For Two Months

18. Idées

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Au fond, je ne lui en veux pas tellement. C'est simplement que là, dans l'immédiat, j'ai besoin de réfléchir seule.

Je secoue alors ma main, et conclus :

- Salut, les amis.

                                    ×××

Je suis là, accoudée à ma fenêtre. Le regard rivé vers le soleil qui se couche, avec mes pensées dénuées de sens. Le ciel est d'un magnifique rose.

Je pousse un petit soupir, et ferme les paupières. Je songe au fait que ma vie n'a cessé d'être chamboulée, dernièrement.

Et plus particulièrement, depuis ma rencontre avec Nathaniel. Je me demande réellement où est-ce que tout ça va nous mener.

Mes sourcils se foncent, et j'enfouis ma tête dans mes bras.

Je ne veux pas qu'il meure.

Je sais, c'est impossible, débile et enfantin de ma part, mais c'est ce que je souhaite au plus profond de moi.

À présent, Ethan et Mary sont au courant que Nathaniel est condamné. Et je pense qu'à l'heure qu'il est, Samuel a également appris la fabuleuse nouvelle.

Je me jette alors sur mon lit, exténuée. Soudain, mon téléphone se met à vibrer.

Je m'en empare mollement, sauf que mon coeur s'emballe lorsque je m'aperçois que Nathaniel m'appelle.

Je patiente quelques secondes avant de décrocher, histoire de ne pas passer pour une sans amis. Puis, je me racle la gorge et décroche.

- Allô ? dis-je.

- C'est quand même bizarre, le fait de dire Allô au début d'un appel. Répète ce mot plusieurs fois, vas-y, et tu rendras compte que ça n'a aucun sens, lance Nathaniel.

Un sourire se dessine sur mes lèvres.

- Allô. Allô. Allô. Allô. Allô. Allô. Oui, c'est vrai ! m'exclamais-je en riant. Ça n'a pas de sens.

- Comment est-ce que tu vas ? dit-il.

- Je ne sais pas trop, finissais-je par avouer. Disons que je me suis mis ma meilleure amie à dos.

Petit silence.

- Parle-moi davantage de toi, dis-je alors soudainement.

- Voyons... je suis hospitalisé depuis l'âge de 11 ans, déclare Nathaniel. Et avant ça, je jouais au football. C'était ma plus grande passion. Sauf que lorsque ma leucémie a commencé à gagner du terrain, j'ai dû arrêter.

Je ferme les yeux, et pousse un soupir. Je m'installe ensuite dans une meilleure position, allongée sur le côté.

- Je suis désolée, dis-je.

- Tu n'as pas à l'être.

Un petit sourire se dessine sur mes lèvres quand une idée me vient à l'esprit. Je décide de la garder dans un coin de ma tête, et d'y réfléchir plus tard.

- Est-ce que tu as des frères et soeurs ? demandais-je.

- Un grand frère de 21 ans, lâche froidement Nathaniel.

Ah. Terrain glissant. Est-ce que je décide de m'y aventurer, ou de laisser tomber ?

Je choisis l'option n°1, aussi dangereuse soit-elle. De toute façon, étant donné que personne ne semble m'aimer aujourd'hui, autant jouer le jeu jusqu'au bout !