Euphorie

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Adriane

- Je suis amoureuse de toi, salaud ! Hurle-t-elle au milieu de la rue.

Me voilà incapable de réagir, figé par la drogue et par le choque de la voir debout en face de moi. Que fait-elle là ?

- Quel genre de sort tu m'as jetée !?

- Jana...

Ses larmes coulent, je déteste ça. La reine est une femme forte qui n'est pas faite pour le chagrin. Pourtant, à chaque fois que je m'approche d'elle, je trouve une nouvelle façon de la faire pleurer. 

- Je ne vis pas sans penser à ta sale tête, je ne dors pas sans rêver de toi, tu me hantes... Je te hais !

Jana, calme toi...

- J'ai aimé Xavier comme une malade, continue-t-elle, mais ce que j'ai ressenti pour lui n'arrive pas à la cheville de l'amour que j'ai pour toi, ça me dépasse !

Elle était muette comme une tombe, maintenant Jana est un moulin à parole. Elle explose devant moi sans faire attention aux regards que les passants nous jettent.

- Pourtant tu es égoïste, dangereux, manipulateur. Tu passes ta vie à pourrir celle des autres! Rafale-t-elle les coups. Tu as utilisé ce que je ressens pour toi pour me faire venir jusqu'ici ! Tu m'as fait commettre les pires atrocités. Tu m'as volé Crist !

Elle n'est plus que tornade de colère qui me ravage.

- Tous mes plus grands principes y sont passé....

J'ai l'impression de rêver. Je tuerai Daniel si tout ce ci est une illusion causée par ses poudres.

- J'aime ce que tu fais, ce que tu dis, la façon que tu as d'essayer de me posséder... J'aime ce putain de danger que tu installes dans ma vie. Adriane, je t'ai dans la peau !

Sans hésitation, je l'embrasse. Lèvres contre lèvres. Cœur contre cœur. Elle répond à mon baiser. Sa main s'égare dans mes cheveux noirs.
Je ne sais plus où l'on est, ça m'est égale.

Le ciel rouge du crépuscule s'enflamme autour de nous. Je sens le vent nous soulever.
Ça y est, je crois en l'amour, je crois en notre tragédie.

Le souffle coupé, je rompt le contact. Elle est en larme, m'aimer lui fait souffrir pourtant elle s'obstine.

Je sens les frissons de sa peau seur mes mains. Maintenant, l'effet que j'ai sur elle semble être une évidence. Elle aggripe mon costume noir, manquant de le déchirer. Elle suffoque, Jana se bat contre sa propre conscience pour arriver à me résister. Elle s'acharne à combattre ses sentiments.

Peine perdue, elle est déjà toute à moi.

-... Ne m'abandonne plus jamais. Soufflais-je

Elle s'enfuit dans le creux de mes bras. Ses mains scellent nos deux corps. Nous fusionnons pour ne faire plus qu'un ; une grosse masse de peur et d'angoisse qui arrive à balayer le passé d'un seul coup.

- Quel genre de drogue tu es, Gabriélé...

Mon nez aspire son odeur comme on aspire de la coke. Maintenant, tout peut partir en vrie, je m'en moque. J'aurai goûté à la joie, plus pure que jamais, pour la première fois de ma vie.

Instinctivement, elle me prend la main telle une enfant. Je suis encore convaincu d'être sous l'emprise de la drogue.

Nous marchons silencieusement jusqu'au palace. Arrivés à l'intérieur de l'hôtel, direction ma suite. Comme si on suivait une chorégraphie, nous nous dirigerons dans ma chambre.

Elle regarde le luxe avec indifférence. Chaque meuble hors de prix perd de sa valeur à travers ses yeux. Jana ne voit pas ma fortune, elle n'en a rien à faire. Elle n'a toujours vu que moi sans le moindre artifice.

Dans la pénombre, je la contemple.

Comme hypnotisée, la reine déboutone ma veste puis ma chemise sans se précipiter. Les vêtements retombent par terre. Jana dévoile mon torse nue. Elle se retrouve confrontée aux cicatrices que nos affrontements ont laissé. Les trace des balles qu'elle n'a pas hésité à tirer sur moi. Elle les caresse comme pour soulager la douleur.

À mon tour, j'ouvre délicatement la fermeture de sa robe argentée qui rejoint mes habits. Elle ne portait rien sous sa robe...
Dénudée, elle se retrouve sans arme contre moi. Je la retourne doucement pour avoir une vue sur son dos. La marque du poignard que je lui ai lancé dessus raille sa peau immaculée. J'y dépose un baiser, le plus doux que je puisse donner. Sa peau est chaude, douce, imprégnée de l'innocence qui ne l'a jamais quitté. Jana est interdite, encore pucelle.

Elle me fait de nouveau face.

On s'embrasse pour nous soigner. C'est ainsi qu'on recollera nos morceaux. Mes lèvres s'égarent sur sa mâchoire et retombent sur son coup. Je continue mon chemin jusque sur sa nuque. Nous ne sommes plus maître de nos corps, ils se déplacent tout seuls, ils dansent.
Mon désir se fait violence comme jamais auparavant, déformant mon pantalon. Mes muscles se contractent quand ses doigts s'y baladent.

Brutalement, je la soulève pour la porter dans mes bras. Elle suffoque. Je me dirige vers l'immense lit et l'allonge. Son corps nu est un trésor que je suis ému de dérober. Chaque seconde est savourée comme si c'était la dernière. Avec Jana, je veux prendre mon temps.

Je me mets au dessus d'elle, entre ses jambes écartées. Sa féminité est en feu, elle me brûle.

- Tu es sur...? Bredouillais-je

Aucune réponse. Elle glisse sa main sur ma ceinture qu'elle défait. Je sens ses doigts s'emparer de moi, sans aucune hésitation. Je suis à sa merci.
On s'embrasse de nouveau. Jana s'offre à moi, alors qu'elle ne s'est offerte à aucun autre. Même pas à Xaviez qu'elle a tant aimé.
Elle se donne à son ravisseur, à son pire ennemi, à celui qui a causé tous ses malheurs. Elle n'hésite plus à détruire tout ses principes rien que pour moi. Angela à fait ce qu'elle a pu, ce n'est que maintenant que je me sens réellement aimé.

Je la pénètre. Ses ongles rouges s'implantent dans ma chaire jusqu'au sang. Nous nous disputons sous les draps. Ma peau se frottant contre la sienne provoque des étincelles, nous prenons définitivement feu.
Son visage est défiguré par la douleur et le plaisir. Elle se mord les lèvres au point de se blesser. Je ne la quitte plus des yeux. Plus rien ne nous séparera, Jana est à moi.

- Gabriélé...

Mon nom dans sa bouche est une friandise. J'intensifie les coups, déchirant pour de bon sa virginité.
Je ne pense plus qu'à une chose, la posséder. L'aimer, la chérire, arrêter ces conneries de criminel et lui faire l'amour pour toujours.

Elle est prise par des gémissements incontrôlables. On arrive devant le précipice du plaisir que je m'amuse à repousser. Jana souffre et j'adore ça. Elle se retient de hurler mais je vois dans son regard qu'elle me supplie de la libérer.
L'orgasme nous ravage en même temps, je renais de mes cendres.

Nous respirons comme deux noyés mais le plaisir ne retombe pas, au contraire nous sommes submergés. Je la regarde et je l'aime davantage. Nous nous allongeons l'un près de l'autre. Face à face, sonnés par l'intimité de cette situation.

Comment en est-on arrivé là, à ce point de non retour ?

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Le Dieu et La Reine TOME II : Criminel Malgré Lui Où les histoires vivent. Découvrez maintenant