40. Science

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Alors, d'une façon plus qu'hésitante et timide, je prends finalement Jordan dans mes bras.

Que faire d'autre en compagnie de quelqu'un qui est face à la tombe de sa sœur le jour de l'anniversaire de sa mort ?

Rien.

                              ×××

Je marche actuellement aux côtés de Jordan, qui a insisté pour me raccompagner jusqu'à chez moi.

Quelle galanterie, me direz-vous.

Un silence plutôt gênant s'est installé entre nous depuis cette... étreinte. Rappelez-moi pourquoi j'ai fait cela, déjà ?

Nous sommes à cinq minutes de mon chez moi.

La météo a encore empiré depuis tout à l'heure ; en effet, bientôt, une pluie torrentielle s'abat sur nous.

Je pousse un soupir dépité, et nous allons nous réfugier sous un arbre. Cependant, en s'aperçevant que le temps ne va pas en s'arrangeant, nous décidons de marcher sous la pluie.

- I'm singing in the rain, fredonnais-je, sentant que mes cheveux deviennent trempés.

Jordan se met à rire légèrement, et réplique :

- Just singing in the rain.

Bientôt, c'est l'entièreté de mes vêtements qui devient une vraie mare.

Si nous marchions rapidement avant, Jordan et moi courons à présent en direction de ma maison.

On dirait deux fous à lier.

J'éclate alors de rire, bientôt rejointe par le grand blond.

- L'athlétisme nous sert, déclare-t-il, en accélérerant.

Je suis le rythme, et rétorque, essoufflée :

- Il y a une phrase de Charlie Chaplin que j'aime bien. C'est "J'aime marcher dans la pluie, parce que personne ne peut voir mes larmes."

Un sourire se dessine sur les lèvres de Jordan, tandis que nous continuons à courir. Nous finissons alors par arriver chez moi, essouflés comme jamais.

Ma mère nous rejoint aussitôt dans l'entrée. Aussitôt qu'elle aperçoit Jordan, un immense sourire se dessine sur ses lèvres.

Je me retiens de lever les yeux au ciel.

- Jordan ! s'exclame-t-elle en lui faisant la bise. Comment se fait-il que tu sois ici ?

Il me jette un coup d'œil, et commence :

- J'étais au...

- Nous nous sommes croisés en ville, mentis-je en le coupant.

- Je vois, lance ma mère. Vous n'avez qu'à monter, comme ça Gabriella te donnera de quoi te sécher, dit-elle à l'intention de Jordan.

Ben voyons.

Elle quitte ensuite l'entrée, et Jordan me lance un regard en coin. Je pousse un petit soupir.

- Honneur aux hommes, dis-je en désignant l'escalier.

Un sourire se dessine sur ses lèvres, et il monte. Je le suis donc, et m'en vais chercher une serviette dans la salle de bain, en excellente et chaleureuse hôte que je suis.

- Tiens, dis-je en la lui donnant, tout en évitant son regard.

Je m'assois ensuite sur mon lit. La culpabilité s'empare de moi, puis m'assome sans me prévenir.

For Two MonthsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant