Chapitre 45

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Deux jours passèrent où tu n'étais plus que l'ombre de toi-même. Tu t'alimentais à peine, ne trouvant le courage de te forcer. A quoi bon faire des efforts si tu ne ressentais aucune faim et si personne n'était là pour te soutenir dans ces moments difficiles ? Personne d'autre ne pouvait le faire hormis Kakashi. En avait-il seulement conscience ? Savait-il que sans lui, tu n'étais plus rien ? Comme en adéquation avec ton moral, le temps avait viré sur des nuages de plus en plus menaçants. A la veille du jour où l'argenté vous avait donné rendez-vous, le ciel était d'une couleur noire inquiétante, annonçant une tempête imminente. Cela faisait plusieurs jours que les médias avaient véhiculé l'information, votre village était en alerte et vous deviez impérativement être à l'abri durant l'épisode pluvieux. Et en parlant d'entraînement, tu étais perdue sur ce que tu devais faire. En l'évoquant, il n'avait rien dit concernant ton sujet. Était-ce parce-que tu étais tout de même conviée ? Ou devais tu deviner par toi-même que ton état ne te le permettait plus ? Que faire ?

Assise devant ta fenêtre, tu contemplais le paysage en te perdant dans tes pensées. Les bourrasques de vent, de plus en plus violentes, faisaient trembler dangereusement les branches. Les feuilles mortes virevoltaient au-dessus des trottoirs désertés depuis plusieurs heures face à ce qui se préparait. Dans le ciel, les oiseaux s'agitaient pour gagner au plus vite un abri. Ton moral était au plus bas, tu aurais bien voulu sortir pour te promener et changer d'air. Ton endroit préféré au parc te manquait, cela faisait un moment que tu n'y étais pas retournée et tu commençais à le ressentir. En effet, depuis que votre relation avait évolué avec Kakashi, tu avais mis de côté cet éden ou tu y passais la plupart de ton temps libre. Tu te promis d'y retourner lorsque le temps sera plus clément, cela ne pourrait qu'améliorer ton moral qui était au plus bas.

Des éclairs commençaient à se former et le tonnerre se mit soudainement à gronder, te faisant sursauter. De grosses gouttes se mirent soudainement à tomber, inondant le sol et formant de nombreuses flaques sur les pavés. Toujours rivée devant ta fenêtre, tu poursuivais sur ta réflexion de la conduite que tu devais avoir. Ta relation avec Kakashi t'était beaucoup trop chère pour que tu laisses tomber sans te battre. Il était ton monde, qu'il le veuille ou non. Tu avais le fruit de votre amour au creux de tes entrailles qui ne demandait qu'à être aimé, par ses deux parents en particulier. Tu devais te battre, à la fois pour toi et pour lui qui n'avait rien demandé de tout cela. Et la meilleure façon de le faire, c'était de foncer. Les choses n'allaient pas bouger si tu restais assise à te morfondre.

Ni une ni deux, tu te chaussas et pris tes clés sans prendre le temps d'aller chercher de quoi te couvrir face à cette pluie diluvienne. A peine ta porte fermée, tu courus aussitôt chez Kakashi. Cela ne faisait que quelques secondes que tu étais dehors, tes cheveux étaient déjà trempés et tu parvenais difficilement à distinguer quelque chose à plus de quelques centimètres de ton visage. La disposition des lampadaires permis de te repérer plus facilement à travers les différentes rues. La nuit était sombre et sans lune, n'offrant aucune autre aide supplémentaire à ton orientation. Tu traversas les rues désertes en continuant ta course le plus vite possible. Le souffle court et les cheveux détrempés, tu arrivas enfin à destination. Sa maison se tenait à quelques mètres de toi et tu profitas de l'apercevoir pour ralentir ta cadence et de reprendre ta respiration en appuyant tes mains sur tes genoux. Ta course t'avait provoqué un sacré point de côté qui ne semblait pas vouloir te quitter pour le moment, malgré les minutes qui défilaient.

Tu relevas la tête et observa la demeure. Malgré la faible visibilité, de la lumière filtrait à travers les vitres de l'étage, signe que Kakashi était bel et bien chez lui. Prenant une grande inspiration et le cœur battant la chamade, tu t'avanças devant la porte que tu tambourinas de toute tes forces, à l'image de la détresse que tu vivais et que tu avais accumulée depuis plusieurs jours. Voyant qu'il ne répondait pas, tu amplifias la force de tes poings tapant contre le bois dur. Tu ne savais pas si ta vue était aveuglée par les larmes, la pluie ou bien les deux. Tu continuais ainsi à l'aveuglette, sentant le contact du matériau solide sur ta main qui devenait de plus en plus désagréable. Des écorchures commencèrent à se former et laissèrent perler quelques gouttes de sang sur tes phalanges, que l'humidité emportait facilement. Ta main te lançait, te suppliant d'arrêter le supplice que tu lui faisais subir, mais tu étais dans un tel état de désespoir que tu ignorais complètement la douleur.

- Kakashi ! Hurlas tu. C'est moi ! Ouvre-moi s'il te plaît, il faut que je te parle !

Tu n'eus que le silence pour réponse. Tu n'abandonnas pas pour autant et continuas à marteler l'entrée tout en criant son nom. A nouveau tu ne vis aucune réaction de sa part.

- Kakashi, je t'en supplie ! Réponds-moi ! Je ne peux pas vivre sans toi.

Tu avais prononcé ta dernière phrase dans un murmure à peine audible. Avec la pluie battante, il ne l'avait certainement pas entendu, mais le fait de le dire à voix haute te fis réaliser l'important que cet homme avait pris à tes yeux en un rien de temps. Effondrée, tu fis glisser ton dos contre la porte pour te laisser tomber au sol. Tu ramenas tes jambes sur ton buste pour te mettre en boule avant de fondre en larme. Même ton ultime tentative pour te faire pardonner s'était avérée vaine. Des tremblements causés à la fois par le froid et la tristesse t'envahirent tout le corps. Tes vêtements collaient et te faisaient ressentir le froid ambiant qui était glacial. Le vent faisait fouetter tes mèches de cheveux trempées sur ton visage tiraillé par les sombres émotions qui t'envahissaient, mais tu t'en moquais. Tes membres s'engourdissaient progressivement à cause de ton statisme. Tôt ou tard, il allait falloir que tu prennes la décision de rentrer chez toi et d'accepter que ta démarche s'était soldée par un refus de la part de Kakashi. Tu n'avais aucune envie de partir, pas avant de ne l'apercevoir ne serait-ce qu'une seule et dernière fois. Était-ce donc ça ta destinée ? Vivre seule avec une peine de cœur dont tu savais qu'elle serait éternellement inconsolable ? Jamais aucun autre homme ne pourra le remplacer, ton cœur lui appartenait, c'était une évidence. Sans lui, la vie n'avait plus goût à rien. C'était comme s'il t'avait ouvert les yeux sur le monde qui t'entourait ainsi que ses couleurs étincelantes qui paraissaient maintenant bien fades avec son absence. Pourquoi, pourquoi avait-il fallu que tu gâches tout ? Tu t'en voudras probablement pour le restant de ton existence.

Soudain, tu sentis le contact derrière toi se rompre. D'abord déstabilisée, tu eus rapidement le réflexe de t'appuyer sur une main tout en pivotant rapidement pour en comprendre l'origine. Là, dans l'embrasure de la porte, se tenait Kakashi, vêtu d'une simple serviette autour de la taille. Des gouttes d'eau perlaient encore sur ses muscles finement dessinés, t'offrant un spectacle des plus agréables dont tu aurais entièrement profité si vous n'étiez pas en si mauvais termes. Son œil écarquilla te fixa quelques instants avant qu'il ne réagisse.

- (T/p) ? Mais... Qu'est-ce que tu fais là par un temps pareil ? Ne reste pas ici, tu vas attraper froid !

Il prit rapidement une veste suspendue sur un porte manteau à côté de la porte pour te l'enfiler et s'agenouillât aussitôt à tes côtés pour te frictionner vigoureusement. Tu restas silencieuse, ne pouvant contrôler tes nombreux tremblements ni camoufler tes lèvres bleuies par les basses températures. Tu sentis aussitôt un bras se glisser sous ton dos et un autre au creux de tes genoux avant de te sentir soulevée telle une plume. La tête contre son torse, tu pouvais entendre ses battements cardiaques contre ton oreille, humer son odeur tellement caractéristique renforcée par son récent passage sous la douche et profiter de sa chaleur si réconfortante t'envelopper comme dans un cocon. Tu poussas un léger soupir de contentement en te remémorant tous les souvenirs que cela te rappelait.

- Rentrons vite au chaud (t/p). 



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Kakashi est enfin de retour après une courte pause ! Me jugez pas pour l'ambiance utilisée, la scène clichée où il pleut des cordes collait tellement à ce genre de retrouvailles que je n'ai pas pu m'empêcher ! 😂 Et puis ça rend bien au final, non ? 🤣

En espérant que cela vous aura plu, la discussion entre nos deux protagonistes arrive au prochain chapitre qui sera posté ce soir ou demain selon mon avancée. 😋

PS : La plupart du temps j'écris ça sur mon téléphone qui se fait une joie de remplacer certains mots (la joie du T9), il est possible qu'il en reste des traces malgré ma relecture donc n'hésitez pas à me le signaler si vous rencontrez ce genre de problème. 😁

Kakashi x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant