4. Oubli

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Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres.

- C'est épuisant, déclare-t-il.

Nouveau silence. Nous nous dévisageons quelques instants, jusqu'à ce que ses sourcils se froncent et qu'il baisse le regard.

- Qu'est-ce que...? tentais-je.

- Gab ? me coupe une voix.

Je sursaute une nouvelle fois, et recule par réflexe. Mon interlocuteur arque un sourcil, et se dégage lui aussi.

Ma meilleure amie débarque dans la chambre de Samuel, et son front se plisse en me voyant en compagnie d'un parfait inconnu.

- On commençait à s'inquiéter, annonce-t-elle, hésitante.

Je me racle la gorge.

- Oui, désolée, dis-je.

- Ethan et moi allons rentrer chez nous. On se voit lundi, d'accord ? dit-elle dans un sourire. Ton père aussi est parti, son travail l'a appelé. Et ta mère a filé dans son bureau. Veille bien sur Samuel.

À ces mots, elle pose sa main sur celle de notre meilleur ami.

- Oui, aucun souci, dis-je.

Nous nous faisons une longue étreinte, et ma meilleure amie quitte cette chambre.

- On m'oblige à rester ici pour la journée, annonçais-je en brisant le silence.

- Avoue plutôt que tu restes pour ma superbe personne, dit-il.

Je lui adresse un regard noir, mais un sourire se dessine malencontreusement sur mes lèvres.

- Comment comptes-tu t'occuper ? s'enquit le jeune homme dont je ne sais toujours pas le nom.

Je hausse les épaules.

- Songer au sens de la vie, regarder la télé, ou encore manger, à moins que..., commençais-je.

- À moins que ? reprit-il.

- À moins que tu veuilles bien me montrer à quoi ressemble une journée de ton quotidien à l'hôpital, dis-je dans un sourire.

- Hellooo les filles, j'espère que vous allez bien ! Aujourd'hui on se retrouve pour une vidéo assez spéciale, puisque je vais vous présenter ma morning routine ! Alors, déjà je m'enfile toute une masse d'antibiotiques, et puis après...

J'éclate de rire face au ton que vient d'employer mon interlocuteur.

Il vient sérieusement d'imiter une YouTubeuse beauté, avec une voix suraiguë et à la limite du supportable et des gestes féminins totalement exagérés.

Un sourire en coin se dessine finalement sur ses lèvres, et il me tend une main, tandis que je ris toujours autant.

- J'en serais honoré, dit-il.

- J'ai une seule condition, annonçais-je en reprenant mon sérieux.

- Laquelle ? s'enquit-il.

- Que tu me dises ton nom, déclarais-je.

- Mon nom est Nathaniel Walker. Voilà, nous sommes quittes ?

Je hoche la tête en rigolant bêtement.

- Absolument, dis-je.

À ces mots, je glisse ma main dans celle de Nathaniel, et il m'emmène je ne sais où.

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- Voici la cafète. Bon, tu l'auras compris : la nourriture de cet hôpital est absolument immonde, annonce Nathaniel.

For Two MonthsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant