38. Retour

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                        ×××××××××

Hésitant, Jordan pose finalement ses mains sur mes épaules et me prends dans ses bras.

- Lâ-lâche-moi, dis-je.

Ce sont les seuls mots que je parviens à formuler à voix haute. Minables. Comme moi, à l'instant présent.

- Gabriella, murmure-t-il, cesse de te battre et relâche-toi au moins une fois dans ta vie.

                               ×××

J'ouvre peu à peu les paupières, et finis par me redresser du... lit dans lequel je me trouve.

Hein ? Un lit ?

Mes yeux s'ouvrent alors totalement, et j'examine l'endroit dans lequel je me trouve. Une chambre. Qui m'est familière.

Finalement, mes yeux se posent sur Jordan, assis sur un fauteuil et en train de somnoler. Ses cheveux sont en bataille, et il est habillé d'un short ainsi que d'un T-shirt.

Les souvenirs de la veille me reviennent alors en mémoire.

Fête surprise de Nathaniel, Nathaniel qui pète un câble, moi qui me fais limite agressée par un pervers de plus du double de mon âge, Jordan qui le frappe, Jordan qui me ramène chez lui.

Je ferme les yeux, enfouis ma tête dans mes mains, et pousse une longue plainte désespérée. J'aurais préféré ne jamais me réveiller.

C'est faux. En réalité, j'aurais préféré être amnésique ou bien me rendre compte que tout ceci n'était qu'un rêve.

Hier soir, Jordan m'a proposé d'aller chez lui, étant donné que rentrer chez moi dans l'état dans lequel j'étais n'était pas trop envisageable.

Mes parents auraient été à la limite de la syncope.

De plus, après que les médecins se soient occupés de Nathaniel et de son malaise, tous les invités ont déserté les lieux, rentrant ainsi chez eux.

Jordan finit par se réveiller, et pose des yeux fatigués sur moi. J'aimerais rire devant sa bouille, mais les rires ne sortent étrangement pas.

À la place, je jette un coup d'œil à mon portable, et constate qu'il est 10h07.

Jordan se lève de son fauteuil, passe une main dans ses cheveux en désordre, et essaye d'habituer ses yeux à la lumière du jour.

- Ça va ? finit-il par demander d'une voix rauque.

- Ça peut aller, dis-je.

Il se passe une énième main dans les cheveux, et rétorque :

- Tu veux manger quelque chose ?

- Je veux bien, déclarais-je en hochant la tête.

À ces mots, je me lève et constate que je porte toujours ma robe de la veille. Bah oui, à quoi est-ce que je m'attendais ?

À être toute propre, toute belle et habillée normalement ?

Nous nous dirigeons donc vers la cuisine, où se trouve une table. Merci pour ces brillantes explications, Gabriella. Si tu en as d'autres comme ça, tu nous préviens.

- Tu veux un thé, un café...?

Un sourire se dessine finalement sur mes lèvres.

- Un café, s'il te plaît, dis-je. J'aimerais retrouver mon humanité.

Jordan se met à ricaner, et met la cafetière en route. Quant à lui, il se coupe des tartines de pain, les beurre et met une couche de confiture.

For Two MonthsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant