48. Peur

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Résumé des chapitres précédents :

Nous sommes au mois de décembre, plus précisément 6 jours avant Noël, qui a lieu un vendredi. Il s'agit du week-end qui précède les vacances de Noël : celles-ci tombent un mercredi. (Bravo d'écrire ça en plein printemps, Emma..)

L'état de Nathaniel se dégrade de jour en jour : son corps le lâche, et la morphine qu'on lui injecte le fait dormir constamment. Il souhaite que Gabriella ne vienne plus le voir. Il ne veut pas qu'elle le voie dans cet état, cependant Gabriella n'est pas d'accord avec cette décision. Elle vit évidemment très mal la situation, au point de perdre du poids.

Jordan, son compagnon d'athlétisme, cherche à se mettre en couple avec elle, et ce depuis maintenant 3 ans. Si elle tient énormément à Nathaniel, il y a cependant une certaine ambiguïté avec Jordan. Cela la fait énormément culpabiliser, et elle ne cesse de le rejeter constamment.

Nathaniel a confié à la mère de Gabriella une lettre, et lui a demandé de la lui remettre à sa fille après sa mort.

Ses trois meilleurs amis, Mary, Samuel et Ethan sont là pour elle, malgré les problèmes qu'eux-mêmes ont dans leur vie. Ses parents s'inquiètent également pour elle.

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PDV Gabriella

<< Ne reviens plus. >>

Les mots de Nathaniel résonnent toujours dans ma tête, tandis que je franchis le pas de la porte de ma chambre.

Je lâche mon sac d'athlétisme par terre, et me laisse tomber lourdement sur mon lit. Cependant, sur mon lit se trouve mon chargeur de téléphone, que mon crâne percute de plein fouet. Je retiens un cri et patiente, paupières closes, sourcils froncés, que la douleur se dissipe. Cette journée est un cauchemar éveillé.

Il est 20 heures, nous sommes samedi soir. Et tandis qu'une majorité des jeunes de mon âge sont en soirée, à s'amuser, peut-être à boire, je suis chez moi, à songer à la mort. Seule. Un ricanement amer sort de ma gorge.

Soudain, ma mère apparaît dans l'encadrement de la porte. Elle fronce les sourcils en m'entendant rire seule dans le noir, puis déclare :

- Coucou, c'est juste pour te prévenir que ton père et moi allons nous faire un restau et aller au cinéma ce soir.

- Ah, lâchais-je.

Je constate que leur vie sentimentale est plus palpitante que la mienne.

- Bonne soirée, dis-je dans un sourire douloureux.

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Me voilà affalée sur mon canapé, occupée à manger des pâtes. Le tableau est bien triste. Mes yeux sont rivés sur la télévision, tandis que mon esprit s'égare. Et puis, je me lève d'un bond. J'en ai assez de broyer du noir.

Je monte les escaliers à toute vitesse, enfile ma tenue d'athlétisme. Redescends, sors de chez moi, ferme la porte à clé. Range ladite clé dans la poche de ma veste. Sors mes écouteurs, les branche sur mon téléphone, les enfonce dans mes oreille.

Aux alentours de 20h30, et en plein mois de décembre, le froid est mordant. Il me glace de l'intérieur, bien que je sois habillée très chaudement. Un frisson me parcourt entièrement. Malgré cela, je longe l'allée de ma maison. Et, une fois arrivée sur le trottoir, lance ma musique, puis me mets à courir.

Les lampadaires constituent la seule source de lumière de ce quartier. Je mets mon cerveau sur off, me concentre uniquement sur ma course. La musique guide le rythme de mes respirations et de mes pas. Je cours à une bonne vitesse, sans m'épuiser pour autant.

For Two MonthsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant