41. Destin

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Avec un dernier regard pour lui, je me dirige ensuite hors de sa chambre. Puis, une fois sortie de l'hôpital, je monte dans le premier bus qui passe.

C'est parti pour faire les courses de cadeaux de Noël accompagnée de ma mère.

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- Tu crois que ton père préférerait cette écharpe, ou bien celle-là ? s'enquit ma mère en désignant deux articles : l'un bordeaux, l'autre gris.

Je les détaille toutes les deux, et rétorque :

- Maman, papa ne porte pas d'écharpes.

Elle lève les yeux vers moi, et une moue déçue se dessine sur son visage. Je regrette alors mes dires.

- Mais je préfère la grise, dis-je, tentant de me rattraper.

À ces mots, je m'éloigne légèrement, en évitant de signaler que l'écharpe bordeaux fait trop Père Noël.

Je me retrouve donc dans le rayon de derrière. Toutes sortes de jouets s'y trouvent, dont des balles.

Basket, handball, football.

Football.

Nathaniel.

La passion de Nathaniel, avant qu'il ne tombe malade.

Peu à peu, une idée germe dans ma tête. Non, c'est dix fois trop risqué.
Quoique...

- Gabriella ? lance ma mère, coupant court à mes réflexions.

- Oui ? dis-je, par-dessus le rayon qui nous sépare.

- Je vais dans un autre magasin, on se retrouve dans une heure ici ? dit-elle.

Je hoche alors la tête, oubliant qu'elle ne peut pas me voir. Triste vie. Non au jugement.

- Youhou, Gabriella ? insiste-t-elle.

- Oh, oui oui, dis-je. À tout à l'heure !

Ma mère quitte finalement le magasin, me laissant de nouveau face à mon dilemme.

Alors, je décide de mettre mon plan à exécution. Un petit sourire fourbe ainsi que sadique se dessine sur mes lèvres.

Je quitte finalement le magasin à mon tour, en ayant acheté un rouge à lèvres ainsi que du vernis à ma mère.

Je sais, ce n'est pas original. Mais il ne faut pas compter sur moi pour trouver des cadeaux idéaux.

Ni pour les emballer, d'ailleurs.

Cependant, je me rassure en me disant que c'est l'intention qui compte.

Hum.

Oui, nous y croyons tous Gabriella.

Disons que c'est la chose que sortent les parents en découvrant le collier de nouilles que leur a fait leur enfant pour Noël, avec amour.

Pourquoi ce cliché du collier de nouilles persiste autant, d'ailleurs ?

Personnellement, je n'en ai jamais fait de ma vie. Mais bon.

Plongée dans mes réflexions d'une immense importance, notez l'ironie, je percute quelqu'un de plein fouet.

Et, apparemment, le mythe du café qui se renverse sur la personne bousculée est bien réel puisque bientôt, mon T-shirt blanc est bon pour la machine à laver.

For Two MonthsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant