Je regardai autour de moi sans vraiment discerner mon nouvel environnement. La boule au ventre, les mains moites. Devant mes yeux, le paysage russe s'imposait.
Le vol avait été long et pénible, l'atterrissage fût secoué et désormais, j'étais à la sortie de l'aéroport. Moscou. comme figé dans le temps, glacé, mesquin. Un nouveau pays pour un nouveau départ, c'était tout à fait cela. Mon cœur battait, il me chuchotait que s'en était fini de ma vie d'avant.
Je lâchais un soupire. D'une certaine manière, je savais que tout changerait.
Devant la voiture noire à vitres fumées, je demeurais immobile. Sans repère. Kayon me regardait avec compassion, il s'avait que j'étais désespérée au point de le suivre alors qu'on se connaissait à peine. Je l'avais laissé me mener à l'autre bout du monde.
- Allons y, Jana... me demandait-il d'une voix douce, déjà assis dans le véhicule.
Ma peur, il la sentait. Alors aucun geste brusque comme s' il avait affaire à une enfant. Sa main s'avanca vers moi pour m'inciter à la tenir.
- Fais moi confiance...
Les pupilles dilatées, j'acceptais sa main et pris ainsi place à son côté droit... Le trajet n'avait pas durer assez longtemps pour que je trouve du réconfort en admirant la ville.
Le véhicule se gara devant un grand immeuble effacé parmis les autres.
Le vent frais nous accueillait à bras ouverts en même temps que la légère pluie. Un temps grisâtre qui s'accordait parfaitement avec mes émotions. Je me laissa entraînée par Kayon jusqu'au quinzième étage, par l'ascenseur lugubre. Et enfin nous arrivions devant une porte rouge, comme scellée par un verrou invisible.
- Ici, tu ne risque rien. Me rassura-t-il en ouvrant à clé.
Le bruit sourd du métal résonnait dans tout le couloir vide. Si à cet instant, il comptait me découper en morceaux, personne n'en saurait jamais rien. J'entrais. Un spacieux appartement, certe sombre, collectionnant les grands rideaux grenats qui nous empêchaient de voir s'il faisait nuit ou jour, mais assez chaleureux pour que je puisse m'y familiariser. Des meubles en bois foncés, un style plutôt vintage.
Mon protecteur m'invita à le suivre jusqu'au salon. Je manquais de faire une crise cardiaque en voyant une silhouette sinistre posée sur le canapé, journal à la main. La fatigue me jouait des tours, je cru une fraction de seconde que c'était Adriane. Mais c'était un jeune homme aux cheveux noirs attachés en une queue de cheval. Une barbe naissante. Un regard accusateur.
- C'est pas trop tôt, dit-il de son accent russe sans même regarder dans notre direction. J'ai faillit croir que tu t'étais retrouvé en Chine, mon ami.
Kayon sourit en posant sa mallette qu'il avait traîné avec lui depuis Amsterdam.
- Bonjour a toi aussi ! Répondit-il , Jana je te présente Hugo Tchevis. T'en fais pas, malgré les apparences c'est un agneau.
Je ne disais rien, méfiante d'instinct. Hugo. imposant, terrifiant. Un bon mètre 90. Des airs d'ange espagnol déchu. Ses grands yeux marons se tournèrent vers moi et me désarmaient. N'importe qui baisserait les yeux face à un tel regard pourtant je lui tenais tête. Étonné, il sourit.
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Le Dieu et La Reine TOME II : Criminel Malgré Lui
ActionAdriane Engorana était un jeune homme froid au cœur dure comme la pierre. Il était le fils héritier d'une des familles les plus respectées, influentes et riches des Etats-Unis. Doté d'une intelligence malsaine, il s'était construit avec la criminal...