38. Tu es là...

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Y : Alors en fait je-

Je me stop, mes mots s'échappent de mon esprit et mon regard reste bloqué sur une forme au loin.

Cette silhouette malgré qu'elle soit différente elle n'as pas changé. Je sens mon coeur se remplir d'espoir et mon esprit divaguer bien loin de la conversation que j'entrepenais avec mes amis. Ils me fixent, ils me fixent dans comprendre alors que mon regard semble juste perdu dans le vide.

Mais je m'en fiche. C'est horrible de dire ça mais...seul son regard sur moi m'importe. Je frotte mes yeux les mains tremblantes et je suis sur que de la je peux apercevoir son sourire ironique et moqueur.

La dernière fois que je l'ai vu il était faible et entouré de machine, son corps ne respirait que par leurs aides et son visage semblait endormi, voire même déjà mort. Nous ne savions pas si son esprit était toujours là mais son corps a continué de grandir en elle temps que le mien mais moi j'étais réveillé au contraire de lui.

J'ai tellement demander, j'ai tellement prié et supplié de prendre sa place. J'aurais préféré mourir que de le voir ainsi. Si un jour un médecin m'avait tendu une pilule en me disant " si vous avalez il s'en sortira maintenant sans accro " je l'aurais fait. Je l'aurais fait car le voir comme ça était une torture. Le souvenir l'est toujours.

Je me lève lentement alors que chaque muscle de mon corps semble ne plus obéir aux informations que mon cerveau leur envoie. Mon regard parcourt son corps, ses épaules toujours aussi droite et sa silhouette plus grande mais aussi plus fine. Son attitude désinvolte alors qu'il est entièrement vêtu de noir.

A mesure que j'approche les détails sont plus visibles, les cheveux entièrement en désordre et envoie nuit. Les yeux verts, les mêmes yeux verts que les miens qui me fixent. Le sourire au coin des lèvres, ce sourire que j'ai tant chéri et ses taches de rousseur légère au coin du nez.

Ses lèvres rouges, il ne respire principalement que par la bouche alors elles sont rouges pétantes et surtout entre ouvertes.

Son teint est pâle, plus pâle que le mien et surtout plus pâle que dans mon souvenir. Comme si le soleil n'avait que peu parcouru sa peau.

Je fronce les sourcils et m'arrête. Je ne suis plus qu'à quelques mètres de lui et pourtant je ne peux plus avancer.

Non car il est si différent de la dernière fois que je l'ai vu. Nous avions 12 ans, je suis resté 2 ans à son chevet, ça fait maintenant 2 ans qu'on a déclaré sa mort.

Sa mort.

Il est là, c'est lui, j'en suis sûr et il est face à moi. Sa mort n'était donc qu'une excuse ? Qu'une mascarade ? Qu'un mensonge ? Pourquoi ?

Il avance, ses pieds avancent lentement face à moi et à mesure qu'il s'approche de moi mes interrogations disparaissent. Même si je voulais parler son regard accaparé à nouveau le mien et mon coeur se reconstruit doucement.

Mon jumeau, celui qui me comprend, celui qui me complète, celui qui sait tout de moi. Il est là. En vie. Face à moi.

Un grand sourire se glisse sur mes lèvres et je court dans ses bras, il me rattrape mais nous tombons tous deux au sol. Aucun de nous n'y accorde d'importance, je le serre de toutes mes forces enfouissant mon nez dans son cou et à son tour il me serre de toutes ses forces en crispant ses doigts sur les vêtements.

C'est comme si je sortais de l'eau après une longue noyade et que tout allait à nouveau bien. Il est ma bouffée d'air et je suis là sienne. Les larmes se mêlent au sourire et l'étreinte ce fait avec plus de désespoir.

Finalement je me relève juste légèrement pour être assise et il fait de même, sa main remonte sur ma joue et caresse celle-ci avant d'effacer mes larmes et de me sourire.

Sans que je ne puisse le retenir, je sourit aussi et caresse sa joue en retour.

Y : Tu es là…
Yu : Je te l'ai promis. Je serais toujours là.

Il plonge ses yeux verts dans les miens et ce simple contact entre nous finit d'apaiser nos armes meurtris injustement.

Des pas se font entendre derrière nous et je le vois dévier son regard vers nos amis. Enfin vers mes amis, mais je ne doute pas que le nos soit bientôt d'actualité et puis...pour trois d'entre eux et surtout un c'est déjà " nos ".

Je me tourne en même temps que lui et a deux nous plantons notre même regard vert dans le leurs en nous relevant d'un même geste.

Le regard du nouveau couple est entièrement perdu, je ne pense pas qu'ils l'ont déjà reconnu. Je dirais que leurs cerveau refuse l'information alors que leurs coeur leurs écrit la vérité.

Lila et Soan eux sont entièrement perdus, je retiens même un léger éclat de ..haine ? De haine mais surtout de résignation. A moins que la haine ne soit la jalousie ?

Je ne sais pas et de toute manière mon regard s'y est déjà trop attarder. Je tourne le regard vers la dernière personne, le garçon tremblant qui est plus proche de nous et qui nous fixe tour à tour.

La distance était présente mais nous avons grandi et...la ressemblance est toujours des plus visibles que ce soit dans le regard, dans nos gestes ou expressions. Je le sais car nous avons passé des heures à jouer sur ça avec les autres ou ensemble face à un miroir.

Et c'est à ce moment-là que la reine et le roi se retrouvent, à deux les faiblesses sont cachées et protégées et la partie ne peut être gouvernée que par les pions noirs à nos ordres.

Je ferais tout ce que je peux pour lui, et au vue de la main qu'il pose dans ma nuque et du baiser sur le haut de mon crâne lui aussi. Quelques mots échangés et pourtant le lien est aussi fort qu'avant.

Échec & MatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant