42. Proximité

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De mon côté, je ne vois rien, si ce n'est le noir total. Tel un trou, non, un gouffre, béant. Le néant. Le vide.

Dans lequel des images, flashs et souvenirs de ma vie défilent.

Une photo de moi à ma naissance, lorsque je me suis cassée le genou en grande section, l'anniversaire de mes 10 ans, ma rentrée en sixième, des flashs de Mary, Ethan, Samuel, mes parents, ma rencontre avec Nathaniel...

Alors c'est ça, mourir ?

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PDV Nathaniel

Je suis réveillé par la porte de ma chambre d'hôpital, qui s'ouvre sur Bob.

Je ferme aussitôt les paupières, tout en grognant d'une voix peu accueillante :

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Mec, ne t'affole pas, surtout pas, rétorque-t-il.

- Qu'est-ce qu'il y a ? répétais-je alors, d'une voix déjà moins assurée.

- C'est Gabriella, lâche-t-il.

Mes yeux s'ouvrent tout seuls. Je me redresse vite, trop vite même, sur mon lit. Ma tête tourne.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? dis-je, pressant.

Bob me regarde d'un air inquiet.

- Putain, Bob, réponds-moi ! m'exclamais-je.

- Elle a eu un accident de voiture.

À l'entente de ces mots, je m'extirpe des couvertures de mon lit, attrape mon fauteuil, et m'y installe dedans en grimaçant, sans réfléchir.

Je sors aussitôt de ma chambre en me dirigeant vers je ne sais où. Bob me rattrape alors.

- Où est-ce qu'elle est ? demandais-je, agressif.

- Chambre 256, lance Bob.

Nous nous y rendons rapidement, et, une fois arrivés, je constate que le père de Gabriella, Mary, Samuel ainsi qu'Ethan sont déjà là, dans l'embrasure de la porte.

- Nathaniel ! s'exclame Mary en m'aperçevant.

Son visage est strié de larmes.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demandais-je aussitôt, en pénétrant à l'intérieur de la chambre.

Gabriella est là, allongée dans le lit.

Ses doigts sont recouverts de pansements, mais pas ses mains. Ces dernières sont constellées de coupures plus ou moins profondes.

Son visage est également abîmé et strié de blessures. Sa lèvre inférieure est fendue, et du sang séché recouvre la blessure.

Ses paupières sont bleues, et fermées.

- Les médecins pensent à un traumatisme crânien. Plus précisément une commotion cérébrale, lâche Ethan. Un scanner a été effectué, on aura les réponses dans quelques instants.

- Sa mère était au volant ? dis-je, m'aperçevant que cette dernière n'est pas présente dans la pièce.

Le père de Gabriella hoche lentement la tête, le teint plus pâle que jamais.

- Oui, elle est restée consciente tout le long. Elle va bien. Seulement, la voiture s'est renversée du côté passager. Celui de Gabriella, déclare-t-il d'une voix blanche.

For Two MonthsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant