34. Amour

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Mes yeux s'écarquillent cependant lorsque je l'aperçois en train de tousser à s'en escinter la gorge. De plus, son torse se soulève d'une manière tout à fait irrégulière et alarmante.

Finalement, je crois rêver en apercevant un liquide rouge bordeaux remplir peu à peu les paumes de sa main.

Du sang.

                              ×××

- Oh mon Dieu, soufflais-je.

Aussitôt que mes membres redeviennent fonctionnels, je sors de la chambre en courant à toute vitesse, dans l'espoir de trouver quelqu'un susceptible de m'aider.

J'aperçois finalement un infirmier non loin de moi.

- Excusez-moi ! m'exclamais-je, essoufflée. Mon copain est en train de cracher du sang, et ne s'arrête plus de tousser.

L'infirmier en question me toise un instant, puis me demande de lui indiquer la direction de la chambre.

Je m'y rends donc dans une marche rapide, et celui-ci me suit de près. Une fois arrivés à la chambre de Nathaniel, l'infirmier se précipite sur lui.

Il appelle ensuite ses collègues, puis se tourne vers moi et déclare :

- Je vais vous demander de sortir.

- Non, je... commençais-je.

Je suis coupée par d'autres infirmiers et infirmières qui accourent dans la chambre de Nathaniel.

- Sortez, mademoiselle.

Bon sang, on ne dit plus mademoiselle !

Voyant que je ne coopère pas, ils me forcent à sortir de la chambre de Nathaniel, fermant ensuite la porte.

D'un pas rageux, je me poste néanmoins près de la fenêtre de sa chambre. D'ici, je peux tout, ou presque, apercevoir.

Les infirmiers font en sorte que Nathaniel s'assoie sur le bord de son lit, en gardant la tête penchée au-dessus d'une sorte de bassine.

Le sang continue de couler, mais en moins forte quantité.

Je ne suis pas médecin ni infirmière, mais il me semble que cracher du sang est tout sauf bon signe. Un frisson me parcourt.

Soudain, je sens une présence près de moi.

Je tourne la tête en direction de... Catherine, qui n'est nulle autre que la mère de Nathaniel. Elle a le regard rivé vers son fils.

Étonnamment, elle a l'air plutôt calme et pas surprise. Mes sourcils se froncent en faisant cette constatation.

- Ça lui arrive de plus en plus fréquemment, déclare-t-elle.

Je baisse les yeux vers mes mains.

- Il ne m'en a jamais parlé, avouais-je.

Un petit sourire se dessine sur ses lèvres.

- Il y a un certain nombre de choses dont il ne te parle pas, dit-elle.

En entendant ceci, j'ai un peu de mal à ne pas me vexer.

- Pas par manque d'intérêt, ajoute-t-elle. Nathaniel est simplement... digne. Et surtout amoureux. Il veut te préserver.

- Quelles sont les choses qu'il me cache ? demandais-je.

Elle se tourne vers moi, et m'adresse un petit sourire.

- Il me détesterait si je te le disais, dit-elle.

For Two MonthsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant