2. Promesse tenu et déceptions

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Pdv Keigo 

Comme promis, Touya a continué de venir. 
Le jour où il m'a reparlé était sans doute le plus beau de ma vie. Il avait pourtant mal commencé. Je m'étais fait réveillé par un seau d'eau glacé en pleine figure, et mes autres vêtements m'avaient été volé, donc j'ai du passer la journée dans des vêtements trempés. Inutile de préciser que le lendemain, j'avais attrapé un rhume terrible. Et en plus de ces vêtements trempés, j'avais du passer la journée à esquiver les crayons et les boulettes de papiers qu'on me lançait, ainsi que sautiller dans les couloirs à cause des pieds de mes "camarades", ces derniers voulant bien sûr me faire tomber.
Depuis quelques semaines ils se comportent ainsi avec moi. C'est arrivé parce que mon père est venu me rendre visite. Il avait eu cette autorisation grâce à sa bonne conduite. J'étais très heureux qu'il vienne, mais comme je n'avais dis à personne qu'il était un criminel, ça avait été un choc.

Les autres disaient qu'ils m'en voulaient d'avoir menti, et que ça prouvait bien que j'étais mauvais comme mon père. Mais ce jour là, je m'en fichais, car j'avais vu mon père.

~ Flashback ~

Mon père est derrière la porte devant laquelle je me tiens. Je n'arrive pas à savoir si c'est une bonne idée que j'entre. Autant j'ai envie de le voir, autant...je lui en veux toujours un peu d'avoir fait le mal. Même si je lui ai pardonné, je n'ai pas oublié.
Mais bon, je ne vais pas beaucoup le voir pendant quelques années, donc autant en profiter. J'entre donc, et ma gouvernante reste dehors.
Une fois à l'intérieur, je me tourne vers la chaise où mon père est assit, ses mains sur une table en métal, ses menottes reliées à cette table.

Mais j'oublie tout de suite ce détail en voyant mon père. Il a toujours les cheveux aussi long, et ses grandes ailes rouges, semblables aux miennes, me donnent toujours un aperçus de ce que les miennes deviendront. J'ai toujours aimé les voir. Ca me donne envie de grandir plus vite.
En me voyant, il me sourit gentillement, et écarte les mains, signe qu'il veut que j'approche. 
Je cours donc vers lui et saute sur ses genoux, entourant son cou de mes bras. La chaine reliant ses menottes étant plutôt longues, il peut me serrer contre lui, et et plonge son nez sans mon cou, soufflant dessus pour me chatouiller. Je ris aux éclats, et je le sens me serrer plus fort contre son torse.

Papa : Keigo...tu m'as tant manqué...et ton rire aussi.
Moi : tu m'as manqué aussi papa...je suis content que tu ais été assez sage pour sortir et venir me voir.
Papa : oui, j'ai été sage, et quelque chose me dit que toi aussi. Du coup, j'ai un cadeau pour toi.
Moi : c'est vrai ?!

Je me détache de lui, mais reste sur ses jambes, et le vois fouiller dans sa veste. Il en sort une petite boîte, et me la dépose dans le creux de la main. Je l'ouvre doucement, et découvre à l'intérieur un collier. Deux ailes dorées entourant un coeur rouge.

Papa : il est beau n'est-ce pas ?
Moi : je l'adore...
Papa : j'ai demandé à un gardien de l'acheter pour moi. Ca faisait un petit moment que je l'avais vu dans une bijouterie, mais je me disais que tu n'en voudrais pas. Tu m'en voulait tellement d'être un criminel...
Moi : je ne t'en veux plus maintenant. Je te pardonne papa. Et désolé, je n'ai pas de cadeau pour toi.
Papa : mais si. Ton pardon est le seul cadeau que je voulais. Merci Keigo.

Il me serre à nouveau contre lui, puis m'accroche le collier autour du cou. Je l'admire un moment, puis, il me demande de lui raconter comme ça se passe pour moi à l'orphelinat.

