Lyly se réveilla avec stupeur et se redressa brusquement sur le matelas avant d'apercevoir Théo accourir dans la chambre. Elle porta aussitôt sa main gauche sur son crâne et celle de droite sur son cou pendant que le jeune homme prenait place à ses côtés sur le lit, inquiet, avant de l'attirer contre lui afin de l'enlacer. Son visage était en sueur, le dos de son t-shirt lui collait à la peau, et par dessus tout, elle se rendit compte qu'elle avait sacrément dû se débattre dans le lit pour faire tomber la couette sur le sol de la chambre. Elle referma les paupières en sentant les bras de Théo se fermer davantage autour d'elle et l'une de ses mains lui caresser le dos.
— C'était un cauchemar, tout va bien ici, d'accord, Lyly ? Tout va bien ici, tu es en sécurité. Je suis là.
Lyly recula aussitôt des bras du jeune homme et porta sa main tremblante sur le front de celui-ci, paniquée.
— Tu ne saignes pas ?
Elle chercha une quelconque blessure sur le front du jeune homme, qui se laissa faire les sourcils légèrement froncés, avant de lui attraper gentiment les poignets.
— Je vais bien, je ne saigne nulle part, Lyly. Calme-toi, je vais bien.
A moitié convaincue, elle observa les quatre recoins de la chambre et inspira lentement de soulagement. Tout semblait en ordre. Théo allait bien. Elle allait bien.
— Tu veux m'en parler ?
La jeune femme reporta son attention sur le jeune homme et ressentit un léger pincement au cœur. Elle le connaissait depuis peu et lui avait déjà fait subir tant de choses. Comment faisait-il pour la supporter autant ? N'en avait-il pas marre ?
— C'était un mauvais rêve, rien de plus, marmonna-t-elle.
— Un mauvais rêve ? Dans un mauvais rêve il t'arrive souvent de hurler comme ça ? De te débattre autant ?
— J'ai hurlé ? demanda Lyly, surprise.
Théo acquiesça lentement la tête et elle se mura dans le silence.
— Lyly...
— J-j'ai rêvé que quelqu'un était entré chez toi, avoua-t-elle enfin. Il t'a écrasé son pistolet sur le crâne et tu t'es écroulé sur le sol, la tête en sang. J'ai hurlé de peur, mais il s'est jeté sur moi et a commencé à m'étrangler. Quand j'ai vu que tu devenais tout pâle, je me suis sentie horriblement mal, tu étais comme mort, j'ai eu envie de vomir, et j'ai perdu connaissance.
Théo lui caressa le dos des mains et apporta l'une de ses mains sur le visage de la jeune fille. Il lui effleura la joue de son pouce un instant et logea ensuite avec douceur sa main contre sa nuque.
— Comme tu peux le voir, je ne me suis pas fait assommer, et tu ne t'es pas faite étrangler. Tout va bien ici, il n'y a que toi et moi, et il ne risque pas d'arriver quelque chose.
— Je sais, mais...
— Il n'y a pas de mais, la coupa-t-il avec douceur. Il n'y a pas de mais, nous ne sommes que tous les deux ici, je peux même faire le tour de toutes les pièces si ça peut te rassurer.
Lyly hocha la tête négativement et recouvrit de sa main celle de Théo calée contre sa nuque.
— Je te fais confiance.
Théo l'observa tendrement. Il était rare qu'elle prenne les devants et ne vienne lui toucher la main d'elle-même. Et c'était la première fois qu'elle le regardait droit dans les yeux en lui disant qu'elle avait confiance en lui. C'était une énorme avancée.
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L'inclémence - Tome 1
RomansaÀ cause d'une grosse affaire familiale, Lyly doit rejoindre sa cousine dans une autre ville afin de laisser sa mère travailler avec son avocat pour tenter de faire enfermer Ludo, l'ancien beau-père de Lyly. Malheureusement, Lyly est non seulement pe...