13. Monde

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Je me couche alors sur le dos, le regard plus que jamais déterminé. Oui, c'est ce que je vais faire. Je vais passer à autre chose, et ce dès maintenant.

La fatigue accumulée ces derniers jours plane au-dessus de ma tête tel un gros nuage menaçant, et je finis par m'assoupir.

Un peu de repos, est-ce trop demander ?

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- Ma chérie ! s'exclame ma grand-mère, les bras grand ouverts.

Je ris légèrement, et nous nous faisons une étreinte.

Nous sommes dimanche midi ; mes parents et moi venons dîner chez mes grands-parents paternels.

Ma grand-mère a 75 ans ; elle est plutôt petite et trapue, possède ces mêmes yeux bleus dont j'ai hérité de mon père, et ses cheveux grisonnants lui arrivent aux épaules.

Mon grand-père m'adresse un sourire, et me prend à tour dans ses bras. Disons qu'il est plus sur la réserve que sa femme, mais qu'il est tout de même très gentil.

- Je rêve ou tu as encore grandi ? s'enquit-il.

Je lève les yeux au ciel dans un petit sourire.

- Tu rêves, dis-je.

Mes grands-parents sont mariés depuis maintenant 51 ans, et semblent toujours aussi soudés qu'au premier jour. J'admire et envie ce genre de relation.

Nous passons tous à table, dans une ambiance très joviale. Nous échangeons des banalités, comme dans chaque repas de famille qui se respecte.

Mes grands-parents ont deux fils : mon père, qui est l'ainé, ainsi que Nicolas, qui est donc mon oncle. Ce dernier a trois enfants : Charlie, 17 ans, Léa, âgée de 14 ans ainsi que Martin, 13 ans.

Tous les trois sont donc mes cousins.

Ma grand-mère cuisine si bien qu'à la fin du repas, je me sens prête à exploser.

Ça y est.

Je suis dans mon 7ème mois de grossesse.

Cependant, la question demeure, de qui suis-je enceinte ?

Je me mets à rougir en pensant à quelqu'un en particulier, et au souvenir de ce...baiser.

Hum. Cesse de penser à ça, si tu ne veux pas avoir à expliquer pourquoi tu pleures à chaudes larmes devant toute la tablée.

- Alors, comment vont les amours ma cocotte ? s'enquit ma mamie.

Je m'arrête de mâcher quand je m'aperçois que tout le monde a le regard rivé sur moi. Je tente un sourire, et déglutis en même temps.

- C'est le...le désert. Aride, ajoutais-je.

Un sourire satisfait prend place sur les lèvres de mon père. Non mais je rêve ?

Quant à ma mère, elle me lance un regard peu convaincu, tout en arquant un sourcil. Heureusement pour moi, elle ne fait aucune remarque. Dieu merci.

- Tiens, ressers-toi en gâteau, ordonne mon papi.

- Non, merci, je...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'il pose une grosse part de gâteau bien lourd ainsi que consistant dans mon assiette. Je jette un regard désespéré à mon grand-père, qui me lance un sourire bienveillant.

For Two MonthsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant