Je ferme les yeux, de toutes mes forces. Je ne veux plus voir cette scène. Je ne veux plus.
Je secoue la tête et recule petit à petit , mon pied effleure le vide de la falaise et je dois gesticuler pour ne pas tomber.Je sens mon cœur battre de plus en plus fort et j'ouvre les yeux dans un automatisme de terreur. La alors les larmes me montent au yeux et la bile brûle ma gorge le temps de son trajet.
Face à moi se trouvent deux garçons, l'un encore petit et l'un grand. L'un de douze ans l'autre de dix-sept. L'un me fixe de ses yeux si vert, trop vert, de ses yeux qui me rappelle mon reflet, et l'autre me fixe de ses yeux marrons, si rieur avant et la si remplis de douleur.
Je gémis de douleur, une douleur mentale, sûrement bien loin de là leurs. De leurs douleurs physiques, ils sont en train de brûler vif face à moi. Chaque pas les rapproche de moi et de là où je suis je sens la chaleur mordre ma peau.
Ils...ils-ils sont en train de brûler vif face à moi, à cause de moi. Tout est de ma faute.
Tout est de ma faute.
Alors que je me rends compte de cela, ils arrêtent d'avancer. Ils sourient et lui montrent la falaise du doigt. C'est ça la solution ?
Lentement ils hochent à nouveau la tête, je secoue la mienne. Non, je refuse. Un sourire ironique se place sur les lèvres du plus jeune et il sort une dague. Celle qui est toujours cachée dans le livre de la bibliothèque de papa. Elle est fine, mais très pointu, le manche est gravé en forme de rose.
Elle est magnifique, magnifiquement morte. Il l'a tendu aux plus vieux, celui-ci se tranche la gorge, puis il l'a rend au plus jeune et lui aussi se tranche la gorge.
Tout ça en une demi seconde, je me trouve couvert de sang. Ils me fixent alors qu'une mare de sang les entoure. Je..j'ai rien pu faire..
Trop sonné, je me laisse tomber en arrière sous leurs rires maléfiques.
-Yuma ! Yuma !
Je sens deux bras m'attraper et me relever en me serrant contre lui. Je pleure à chaudes larmes en me blottissant contre son corps chaud. Je sens encore le sang sur moi et surtout mon coeur qui pulse le sang dans mes veines vitesse fulgurante.
S : Yuma...tout va bien…
Je blottis mon nez contre son cou me nourrissant de son odeur. Non, tout ne vas pas bien...non...Soan...vois comme tout ne vas pas bien je t'en prie…
Il attrape mon visage entre ses mains et me recule doucement, à travers mes larmes et ma vision floutée j'observe son visage marqué par ses origines, ses cheveux retombant contre son front et sa peau laiteuse, ses traits si fins et si masculin pourtant. Il fixe ses yeux dans les miens et m'envoûte.
S : Je suis là.
Y : Ne m'abandonne plus…
S : Plus jamais.Je me blottis contre lui le faisant tomber à la renverse dans le matelas et il m'entoure de ses bras caressant doucement mes cheveux et mon dos. Peu à peu, je m'apaise puis le sens se rendormir contre moi.
Je veux me relever et aller me passer un coup d'eau froide sur le visage mais il attrape mes hanches et se colle à mon dos l'entourant ensuite de ses bras.
Je râle pour la forme mais c'est avec une délectation surprenante que jnattrape ses mains et me blottir contre lui.
Ici je suis bien, ici je suis en sécurité.
Quelques heures plus tard, j'entends vaguement le cliquetis de la porte et de léger pas sur le parquet. Je n'ai pas la force d'ouvrir les yeux mais alors que les pas se rapprochent de mon côté et qu'un bruissement de tissu se fait entendre je reconnais l'odeur fruitée.
Y : Mm..Owen..
O : Coucou ma belle.J'ouvre les yeux et les plantes dans les siens, il n'est pas moqueur, simplement joyeux, légèrement endormi et inquiet.
O : C'est toi qui as crié hier ?
Y : Oui.. désolé.
O : C'est rien..c'est lui qui a apaisé ton cauchemars ?
Y : Oui.
O : Je..-on aurait du vous sortir désolé..
-C'est maintenant que tu t'en rends compte.Une voix pâteuse se fait entendre de derrière moi et je ricane face a l'air coupable de mon meilleur ami.
Y : C'est rien.
S : C'est pas rien c'est..
O : Le plant a marcher ?
Y : Demande à monsieur ronchon.Un moment de silence et je le sens maintenant entièrement réveillé derrière moi, un instant ses lèvres effleurent l'arrière de mon épaule et je fixe Owen qui fixe Soan. Oui bon à un autre moment j'aurais trouvé ça drôle mais là je suis tel une tranche de salade entre deux morceaux de viande.
S : Nous sommes amis ?
Il me tend son petit doigt, j'entends Owen souffler et je me retiens de le faire. Le karma ne cesse de s'abattre sur moi.
Y : Amis.
Je serre son petit doigt et Owen râle tout en se levant, il nous informe que le déjeuner est prêt avant de sortir. Dès qu'il est hors de mon champ de vision je me remet sur le dos en repoussant gentiment le brun.
Y : Merci pour cette nuit.
S : Tu me le racontes ?
Y : Beaucoup trop dark pour le pauvre esprit ange que tu es.Il grogne et pose sa tête sur mon ventre réclamant plus de sommeil, je ricane une nouvelle fois et caresse lentement ses cheveux en réfléchissant.
S : Yuma ?
Y : Aux dernières nouvelles c'est moi je crois ?
S : J'ai faim.
Y : Alors bouge toi.
S : Mais j'aime tes papouilles.
Y : Je t'en ferai, mais je vais finir par mourir de faim à mon tour.
S : Si dramatique tu es.
Y : La dramatique t'emmerde sache le.Il finit par se relever pour mon plus grand plaisir et je me moque de son air endormi. Bien vite monsieur trop susceptible me pourchasse avec un oreiller et je fuit en bas.
Alors qu'ils sont tous en train de déjeuner je me cache derrière Léo et Lila qui..mange de la confiture dans leurs céréales ? Mais c'est un crime culinaire ?!Y : Putain mais la confiture c'est sur le pain.
Li : Chut il arrive.
L : Juge pas c'est délicieux.
Y : Délicieusement abominable oui.Léo ricane et je retiens ma respiration alors que j'entends Soan m'appeler d'un air faussement menaçant. Bien sûr cette cachette n'en a pas une et quand il tourne autour de la table il finit par me voir. Alors, tel l'enfant que je suis, je me cache derrière les mains et les cinq personnes présentes éclate de rire sous mon air renfrognée.
M : Yuma Putero est restée à l'âge de 3 ans.
Li : Elle croit encore que se cacher les mains est efficace. Pauvre d'elle.
Y : Tu mange de la confiture avec tes céréales. C'est toi qui es à plaindre.Je me relève outré et..me prends un coup d'oreiller. Alors sans écouter la réponse de Lila je me jette sur le brun et une bataille commence.
Spoiler Alerte numéro je sais pas combien : Il a gagné et j'ai mal aux côtes d'avoir trop ris.
Je déteste les chatouilles.
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Échec & Mat
Mystery / ThrillerUne jeune fille de dix sept ans retrouvée blessée et inconsciente proche d'un incendie. Des corps brûlés, des preuves effacées. Une guerre contre quelques indices. Une enquête virulente et une plaie béante. Une course contre la montre, qui est t'il...