31. Jeux

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                       ×××××××××

Je resserre mes bras autour d'elle. Les secondes défilent dans un silence apaisant, puis arrivent les minutes. Mes paupières se ferment naturellement.

Et, peu à peu, je sombre dans le sommeil.

                               ×××

PDV Gabriella

- NON ! hurlais-je en me réveillant en sursaut, les joues baignées de larmes.

Ma respiration est totalement inégale. Je tente de la réguler et de la contrôler, mais c'est presque impossible.

Tandis que je suffoque presque, Nathaniel bouge à côté de moi.

Il émerge difficilement de son sommeil, puis semble se rendre compte que quelque chose ne va pas.

- Gabriella ?

Je ne réponds rien, et me contente d'essayer de me calmer.

- Eh, qu'est-ce qu'il y a ? lance-t-il en fonçant les sourcils et en m'attirant contre lui.

Je cale ma respiration sur la sienne, et parviens à me calmer quelques secondes plus tard.

- Cauchemar, dis-je finalement.

Les minutes défilent. Je jette un coup d'œil à mon téléphone : il est 8h03. Soudain, quelqu'un ouvre la porte de la chambre de Nathaniel.

Et merde.

Je ne suis absolument pas censée être ici.

Nathaniel et moi levons la tête vers un homme, et une femme que je crois reconnaître.

Oh, non. Ne me dites pas que...

- Papa, maman, lâche Nathaniel, le teint pâle.

Son père arque un sourcil en nous voyant dans le même lit, et je vois que sa mère se retient d'éclater de rire.

Je ne peux même pas sortir du lit, je suis jambes nues ! Ils vont forcément s'imaginer des choses.

Ah, on me dit dans l'oreillette qu'ils s'imaginent déjà des choses.

- J'ai l'impression de t'avoir déjà vue quelque part, lance sa mère à mon intention, une fois son fou rire passé.

Je me racle la gorge, rouge de honte.

- Oui, hum, je suis... Gabriella, déclarais-je. On s'était déjà rencontré il y a quelques semaines de ça.

- Oui, sourit-elle, ça me revient.

Moi, je m'en souviens parfaitement.

Ce jour-là, Nathaniel était très distant parce qu'il venait d'apprendre qu'il était condamné. Ce jour-là, les yeux de sa mère étaient baignés de larmes.

- Catherine et Patrick, dis-je dans un sourire. C'est vos noms.

Tous deux hochent la tête en souriant également.

- Ouais ouais, très bonne mémoire, lance Nathaniel. Hum, sinon... Pas que la situation soit étrange, mais un peu quand même.

Son père se met à ricaner, et je crois entendre Nathaniel rire à travers lui. Un sourire se dessine sur mes lèvres.

- Je vais... peut-être y aller, dis-je finalement, en me sentant de trop.

Nathaniel agrippe mon bras.

- Je ne crois pas, non, lance-t-il.

Je ris légèrement, gênée de cette scène devant ses parents.

For Two MonthsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant