Le Dieu et La Reine TOME II : Criminel Malgré Lui

Diamant

William

Le soleil tape fort sur la ville d'Amsterdam à mon arrivée. À peine suis-je parti de cette ville que je suis déjà de retour, à la recherche de sommeil car je ne dors bien qu'ici. En Amérique, impossible de fermer l'oeil depuis Soralie et sa fille. Je suis consumé par l'envie de les voir.

Lorsque j'ai mentionné mon départ à Daniel il m'a rit aux nez.

- Depuis quand tu as des sentiments,  William? M'avait-il demandé.

C'est simple, depuis que les grands yeux de cette enfant dans mes bras m'ont devisagé. Tellement d'innocence. Tant de fragilité. En un regard, Elle lavait le sang qui coulait sur mes mains depuis toutes ces années.

Dans la voiture noire prévue pour mon arrivée, je demande au chauffeur de me conduire jusqu'aux ruines de l'ancien lycée Oregamika. 

À chacun de mes voyages, il me conduit d'oregamika à l'hôtel phénix, le plus luxueux de la ville. Au début il ne comprenait pas ces déplacements contrastés entre deux mondes totalement différents puis il a vu Soralie. Il a compris.

Arrivée devant le grand portail rouillé, rien de nouveau. La même odeur de cannabis à laquelle on ne s'habitue pas. De la pisse. De la sueurs. Ici, des glandeurs, des désespérés. Jusqu'à maintenant ce lieu m'aspire une décharge grandeur nature. 

Je m'apprête à composer le numéro de ma protégée. Inutile, je la vois sortir du lycée avec ses amis, tous accordés au décor chaotique.

 Il y a ce type roux, cheveux presque oranges, Dep. Un débile d'un mètre 89 que je verrai bien faire partie des hommes de Daniel. À côté, le dit Snake. Une fois Soralie à mentionné son vrai nom lors d'une de nos longues conversations à deux. Kevin Stanley Junior. Celui qu'il n'utilise plus depuis que son père est tombé dans le coma et que sa mère s'est enfuie lâchement, le laissant ainsi seule avec son petit frère. Snake est constamment stone. Pas une seule fois je ne l'ai vu avec le blanc des yeux vraiment blanc. 

Puis sa petite amie, Kia. La fille qui m'appelle blondinet . Elle aussi est stone mais de lui. Elle vit pour son toxicomane adoré.

Enfin dans ce brouillard sombre, apparaît un éclat de lumière portée par Straw. Camélia... embourbée dans ses linges blancs de petit ange, bien trop propres pour ce dépotoir en ruine.

A la minute où les garçons me voient, ils sont réticents toutefois je ne m'en préoccupe pas. Le gros visage de l'enfant m'attire presque autant que la robe légère de sa mère.

- Bonjour.

- Oh blondinet... dit Kia en plissant ses yeux. T'es encore là ? C'est si emmerdant que ça en Amérique?

Je souris.

- Moins amusant qu'ici, c'est vrai.

Je me retourne sur la voiture. Voilà encore Iouy qui tente de dérober ma plaque d'immatriculation. Je ris. Elle est tant obstinée... combien de fois l'ai-je surprise à tourner autour de cette bagnole? Trop de fois. Une idée me vient spontanément.

- Eh Iouy, hurlè-je, rattrape !

Je lui lance les clés de la voiture qu'elle rattrape sans comprendre.