La conversation tant espérée avec Ashley ne pu avoir lieu, et Lyly dû se résigner à la repousser au lendemain. Lorsqu'elle avait entendu la porte d'entrée se refermer après vingt-trois heures, elle avait entendu quelques gloussements de sa cousine. Ashley s'était visiblement débarrassée de ses chaussures à la hâte, les avait jeté dans le couloir de l'entrée, et Lyly avait discerné un bruit sourd, comme un corps cognant maladroitement l'un des murs de la maison.
Ashley avait pouffé, suivit par John, Lyly avait discerné des respirations irrégulières, puis la porte de leur chambre avait été claquée, et plus rien. Ne souhaitant pas en entendre davantage, Lyly s'était rapidement rendue dans sa chambre, avait placé des boules quies dans ses oreilles, et s'était étendue sur son lit.
La soirée au restaurant avait visiblement crevé l'abcès entre John et Ashley. C'était une bonne chose. Avant de s'endormir, Lyly avait navigué une bonne vingtaine de minutes sur son téléphone, à la recherche de nouvelles informations sur l'anxiété et la peur. Apparemment, ressentir de la peur pouvait être une bonne chose. Si l'on partait du principe que l'Homme ne ressentait aucune peur, celui-ci serait tenté d'agir sans se préoccuper des conséquences de ses actes, et pourrait lui-même se mener vers sa propre perte. Si l'Homme n'avait plus peur, il se mettrait davantage en danger, et pourrait donc réduire son espérance de vie.
Lyly était d'accord avec cela, mais ses peurs à elle, ou bien son anxiété, à quoi cela la menait-elle? En quoi redouter qu'on la remplace pouvait l'aider à rallonger son espérance de vie ? Elle ne voyait pas ce qu'il y avait de positif là-dedans.
Avoir peur du vide pouvait éviter aux Hommes de se rapprocher des précipices, de se rapprocher trop près de bords de toits d'immeubles, cela pouvait leur sauver la vie s'ils avaient glissé près d'impressionnantes hauteurs ou bien faisaient un malaise près du vide à cause de leur imprudence, mais ses peurs à elle ? Enfin, l'anxiété dont elle souffrait, en quoi cela la sauvait-elle ?
Les yeux scotchés sur son téléphone, elle n'avait pas senti la fatigue l'envahir. Son téléphone lui avait lentement glissé des mains, ses paupières s'étaient refermées, et son téléphone avait échoué sur son ventre.
A son réveil, après un rapide coup d'œil dans la chambre à la recherche de son téléphone, elle le retrouva sur le sol, l'écran orienté vers le plafond. Elle s'abaissa tout en se touchant le sommet du crâne, vérifia qu'il n'avait rien de cassé, et le déverrouilla. Lyly lâcha un juron à la vue des deux appels qu'elle avait manqué de Chris, et se racla la gorge en lançant l'appel.
A sa plus grande surprise, il répondit au bout du troisième coup.
— Merde, lâcha-t-il. Tu m'entends Lyly ?
— Oui, je t'entends, et toi ?
— Oui, c'est bon. Je croyais avoir raccroché, désolé ! J'ai vu que tu m'avais appelé hier. Tout va bien ? Tu avais l'air bizarre dans le message vocal que tu m'as laissé.
— Non, tout va bien... En fait, je voulais savoir si tu avais des disponibilités la semaine prochaine, je compte passer près de chez ma mère.
— C'est vrai ?
— Oui. Je n'ai pas encore pris de billets, mais je compte passer, oui.
— Oh putain, c'est génial ! s'écria-t-il, enjoué. Je vais me libérer, ouais, mais il faudra que tu me transmettes tes dates pour que j'en parle avec mon patron.
— Tu penses que ça devrait le faire ?
— Normalement oui, on s'arrange toujours entre nous au boulot. Mais il faut que je prévienne quelques jours avant. Tu penses venir quand ?
VOUS LISEZ
L'inclémence - Tome 1
RomanceÀ cause d'une grosse affaire familiale, Lyly doit rejoindre sa cousine dans une autre ville afin de laisser sa mère travailler avec son avocat pour tenter de faire enfermer Ludo, l'ancien beau-père de Lyly. Malheureusement, Lyly est non seulement pe...