Le Dieu et La Reine TOME II : Criminel Malgré Lui

Négociation

Narrateur

Mégane regarde autour d'elle. Le restaurant du palace Orchidée est entièrement vide. Elle est seule sur l'une des tables, ignorant comment est elle arrivée là ni pourquoi on l'a habillée comme pour une réception.

Elle porte une longue robe argentée, tape à l'œil. Une corde attache son corps à la chaise. Pas moyen de s'évader. Que lui réserve Adriane cette fois-ci ?

Le silence l'angoisse, il pénètre chaque pore de sa peau pâle et circule désagréablement dans ses veines. Elle entend tout, les battements de son cœur, la symphonie du vent qui frappe les fenêtres.

Le soleil d'après-midi imbibe le lieu, lui donnant un aspect féerique.

La grande porte d'entrée s'ouvre, faisant place à Adriane, habillé élégamment d'un smoking noir. Mégane le dévisage.
Il s'avance dans le restaurant pour prendre place en face d'elle. Il saisit la bouteille de champagne posée sur la table.

- Tu permets ? Saisit-il la bouteille pour remplir son verre.

Il verse également le liquide dans le sien.

- Tu vas faire quoi de moi, maintenant ?

- Te parler. Dit-il en jetant un coup d'œil sur le menu. Je te remercie... Si tu n'avais pas été aussi prévisible, mon plan n'aurait jamais marché.

Toutes les possibilités s'offrent à lui maintenant que celle qu'il a tant cherché est entre ses mains. Il pourrait commettre de nouveau la même erreur et la remarier de force, Il pourrait la torturer jusqu'à ce qu'elle lui hurle ou se trouve Kayon où la tuer tout simplement. 

- Je suis désolé de t'avoir obligée à m'épouser...

Silence. Il fait signe à un serveur et commande deux assiettes de lasagne aux fruits de mer. Le serveur s'en va aussitôt sans accorder de l'importance aux cordes qui emprisonnent Jana. Il doit être payé une fortune pour se taire et servir.

L'éclat du jour les éblouit. Un soleil d'hiver règne sur Los Angeles ; blanc et froid comme une boule de neige qu'on nous lance en pleine tête.

- Tu m'as laissé dans un état pitoyable. Continue-t-il. Tu m'as fait souffrir au point de vouloir mourir, Jana...

- Dis moi ce que tu veux ! S'énerve-t-elle. Que je te dévoile la planque de Kayon ? Me torturer ? Me tuer ? Va y dis-moi, qu'on en finisse.

- Est-ce que tu as quelque chose à avoir avec la mort de mon fils ?

Elle se pétrifie instantanément.

- Répond.

- Non. S'exécute-t-elle, j'ai interdit à Kayon de l'approcher...

Elle le regarde droit dans les yeux. Jamais elle n'a souhaité tuer son enfant, un être fragile qui n'avait rien demander.
L'expression neutre du jeune homme se voile d'un soulagement démesuré.

- Tu as ta réponse. Maintenant, fais ce que tu veux de moi, je ne répondrai à aucunes autres questions.

Le serveur revient avec les plats et disparaît une nouvelle fois. Adriane mange sereinement.

- Pour être honnête, je veux te faire souffrir. Lui avoue-t-il. mais je te laisse le choix pour une fois. On va négocier.

Il dépose un dossier scellé sur la table. Ensuite, il se penche devant elle pour dénouer uniquement la corde qui capture ses mains. Méfiante, elle saisit le dossier.

- Ouvre.

Elle s'exécute, curieuse. Son visage change d'expression quand elle reconnaît les papiers du divorce.