14. Folie

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Tout ce monde, cette foule, l'impression d'être seule.

Quelqu'un me rentre alors dedans, sans prendre la peine de s'excuser.

Très faiblement, j'ouvre la porte du restaurant afin d'en sortir. Et lorsque que je passe un pied dehors, Ethan me rattrape de justesse alors que je manque de m'écrouler.

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Mes paupières s'ouvrent avec difficulté, et je me sens prise de vertige quand j'hume l'odeur qui règne autour de moi, ne laissant aucun doute sur l'endroit où je me trouve.

- C'est une blague ?! m'exclamais-je.

Je tourne la tête pour apercevoir Ethan, assis à mes côtés.

- Eh, calme-toi. Je veux simplement qu'on vérifie si tu vas bien, déclare-t-il.

- Je vais parfaitement bien ! Ma phobie a juste fait des siennes, ce n'était qu'un malaise de rien du tout, répliquais-je, en me levant brusquement de mon lit.

Ethan se lève cependant à son tour, et me force à me recoucher. Je me débats, en vain.

- Pourquoi ne pas m'avoir emmenée chez toi ? grognais-je.

- Tu sais très bien pourquoi, rétorque-t-il sèchement.

Je pousse un léger soupir.

- Ethan, nous sommes tes meilleurs amis ! Tu ne devrais pas avoir honte d'où tu viens, tu devrais nous faire confiance, murmurais-je. Jamais on ne te jugera.

Pas de réponse. Il déteste aborder ce sujet.

Sa mère a une maladie mentale ; elle est atteinte de bipolarité. Et elle a beau recevoir un traitement, il arrive qu'elle fasse des crises.

Dans ma vie, je ne me suis rendue chez Ethan qu'une seule et unique fois. Je ne pense pas que ce soit de la honte qu'il ressente, mais plus une forme de peur que nous le jugions. Et cela me rend folle.

Cependant, je décide de changer de sujet, celui-ci étant bien trop glissant :

- Pourquoi est-ce que tu m'as emmenée ici ? déclarais-je.

- Tes parents ne savent pas pour ta phobie, je ne voulais pas te mettre dans une position délicate. Et je veux savoir si tu vas mieux. Peut-être que tu manques de sucre, ou je ne sais quoi.

- Je vais parfaitement bien, dis-je. Mais merci pour l'attention vis-à-vis de mes parents. Sauf que...je ne veux plus jamais remettre les pieds ici, tu comprends ?

À ces mots, je me lève une seconde fois de mon lit, et sors de la chambre en marchant rapidement.

Je sais. Ma réaction est démesurée, cependant elle est telle pour quelque chose de bien précis.

Je marche ainsi un certain temps, et l'accueil se profile au loin. Je m'en rapproche petit à petit, quand une main se referme soudainement sur mon poignet.

- Tu es tellement chiante, je te jure ! s'exclame Ethan.

- Merci, j'avais cru comprendre, répliquais-je. Ça fait deux fois qu'on me le dit en moins de 24 heures !

Il me tire de force jusqu'à ma chambre, tandis que je me débats.

- LÂCHE-MOI ! hurlais-je pour de bon.

Toutes les têtes se tournent vers moi, et je profite de ce moment d'inattention pour me défaire de la prise d'Ethan.

- J'aurais dû me douter que ma Gabriella serait dans les parages pour causer un tel bruit, retentit une voix.

For Two MonthsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant