40. Je ne te pardonnerais pas

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J'éclate de rire alors qu'il me fixe en mangeant une frite.

Yu : Ne ris pas ! C'était horrible ! Elle était toujours là à me fixer sous ma douche !
Y : Mais pourquoi tu lui as pas dit de partir ?
Yu : Et si je tombais ? J'étais encore faible !

Je souris attendris et lui vole une frite, par habitude plus que par " colère " il me sermonne du doigt et je le fixe provocatrice. Commence alors une bataille de chatouille au bord de l'eau.

Il baille longuement alors que je reprends mon souffle et s'allonge sur le sol en fixant les étoiles.

Yu : Ça fait du bien d'être avec toi.

Il sourit au ciel les yeux fermés et je m'allonge près de lui à notre endroit, bien vite je me trouve la tête sur son torse. Plus particulièrement sur son cœur, m'assurant a chaque seconde que non ce n'est pas un rêve et que oui il est en vie.

Y : Ça fait du bien aussi...mais...je m'excuse j'aurais dû chercher, j'aurais dû me battre..j'aurais pas dû... désolé..
Yu : Je ne te pardonnerais pas.

Je sens mon corps se crisper mais finalement mes muscles se détendent, après tout je le mérite. Mais il ramène mon visage pour que je le fixe et la seule chose que je vois dans ses yeux verts c'est la tendresse.

Yu : Tu es ma jumelle, pendant deux ans tu es venu tous les jours me voir et j'étais dans un état critique j'ai entendu tes prières, tes cris et tes larmes Yuma. Je sais que tu as souffert et...je sais aussi que tout as été fait pour que tu me pense mort. Tu ne pouvais pas lutter contre ça. Je n'ai rien à te pardonner.
Y : Mais-
Yu : Il n'y a pas de mais Yuma, ce n'est pas de ta faute. Rien de ça n'est de ta faute..on était enfant.
Y : Je-
Yu : Laisse moi finir veux tu ? Je suis heureux, je suis heureux que tu sois ici et en vie, je suis heureux d'être à nouveau près de toi et je ne laisserais personne me retirer ça. D'accord ?
Y : D'accord…

Il embrasse mon front et je le serre de toutes mes forces contre moi. Je me promets mentalement de ne laisser personne ne me le retirer, je me battrais pour ça. A n'importe qu'elle prix.

Après quelques heures à discuter, manger et somnoler face aux étoiles nous décidons de repartir en ville. Et notamment chez nous.

Yu : Tu habite donc avec tante Jeanna ?
Y : Oui, j'ai un chiot aussi. Smoothie. Je l'ai eu a Noël.
Yu : Oh mon dieu, tu l'as vraiment appelé Smoothie ? Je pensais que c'était juste un rêve de gamine.

Je lui fait une mine boudeuse alors qu'il se plie en deux mort de rire.

Y : Cesse de rire !
Yu : Non mais Smoothie quoi !
Y : Yugo arrête ou tu es privé de câlin !
Yu : T'oserais pas !

J'hausse un sourcil dans sa direction et croise les bras. Son rire cesse doucement et il me fixe à son tour boudeur. Il se rapproche alors de moi et frotte mes cheveux sous mes rechignements.

Yu : Allez arrête donc petite soeur !
Y : On as le même âge idiot !
Yu : Je suis sortie en premier.
Y : Et tu es donc le plus jeune car le dernier " conçu " ça ce dis seul !
Yu : Et merde.
Y : Aller petit frère !

Il bougonne encore un peu mais finalement arrivé devant la porte de l'appartement il attrape ma main et la serre. Je lui sourit et pousse la porte. Directement les voix au salons cessent et deux paires de pas courent dans notre direction. Dès qu'elle nous voit, Jeanne s'arrête les mains sur la bouche et en larmes.

J : Y-Yugo..

Je grogne et la pression sur ma main s'accentue. Je déteste qu'elle joue la fausse peine alors que tout ça est de sa faute.

Il embrasse rapidement ma tempe avant de serrer Jeanne dans ses bras alors qu'elle s'est précipitée vers lui. Je détache doucement ma main de la sienne et pars vers James, la deuxième paire de pas. J'avance lentement et me stop face à lui, il me fixe avec un sourire timide. Il craint la réaction. Je penche la tête de côté et souris simplement, j'ai à nouveau Yugo avec moi. C'est grâce à lui.

Y : Merci.
Ja : C'est normal.
Y : Vous êtes le seul adulte à ne pas m'avoir menti. Alors merci.

Il me sourit de ce même sourire qui ne m'agace  beaucoup moins et il tapote mon épaule.

Finalement Jeanne se détache de mon jumeau et se tourne vers moi les larmes aux yeux.

J : Je..je suis désolé les enfants. J'avais promis à vos parents..je ... désolé.
Yu : Ce n'est rien.
Y : Si c'est-

Je me tais alors qu'il me lance un regard sévère et je soupire en roulant des yeux sous son air amusé.

Y : C'est rien.

Elle sourit rassuré et viens le prendre dans ses bras, je me crispe mais ne la repousse pas. A la place je plante mon regard dans celui de mon jumeau et un même sourire fleurit sur nos visages.

Échec & MatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant