12. Chevalier Des flammes.

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Du feu, du feu partout. C'est la seule chose que je suis capable de distinguer, seulement le rouge et l'orange flamboyant semblant danser. Une danse destructrice qui s'empare de chaque chose qu'elle touche. Je me tourne sur moi même calmement et j'observe. Une main se tourne vers moi, elle se tend le plus possible pour me toucher alors que les flammes transforment la chair en combustible. Je recule d'un bras en observant ce corps brûler petit à petit. Finalement les cris se taisent enfin et les corps finissent à terre. Je me dirige d'un pas las vers la sortie, le feu semble m'éviter étrangement et je suis bientôt dehors. Après une cinquantaine de pas je me tourne vers ma maison, enfin ce qu'il en reste et je fronce les sourcils pendant qu'un garçon apparaît à mes côtés. 

-Viens, c'est fini. 

J'acquiesce du menton et nous tournons tous deux dos aux flammes avant de continuer notre route dans les profondeurs de l'obscurité.

J'ouvre les yeux lentement et comme par instinct je pose ma main sur la cicatrice qui se forme sur mon ventre. Lentement je retrace ses contours en fixant mon plafond et un long soupire s'échappe d'entre mes lèvres. Quel rêve..des plus étranges. Je me relève, posant mon dos contre le mur du lit et je tourne la tête vers le réveil qui sonne au même instant. Je l'éteins donc et en profite pour directement aller m'habiller puis descendre accompagné comme tous les matins depuis Noël par Smoothies. Quelques minutes avant que je ne doive partir pour le bus, je fixe Jeanne qui fixe elle-même la table. Elle ne boit ni son café, ni ne lit son journal. C'est la journée des étonnement ?

Y : Qui y'a t il ?
J : Je réfléchis.
Y : A ?
J : Tout ça.

Tout ça ? Ça ne me donne pas de réponse. Ça pourrait autant être sur un théorème de mathématique, une thèse de philosophie, tes impôts, l'enquête où ta famille maintenant inexistante. " Tout ça " n'est pas une réponse. Elle semble, enfin, en avoir conscience puisqu'elle plante ses yeux épuisés dans les miens alors qu'un museau se fait sentir contre ma cuisse et que je caresse distraitement le pelage du Labrador.

J : J'ai mal dormi.
Y : Pourquoi ?
J : Cauchemars.
Y : Tu veux m'en parler ?
J : Non, tu vas être en cours de validité.

J'hochai doucement la tête alors qu'elle attrape son journal et je repose dans le frigo le jus d'orange dont je ne me suis pas servi de verre finalement et le paquet de gâteaux dans mon sac. On ne sait jamais si j'ai faim au cours de la matinée. Une fois cela fait je donne à manger à boire au chiot, le caresse quelque instant avant qu'il ne se tourne vers moi avec ..un clin d'oeil ?

Y : Tu as conscience de me faire un clin d'œil ?

Il penche la tête de côté et j'attrape délicatement son museau avant de comprendre et donc de lui retirer délicatement la poussière. Il semble heureux de cela puisque mes mollets se trouvent fouettés de sa queue et que je souris avant de lancer un dernier au revoir et je sors en enfilant mes écouteurs prête à partir vers l'arrêt de bus.

Quelques heures plus tard, je me trouve dans une salle de classe dont les bancs ont été réaménagés pendant les vacances. Maintenant c'est une longue table avec casier dessous, comme l'école primaire oui, et deux chaises par cette table. Et ce sont cinq rangées de deux tables accolées séparées par une allée. Et malgré ses nombreuses places aménagées, je me trouve avec le bonheur de ne PAS avoir Margot ou Owen à côté de moi. Non, je me trouve pile devant la classe, devant la prof et surtout seule. Pourquoi ? Vraiment Madame Poof a mal joué. Déjà qu'en tant normal les cours d'anglais sont ma hantise alors, trois mois d'absence pour " raison personnelle" et en plus  revenir avec un plan de classe..je sens que ma moyenne va chuter.

Et puis, elle tombe pile poil à l'heure de cours que tous les profs déteste, midi-treize heure, qui as inventé ça ? C'est le moment même où nous mangeons habituellement ! Alors bien évidemment malgré nos manuels ouverts sur une énième activité ennuyeuse, la classe est un joyeux désordre. Je me penche en arrière en terminant ma brique de lait et j'observe les deux amoureux côte à côte et au fond de la salle. Quelle chance ils ont..

Échec & MatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant