Le Dieu et La Reine TOME II : Criminel Malgré Lui

Damien I

Narrateur

William, ayant à peine franchit la porte qu'un couteau se dirige droit sur lui. Il l'esquive, l'objet pointu s'enfonce dans le bois.

- Bonjour à toi aussi.

Pas de réponse, seulement le regard accusateur de son ami.

Le bureau d'Adriane à la résidence était le contraire de celui de l'entreprise. Ordonné, paisible. Ici, on pouvait réfléchir comme jamais on ne pourrait dans l'autre. Pas de paperasse qui t'attend à la porte tel un tsunami. Pas de tasse de café empilées les unes sur les autres.

Chez lui, Adriane était propre.

Un deuxième couteau lui fonce dessus. Encore raté.

- Tu vises toujours aussi bien, à ce que je vois.

Adriane s'empare violement de son verre de whisky. Il boit.

- Tu savais, n'est-ce pas ? Crache-t-il tel une insulte.

Voilà dont le problème. Un môme qui apparaît au moment où on l'attend le moins. William ne peut réprimer un sourire. Pauvre homme. Il n'arrive même pas à gérer ses propres folies, comment gérer celles d'un enfant qui portera ses gènes de déséquilibré.

- Félicitations ! T'auras quelqu'un à qui lire tes romans de Stephen king avant d'aller dodo.

Et encore un couteau. Celle là également évitée.

- Laisse ça, tu veux. Ce n'est pas le genre de jeux fait pour un enfant.

Adriane détourne les yeux d'un air lasse, le verre au bout des lèvres. Les problèmes ne sont-ils pas déjà assez nombreux pour qu'un gosse s'interpose au milieu du tableau? Faire un enfant à cette cinglée d'Angela. Une idée qui pue avant même la naissance.

- Qu'est-ce que t'en pense ? Demanda son ami.

En d'autres Termes, réaction positive ou négative ? Adriane voulu peser le pour et le contre. Que des désavantages. Et pourtant, autre chose. Il était tiré de deux côtés, à gauche par le scepticisme et à droite, par l'excitation. Il voulait sentir la peau de son bébé qui frissonerait contre la sienne. Il voulait un héritier à qui s'accrocher dans ce merdier qu'était la vie.

Il voulait. C'était le plus dingue.

- Tu crois... que je serai à la hauteur ?

William se retrouve attendrit par l'expression perdue du jeune homme.

- Biensur. Répond Will tout simplement.

Dehors, que du rose. Un crépuscule des plus fantastiques. La féerie pénètre les fenêtres comme une rêverie. Le froid et les derniers restes du soleil aussi.

- Je n'ai aucun repère, aucune idée. Conclue-t-il. J'avance dans le noir sans savoir où je vais.

Tout les plans changeant avec l'arriver de cette vie. Comment faire pour Jana ? Comment faire pour Kayon? Et concernant les Dieux? Risquer les coups bas quand on est parent ou arrêter les conneries et se caser pour de bon? Devenir un être normal et sans histoire parmis tant d'autre. Cette phrase sonne à ses oreilles comme un cauchemar.

Dans tous les cas, on ne peut pas avoir une famille et dormir tranquillement la nuit, après avoir commis tant d'atrocités.

- J'ai hâte de voir ce que ça donne quand tu changes une couche. Rit son ami.

- Hilarant.

Il était aigri. Mais la bonne humeur était là, cachée dans une confusion tiraillée dans tous les sens, mais bien là. Il était jovial au point d'être partant pour un dîner avec tout le monde, les vauriens compris.