Moi : eh bah...je me sens un peu seul parfois. Je n'arrive pas à m'intégrer.
Papa : c'est parce que tu as encore un parent bien en vie et qui compte te reprendre dès qu'il le pourra. La plupart des autres enfants ne reverront leurs parents, ou même un des deux. Ils ont soit été abandonnés, soit les deux sont morts.
Moi : je sais...mais ça va quand même, je me suis fais un ami. Il n'est pas à l'orphelinat, mais c'est pas grave. Il me parlait à travers le grillage du jardin.
Papa : plus maintenant ?
Moi : non, il ne vient plus...il me manque.
Papa : comment il s'appelle ?
Moi : Touya. Todoroki Touya.
Papa : haha, le fils d'Endeavor, rien que ça ! C'est à lui que je me suis rendu tu sais ? Quelle ironie. Je pense que son père ne veut pas qu'il te fréquente.
Moi : oh...parce que tu es un criminel ?
Papa : oui. Mais ne t'inquiète pas, je suis sûr que Touya t'aime bien quand même et que tu lui manques.
Moi : j'espère...

~~

Finalement il avait raison. Et aucun mauvais traitement des mes colocataires idiots ne pouvaient retirer mon sourire constant, grâce à Touya.
Bien sûr, le père de ce dernier n'était pas content que son fils continue de venir voir un fils de criminel, et un matin, je ne fus pas surpris de voir le héros Endeavor se présenter à l'orphelinat. Il voulait me voir, et je m'avança vers lui sans montrer la légère crainte qui me tordait l'estomac. Il sembla apprécier mon expression neutre, car il s'agenouilla à mon niveau et me sourit.

Endeavor : tu as peur de moi petit ?
Moi : ça se voit ?
Endeavor : non, au contraire. C'est pour ça que je te demande.
Moi : j'ai un peu peur de ce que vous allez dire.
Endeavor : tu as peur que j'empêche Touya de venir te parler ?

J'hoche lentement la tête, fixant mon regard doré sur ses bottes enflammées, me demandant comment c'était possible qu'il utilise son alter ainsi toute la journée sans être épuisé à la fin. C'était incroyable...

Endeavor : je voulais te voir pour constater moi-même de ta ressemblance avec ton père. 
Moi : il est gentil vous savez. Il essait de se racheter. 
Endeavor : je m'en doute, sinon il ne serait pas venu à mon agence se rendre. Mais ça n'effacera jamais ce qu'il a fait.
Moi : je sais bien. Même moi je n'arrive pas à oublier. Mais je lui ai pardonné.
Endeavor : tu aimes bien mon fils n'est-ce pas ?
Moi : oui ! C'est mon meilleur ami ! S'il vous plait, laissez le venir me parler. Sans lui, je serais encore triste...mes camarades ne sont pas très sympas avec moi en moment. Je n'arrive à sourire que parce que je sais que Touya va venir me parler.
Endeavor : mmh...je vais y réfléchir. 
Moi : merci...
Endeavor : en tout cas, sache que Touya t'aime beaucoup aussi. Il n'a pas beaucoup d'amis non plus, donc je vais essayer de penser au moment présent, au lieu de faire des hypothèses sur celui que tu seras plus tard.
Moi : d'accord. Et puis, vous verrez, je serais un gentil !
Endeavor : nous verrons cela.

Sur ces mots, il caresse doucement mes cheveux blonds, puis se redresse de toute sa hauteur, me sourit une dernière fois, et s'en va, aussi vite qu'il était venu.
Quelque chose me dit qu'il ne va pas dire non à notre amitié. Et rien que d'espérer ça me rend le sourire, et je peux retourner vers mon dortoir, de bonne humeur même si je sais ce qui m'y attend.


"Peut-être que dans une autre vie ?..." (Dabi x Hawks)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant