des enfants Touya, désolé. 
Moi : bon, alors dis moi ce que tu me reproches, je ferais un effort 
Tenko : tu te mêles des affaires des autres, tu parles tout le temps, et tu tends à l'arrogance quand tu combats. Voilà.
Moi : euh...
Papa : il a pas tort.
Maman : mais heureusement chéri tu as pleins de qualités aussi
Natsuo : ah bon ?
Moi : Natsuo je vais te buter !

Mon petit frère rigole à pleins poumons, tout en lançant un regard complice à notre soeur. Je le sens pas ce diner...
Diner qui s'éternise un peu, la discussion dérivant sur la journée de mon père, jusqu'à ce qu'il ait terminé et que plus personne n'ait rien à dire.

Fuyumi : Tenko, t'as une petite amie ?

Sous la surprise, Tenko s'étouffe avec sa salive et je recrache l'eau que j'avais dans la bouche sur la personne en face de moi-c'est à dire mon père. Autant dire qu'il n'est pas très content en ce moment. Il fait s'évaporer l'eau en quelques secondes, mais il me regarde fixement dans les yeux, mécontent.

Moi : désolé papa, j'étais pas prêt pour cette question. Sérieux Fuyumi, ça se demande pas ça !
Tenko : bon, vu que j'ai survécu à mon étouffement, je veux bien te répondre. J'en ai pas.
Maman : pourquoi ? Tu es beau jeune homme, c'est absurde
Natsuo : tu viens de te faire larguer c'est ça ?
Moi : nan mais vous vous êtes passez le mot avant de manger ou quoi ?
Fuyumi : de quoi tu parles ?
Moi : mon dieu, je vais vous tuer...
Tenko : euh, j'en ai jamais eu. Et je pense pas en avoir un jour.
Moi : pourquoi ?
Natsuo : tu vois tu t'y mets aussi ! 
Fuyumi : un copain alors ?

Cette fois c'est à mon tour de m'étouffer avec ce que je mangeais, et je vois Tenko rougir et baisser le regard vers son assiette presque vide. Je regarde Fuyumi assez durement, mais elle continu de sourire, et là, je sais que le coup de grâce arrive.

Fuyumi : t'inquiète, nous, on attend toujours que Touya nous en ramène un.
Moi : mais-
Natsuo : Touya, l'éternel célibataire malgré son visage parfait...quel cruauté de la nature quand même
Tenko : mmh...
Papa : bon c'est bon, laissez les maintenant, et finissez de manger.

Je regarde mon père dans les yeux, le remerciant silencieusement, mais son regard me montre qu'il compte bien en reparler plus tard avec moi. Il n'a jamais vraiment accepté le fait que je sois gay, et je suppose qu'il veut s'assurer que personne ne le sache à Yuei. Il voudra que j'en parle à Tenko.
D'ailleurs, je me penche vers lui, et il comprend que je veux lui parler à lui, et seulement à lui.

Moi : c'était à ça que je faisais référence avec ma soeur.
Tenko : j'avais compris. T'as pas de bol de vivre avec elle.
Moi : je sais...

Après le repas, Tenko est finalement rentré chez lui, et j'ai aidé ma mère et Fuyumi à ranger la cuisine. Quand j'eus finis, j'allais monter me coucher, mais mon téléphone vibra, et le numéro inconnu me fit me souvenir de l'oiseau blond que j'avais croisé le matin même. Un sourire étire mes lèvres, et je décroche en me disant que je n'allais pas beaucoup dormir cette nuit.