For Two Months

3. Organe

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Le scooter de Samuel s'effondre à même le sol, et je sombre dans le monde de l'inconscient.

C'est le trou noir.

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Mes paupières s'ouvrent difficilement, et une douleur lancinante se répand dans tout mon crâne. Je grimace légèrement.

Autour de moi, un tas de gens s'active. Pourquoi ? De plus, je suis incapable de dire où je me trouve. J'ai simplement l'impression d'être dans un véhicule...

Un homme, qui m'est totalement étranger, s'aperçoit alors que je me suis réveillée.

- Mademoiselle, comment vous appelez-vous ? dit-il.

Mademoiselle...cette appellation a été bannie, merde.

- Gabriella Johnson, murmurais-je.

- Votre âge ? s'enquit-il.

- 17 ans, marmonnais-je. Qu'est-ce que je fais dans...dans une ambulance ? réalisais-je, le coeur battant à tout rompre.

- Vous et votre ami avez eu un accident de scooter. Un passager s'est arrêté en vous découvrant tous les deux inconscients sur la chaussée, et a appelé les urgences.

- Samuel ! hurlais-je, en tentant de me redresser.

Sauf que des maudites lanières me maintiennent attachée à ce brancard. Je ne suis pas mourante, merci.

- Comment va-t-il ?! m'enquis-je.

- Je l'ignore, avoue l'ambulancier. Il a été transféré dans une seconde ambulance, qui nous suit de près.

Je me rallonge sur le brancard, avec la peur qui me ronge les entrailles.

- Comment vous sentez-vous ? s'enquit-il.

- Merveilleusement bien, ironisais-je.

Puis, après réflexion, je rajoute :

- Bien. J'ai simplement très mal à la tête, et il me semble que j'ai des...égratignures sur le visage.

Mon interlocuteur hoche la tête.

- Votre casque vous a sauvé la vie, déclare-t-il.

Je reste muette face à cet aveu, qui me laisse pantoise.

Samuel et moi avons tellement été inconscients...

Lui autant que moi ; ce n'est pas parce qu'il était le conducteur qu'il est l'unique responsable. Nous sommes deux, dans l'histoire.

Et dire que ma vie a tenu à un insignifiant casque.

Je ferme les yeux, et tente de ne pas songer aux pires scénarios inimaginables.

Samuel, si tu m'entends, dis-moi que tu vas bien.

×××

- Beurk, murmurais-je, tandis que je goûtais un petit pot de compote de l'hôpital.

Mary se met à rire doucement. Dès qu'elle et Ethan ont appris pour notre accident, ils sont venus ici. Mes parents sont également à mes côtés.

- Gab, dit ma mère, je me demande vraiment comment tu as pu être aussi inconsciente.

- J'étais simplement sur le scooter de Samuel, soupirais-je, et on s'amusait à aller vite, c'est vrai, mais...

Je suis interrompue par un médecin qui entre dans ma chambre. Dès qu'il met un pas à l'intérieur, je lui saute quasiment dessus :