Daniel
On la confondrait presque avec les gros policiers baraqués qui l'entourent. Elle bougea virile, parle virile, marche virile. Son regard stricte passe le commissariat au laser. Rien ne lui échappe. Cheveux blonds capturés en une queue de cheval impeccable, des vêtements sombres semblables à ceux des détectives dans les films en noirs et blancs.
La regardant ainsi, ça me fait mal de l'avouer mais je n'ai jamais rien vu d'aussi sexy. Et pourtant j'en ai vu moi, du sexy.
Elle reste gracieuse. Elle reste sensuelle sans même faire d'efforts. Elle reste femme.
Adossé au mur gris du commissariat, je refais le point. Qui aurait cru que je me trouverais dans cet endroit, du côté des gentils. Ces tocards en uniforme font décidément mal leur boulot. Ils ont un criminel juste là devant eux, et ils s'excusent en passant devant moi. Bande de guignols.
Attendant qu'elle arrive à son bureau, je détaille le lieu. Les gens en bleu nuit, les petits culs de stagiaires flottant sous mon nez et les ventres au bord de la rupture des vieux loups obèses. Rien de joyeux, que du Sad.
Le bureau du lieutenant est une table d'enseignante au CP égarée au milieu de tout le petit bordel. Parfaite. Tout es classé de A à Z. Ici non plus rien n'a échappé à ses yeux laser. Une tasse de café noir, un cadre photo que je m'empresse de saisir pour le détailler. Une photo de famille des plus banales ; elle, une femme qui est son clone avec des cheveux bruns et des rides, un vieux père Noël qui donne l'impression qu'il va bientôt clamser. Évidemment, la famille Prado au complet, même George est sur la photo avec sa même tête à claque de journaliste.
- Je vois que vous êtes décidé à devenir consultant, monsieur Cortesia.
Je me retourne.
Je suis surtout décidé à te faire ramper devant moi pour me sucer, ma belle. Pensé-je en voyant de plus près son corps de déesse, L'ironie est justement que je ne vois rien. L'imagination se charge de tout.
Je suis là pour trouver un moyen d'ouvrir le paquet cadeau, à la scie circulaire s'il le faut.
Mais aussi pour Adriane. Faut savoir pourquoi Walder s'intéresse tant à lui. Le connaissant, il n'hésitera pas une seule seconde à la tuer, si elle devient trop encombrante. Et cette fois ci, la cible sera atteinte.- Daniel Cortesia... votre plus grand fan.
- Donc, enchaîne-t-elle sans perdre de temps. Là tout de suite, j'ai une scène de crime à examiner. Vous viendrez avec moi. Je vous expliquerai ce que fait un consultant, en globalité.
Mademoiselle croit vraiment que je suis là pour jouer les consultants ? Ou fait-elle genre ? Pour l'instant, je fais le con intéressé par ces mangeurs de donuts racistes que sont les flics.
Mais je reste concentré sur ma vraie mission qui sera de savoir ce qu'elle cache sous ses jupes, littéralement.
Cinq minutes écoulées et je suis déjà dans la mini cooper. Si étroite, si chaleureuse.
Le petit jouer commence à rouler sous le temps de dépression qui stagne depuis des jours au-dessus de la ville. J'ai rarement vu San Francisco aussi triste. Les anges pleurent dans le ciel, et nous les humains sommes trompés par leurs larmes.
VOUS LISEZ
Le Dieu et La Reine TOME II : Criminel Malgré Lui
ActionAdriane Engorana était un jeune homme froid au cœur dure comme la pierre. Il était le fils héritier d'une des familles les plus respectées, influentes et riches des Etats-Unis. Doté d'une intelligence malsaine, il s'était construit avec la criminal...