Adriane
:... oui Soralie, je t'en prie.
William informe la femme d'Amsterdam avec laquelle il s'est amouraché que son fiancé s'est réveillé du coma. J'en rirais presque à le voir dans cet état. Je ne le reconnais pas ainsi.
: vous viendrez avec le jet des Engoranas ce dimanche soir, toi et ta fille. Continue-t-il la torture pour lui-même, tu es libre d'emmener qui tu veux.
Jusqu'à mon oreille parviennent les cris de joie et les remerciements de Soralie et ses copains. Des injures, des hurlements face à un William de glace.
J'ai l'air bête, il y a une heure encore je disais que j'étais inondé par le boulot et que venir à l'hôpital serait impossible. Maintenant, me voilà sur son toit à fumer des black roses. Au fond, je ne voulais pas voir Angela.
Mais un mort qui revient à la vie, je devais voir ça.
:... Oui Soralie. Il est en très bonne santé. D'ailleurs, je te laisse je vais aller lui parler. Finit William. Fais un bon voyage.
Rien qu'au téléphone, il fuit la conversation, comment ça sera quand ils se reverront en vrai ? Il raccroche sans attendre la réponse. Entendre un autre remerciement aurait été insupportable. Pauvre homme qui s'est cru digne d'être aimé, le voilà bien terrassé. Mais je suis mal placé pour le juger.
- Avoue que tu le préférerai enterré. Dis-je en expulsant la fumée.
Je ris intérieurement de ma propre cruauté. La cigarette me réchauffe les entrailles dans ce froid d'hiver qui approche. Pour une fois, c'est moi qui jette des coups d'oeil à mon ami assis sur la terrasse. Il n'a même plus peur de la hauteur. Le voilà pieds suspendus au-dessus du vide à fixer l'horizon.
- Tu m'en passes une ? Demande-t-il.
Je lui donne une tige qu'il s'allume en silence. Le grand prêtre de la sagesse et de la pureté qui fume. Si même lui dérive ainsi, on est condamnés.
Quand il expire une première fois, mon cœur en granite se brise un peu. Que suis-je sensé faire ? Le consoler ? Lui dire que l'amour de sa vie l'attend et qu'il ne faut pas perdre espoir? Moi même je ne crois pas à ces conneries.
- On va aller le voir ? Demandé-je les mains dans les poches.
- Oui, dès que je finis ma cigarette.
Et quand il la termine, nous nous dirigeons dans la chambre de Christopher. J'entre en premier et le type que j'avais l'habitude d'observer inerte est assis sur son lit d'hôpital. Il donne le sentiment de ne jamais avoir fermé l'oeil. La belle au bois dormant version masculin avec ses cheveux dorés et son physique de chevalier.
William s'arme d'une chaise comme bouclier.
- Comment te sens-tu, demande-t-il en s'asseyant façon mauvais garçon.
-T'es qui toi ? Demande Crist. Putain me dis pas que t'es ma meuf parce que c'est un peu le bordel dans ma tête.
J'échappe un ricanement en m'adossant à la porte. On est pas au bout de nos peines. Croisant les bras, je savoure la scène du copain et de l'amant de Soralie qui font connaissance. Ils se scrutent un instant. Il est rare de voir William montrer le moindre signe de colère. Mais elle est là, au coin de son front, la vilaine veine qui bat comme un cœur.
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Le Dieu et La Reine TOME II : Criminel Malgré Lui
ActionAdriane Engorana était un jeune homme froid au cœur dure comme la pierre. Il était le fils héritier d'une des familles les plus respectées, influentes et riches des Etats-Unis. Doté d'une intelligence malsaine, il s'était construit avec la criminal...