Balade

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William

La panique et le stress, ma nouvelle hymne.

Deuxième jour sans Adriane que je me retrouve déjà à l'hôpital. Faisans les cents pas dans le couloir blac, je commence à me faire au décor au point de ne plus m'y attarder.
Ces temps si, je passe plus de temps avec les infirmiers qu'avec ma famille.

Tout était pourtant sous contrôle, la veille. Les comptes de la société Engorana, vérifiés. À la résidence, aucun objet détruit par les invités mi-clodos mi-racailles. Angela, endormie comme tout le monde.

J'étais posé dans le bureau d'Adriane, sur le canapé. Lumières éteintes et une lampe allumée à mon côté gauche. J'integrais le personnage. Sur la table basse, des papiers éparpillés comme un puzzle. J'avais profiter du calme pour enquêter sur le redoutable Lieutenant Walder. Elle serait ainsi prise dans son propre jeu.

Je ne la laisserai pas briser la dernière part d'humanité de Daniel.

J'ai été interrompu dans mon travail par un bruit assourdissant au plafond, l'étage de la chambre d'Adriane. C'est à cet instant précis que mon cœur a d'abord cessé de battre avant de partir au galop, jusqu'à maintenant il ne s'arrête pas.

La belle rousse était étalée comme un cadavre sur le tapis de la chambre. Pâle comme la lune, chétive comme une brindille. Les tâches de sang sur sa chemise de nuit suffirent pour me faire bondir dans la voiture. Le trajet habituel de la panique ; on brûle des feux rouges, on appelle Daniel le cousin, on débarque à l'hôpital comme s'il nous appartenait. Et nous y voilà, au petit matin.

Les nuits blanches, c'est la tasse de thé d'Adriane pas la mienne.

Daniel se dirige vers moi avec deux café. Il a passé la soirée à la cafète à draguer les infirmières. Content de voir que même dans ce genre de situation, Casanova ne démissionne pas.

Avec nous, Dep. Il voulait fuire le deuil qui plane chez ses amis vis-à-vis du père de son copain drogué. Aller à l'hôpital pour échapper à la mort, on sent l'ironie.

L'obsédé me tend le café infecte comme s'il s'agissait d'une potion magique. Une gorgée et je suis certain de ne plus pouvoir me débarrasser de ce goût infame, amère, sans saveur. Comme cet endroit.

Encore une longue attente avant qu'enfin un infirmier s'avance vers nous et nous propose de le suivre. Là, impossible d'apprivoiser ce qui vient droit sur nous. Impossible de garder mon sang froid. De tout les trésors dont Adriane m'a confié la garde, Angela et le bébé sont les plus précieux.

La mère est assise sur un lit d'hôpital, l'air serein, comme si les heures précédentes étaient le fruit de mon imagination. Un viel homme en blouse blanche tenant un carnet entre les mains, est debout près du lit.

Gestes de politesse, salut abrégé, venons-en aux faits s'il vous plaît.

- Mademoiselle Cortesia...

- Madame. Le coupe Angela. S'il vous plaît Docteur, c'est Madame Engorana.

- Madame Engorana, reprend-t-il, peut quitter l'hôpital. Elle a besoin de repos.

- C'est tout ? Demandé-je, septique.

- Il lui est arrivé rien de grave.

- Ah ouais ? Parce que pisser le sang ici c'est tranquille ?... intervient Dep en s'adossant à la porte d'entrée.

Je me tourne vers l'énergumène. Vêtus en mode grunge, bonnet vert qui surplombe sa tête et bottes de gendarme. Dep est le nouveau SDF des quartiers bourgeois de San Francisco.

Le Dieu et La Reine TOME II : Criminel Malgré Lui Où les histoires vivent. Découvrez maintenant